Présidentielle au Gabon : dure épreuve de nerfs à Libreville

Suspens au Gabon. En attente des résultats du scrutin présidentiel de ce samedi 27 août, les Gabonais sont  soumis à une très dure  épreuve des nerfs. Après s’être massivement rendu aux urnes, les Gabonais retiennent leur souffle sur fond d’angoisse épaississante.

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Une situation d’inquiétude entretenue par les deux grands favoris du scrutin à savoir l’opposant Jean Ping  et le Président sortant Ali Bongo Ondimba. Bravant la règle qui veut que les candidats s’abstiennent de toute publication de résultats avant ceux officiels de la Commission électorale nationale autonome et permanente (Cenap),  chaque camp se proclame victorieux.  Si le Président Bongo feint la retenue malgré les déclarations imprudentes de son porte-parole Alain-Claude Bilie-By-Nze, ce n’est pas le cas pour l’ancien Président de la Commission de l’Union africaine qui affiche une outrecuidance déconcertante en se proclamant élu daredare. « J’attends que le  président sortant m’appelle pour me féliciter » a déclaré Jean Ping  qui pourrait apprendre à ses dépens qu’il ne faut pas vendre la peau de l’ours sans l’avoir tué.   C’est d’ailleurs ce qu’a dit le Président Ali Bongo en réponse aux déclarations osées de l’ancien Président de la Commission de l’Union africaine.

Jouer avec du feu

Ce à quoi on assiste du côté de Libreville  n’est tout de même pas prudent. Après une campagne électorale épique mouvementée par des attaques sordides de part et d’autre, la scène de Président auto-proclamé  qui se déroule ne fait qu’accroître la psychose dans le pays où les rues sont de plus en plus désertes. Les populations ayant encore à l’esprit les violences post-électorales de Port-Gentil en 2009 redoutent une situation plus dramatique au regard de l’allure que prennent les choses. Au-delà du Gabon, les pays ayant une forte communauté vivant au Gabon sont aussi préoccupés.  Paris recommande à ses ressortissants d’éviter des déplacements non urgents avant la proclamation des résultats officiels. De même, le Bénin est très inquiet pour ses ressortissants au Gabon. Le gouvernement béninois a annoncé avoir pris des mesures pour parer à des menaces pesant sur la communauté béninoise au Gabon en cas d’une éventuelle crise post-électorale. Des personnalités d’origine béninoise étant haut-placées dans le régime Bongo, il y a un sentiment anti-Béninois qui se développe dans le rang des partisans de l’opposition. Ce qui n’empêche pas d’appeler les hommes politiques gabonais à aller à l’école de leurs homologues  béninois qui réussissent à fumer le calumet de la paix en de pareilles circonstances pour préserver les acquis démocratiques. Il y va de l’intérêt du Gabon qui ne doit pas se permettre de sombrer dans une hypothétique crise post-électorale.

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