Financement de l’université d’agriculture : Le gouvernement fait plier les députés

Dans le cadre de l’examen des dossiers d’autorisation de ratification en vue du financement de la deuxième phase de la construction de l’Université d’Agriculture, les députés ont fini par courber hier l’échine devant les nombreuses promesses faites par le gouvernement représenté par la ministre de l’Enseignement supérieur.

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C’est à contre cœur que la majorité des élus du peuple ont donné leur quitus aux deux dossiers concernant le financement de la deuxième phase du projet de construction de l’université d’agriculture. Qui pourrait imaginer que les députés allaient finir par adopter ces différents dossiers qui ont fait couler beaucoup d’encre et de salive au palais des gouverneurs.

Finalement, c’est dans la douleur que ces dossiers ont été adoptés par les députés. Il y a quelques jours, toujours dans l’enceinte de la même Assemblée nationale, des groupes de députés, aussi bien de la majorité (lire ici) que de l’opposition, se sont levés pour dire non à la nouvelle carte universitaire proposée par le régime du Nouveau départ. Deux différentes déclarations ont été rendues publiques à la tribune de l’Assemblée nationale pour la même cause par 45 députés. Ces députés, on se rappelle, ont brandi des menaces pour faire échouer ces dossiers d’autorisation de ratification au profit de l’université d’agriculture si le gouvernement ne revoyait pas sa copie.

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Mais subitement hier, les mêmes députés ont retourné leur veste et ont finalement accepté de donner leur caution à ces dossiers. Il faut remarquer que tout ceci a été possible grâce au fair-play et au management du président de l’Assemblée nationale, Me Adrien Houngbédji et quelques députés pro-Talon, qui ont pesé de tout leur poids pour éviter au pays, la perte de ces financements qui rentrent en vigueur dès le 03 octobre  prochain.

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Le volte-face des députés

Dans le premier rapport présenté en plénière par la Commission des finances et des échanges, il a été recommandé entre autres par l’ensemble des commissaires que les financements soient différés et que le gouvernement revoit l’équilibre de la carte universitaire dans le sens d’un rattachement géographique rationnel des centres universitaires aux Universités retenues. Mais habilement, le président de cette commission, l’honorable Raphaël Akotègnon, a dû introduire d’autres paramètres contraires à ce qui a été retenu dans le premier rapport. Il estime que compte tenu des débats en cours dans le pays, il y a tendance à lier étroitement le sort de cette ratification aux débats qu’on observe aujourd’hui sur la carte universitaire. Pour lui, les deux ne sont pas forcément liés et pour terminer, le président Raphael Akotègnon a brandi un ultimatum du 03 octobre prochain, date d’entrée en vigueur au plus tard de ces accords. « Si jamais nous différons l’autorisation de ratification et compte tenu du calendrier actuel de l’Assemblée nationale où il n’apparait pas la possibilité d’une session extraordinaire avant le 03 octobre, pratiquement dans un mois et demi, je ne souhaite que nous passions à côté » affirme t-il. Enfin, le président de la Commission des finances évoque aussi l’éventualité d’un atelier sur la revue de la carte universitaire qui regroupera aussi bien les parlementaires que les acteurs de l’enseignement supérieur de notre pays. Et tenant compte de tous ces paramètres évoqués, le président de la Commission des finances suggère à la plénière l’autorisation de ratification de ces accords.

Les députés mettent en garde le gouvernement

Bien que ces diverses suggestions n’aient pas convaincu les députés, ces derniers ont néanmoins accepté de faire le jeu du gouvernement. Mais ils posent tous une seule condition, celle d’organiser cet atelier proposé par le Gouvernement et de commun accord avec le Parlement. Cette proposition a été plusieurs fois soulevée par les députés de toutes les tendances. Seule condition pour accéder à la requête du gouvernement et accorder les voix pour l’adoption de ces dossiers. Ce sera alors une occasion pour les différents acteurs et les députés de revoir de fond en comble la carte universitaire qui suscite moult polémiques dans le pays

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