Polémique autour de la mutation des magistrats : la réplique du ministre Djogbénou à Adjaka

Le vaste redéploiement du personnel magistrat opéré jeudi 11 août dernier lors du conseil des ministres par le gouvernement fait polémique. Dans un post hier mardi 16 août sur les réseaux sociaux, le président de l’Union nationale des magistrats du Bénin (UNAMAB), Michel Adjaka, a fait savoir que les nominations faites par le conseil des ministres étaient « illégales, opaques et peu rationnelles ».

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Face à cette contestation du magistrat Adjaka, la réaction du gouvernement ne s’est pas faite trop attendre. Dans un article intitulé « Posture de la revendication, posture de la décision : les deux faces de la médaille républicaine ? » et publié sur son blog, il y a quelques minutes, le Garde des Sceaux, ministre de la Justice et de la Législation, Joseph Fifamè Djogbénou, a diplomatiquement répliqué au post du président de l’UNAMAB. Se basant les deux parquets qui existent dans l’espace public, à savoir celui de la revendication et celui de la décision, le « monsieur Justice » du gouvernement Talon a montré que le président de l’UNAMAB est dans son droit mais aussi que les dirigeants sont dans le leur.

A lire Mutations de magistrats au Bénin: Michel Adjaka dénonce des nominations « illégales » et « opaques »

Lire ci-dessous l’intégralité de son post

Il y a, dans l’espace public, deux parquets : celui de la revendication et celui de la décision.

Au sein du premier, les procureurs semblent sans complaisance, notamment sous les feux de la rampe de l’opinion : les gouvernants doivent tout accomplir, surtout mobiliser les ressources du présent et du futur pour construire et répondre de l’instant.

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Au sein du second, les procureurs semblent prévoyants, souvent prudents, notamment sur la rampe qui conduit aux feux de l’opinion : les gouvernants doivent mobiliser les ressources de l’instant et du présent pour construire et répondre du futur.

C’est que pour les uns il faut assurer la survie. C’est que pour les autres il faut davantage semer la vie.

Opposés, ces procureurs de la cité ? Pas tant que ça ! Chacun regarde le monde et le temps depuis son piédestal. Dans la position de la revendication, l’on est à l’horizontal de la souffrance, de la bagarre pour la survie. Dans la position de la décision, l’on se place dans la verticalité sociale qui est projection de l’espérance, qui est rêve d’humanité.

Au fond, et heureusement, qu’ils soient militants d’association, syndicalistes, organisations estudiantines, opposants formés, forgés, certains procureurs du parquet de la revendication prétendent à la verticalité.

Au fond, et heureusement, qu’ils soient président, ministres, autorités politiques et administratives, et leurs délégataires ou subordonnés, certains procureurs du parquets de la décision se souviennent de l’horizontalité.

Au vrai, c’est ne s’offrir les lucarnes de la verticalité ou refuser de se souvenir de l’horizontalité qui est le mal de tous les procureurs et la ruine de toutes les communautés en quête d’élévation.

Le vrai parquet est un sillon tracé quelque part, entre revendication et décision. Un sillon qui se veut solution de l’instant et du futur. Un sillon qui structure la diversité vers l’unité.

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