Depuis quelques jours, le monde entier est informé que le carburant vendu aux pays africains contient un taux de souffre mille fois supérieur aux normes européennes en vigueur.
Action pour la Défense de l’Environnement et la Protection des Intérêts du Consommateur au Bénin (ADEPIC) estime qu’il faut attaquer le mal à sa racine en interdisant l’importation du carburant. Elle demande au gouvernement du Bénin, de réagir rapidement à cette situation l’association et invite les organisations de défense du consommateur à se lever pour exiger un certain nombre de mesures.
Depuis le vendredi 16 septembre 2016, RFI et les télévisions étrangères se relaient pour informer l’opinion publique que « le carburant vendu aux pays africains serait hautement toxique. Les négociants européens vendent aux pays africains de l’essence frelatée avec un taux de souffre mille fois supérieur aux normes européennes en vigueur. Sur la base d’une étude réalisée dans huit (8) pays africains durant trois (3) ans : Angola, Bénin, Congo Brazzaville, Côte-d’Ivoire, Ghana, Mali, Sénégal, Zambie, si rien n’est fait, plus de trente mille (30 000) personnes pourraient mourir d’ici 2030 de pollution sur le continent (…). Le souffre contribue à l’émission de particules fines qui se logent profondément dans les poumons et provoquent de nombreuses maladies cardiaques et respiratoires mais en plus, détruisent les technologies de contrôle des émissions comme les particules à filtres des moteurs diesel. (…)Si la teneur en souffre des carburants reste identique, même une génération des véhicules neufs n’aurait que peu d’effets. Une étude récente de la Banque Mondiale a montré qu’au Ghana, pour la seule année 2013, la pollution de l’air a coûté 542 millions d’euros en consultations médicales ».
Si l’on ajoute les achats de médicaments, les décès et les funérailles ainsi que le coût d’indisponibilité temporaire des malades, on imagine facilement le coût astronomique de cette pollution au Ghana, un pays pourtant plus propre, plus respectueux de l’environnement que le Bénin.
Il y a quelques jours, nous nous sommes tous émus du drame de Tori-Avamè avec son cortège de morts et de blessés. Mais le cas présent est moins spectaculaire et tue, à petit feu mais sûrement des milliers de personnes sans distinction de classe et d’activité.
Il est donc urgent de prendre des mesures de contrôle de la qualité du carburant que nous utilisons, même et surtout en l’achetant à la pompe. Il ne s’agit pas de l’essence « Kpayo » mais de tout le carburant vendu dans les stations par SONACOP, ORYX, TOTAL, SHELL, etc. Le souffre contenu dans ce carburant détruit même les filtres « d’origine ». Les véhicules achetés neufs, les motos à deux temps, les contrôles de la pollution, les visites techniques ne servent donc à rien. Il faut attaquer le mal à sa racine : le carburant qui entre dans notre pays. Le Rwanda a pu en interdire l’accès chez lui, le Bénin le peut.
C’est pour cela que l’ADEPIC-Bénin :
- La participation des organisations de consommateurs au contrôle de l’activité de l’unité de contrôle ;
- Appelle toutes les organisations de défense du consommateur à se lever pour exiger :
- Demande au gouvernement du Bénin, de réagir rapidement à cette situation ;
- La mise en place d’une unité de contrôle de la qualité des importations du carburant et, en général, de tous les produits de consommation courante, unité dotée des moyens nécessaires à sa mission ;
- Appelle toutes les populations du Bénin à se mobiliser pour exiger le contrôle effectif de la qualité à l’entrée des produits de consommation importés.
Pour l’ADEPIC-BENIN
Le Président Elie S. GANGNIDO GAÏ
ADEPIC : ACTION URGENTE
Action pour la Défense de l’Environnement et la Protection des Intérêts du Consommateur au Bénin (ADEPIC-Bénin)
Enregistrée au MISAT sous le n°98/204/MISAT/DC/SG/DAI/SA/AP-ASSOC du 30/07/1998
Agréée au MPREPE sous le N°363/MPREPE/DC/SG/DPRPID/SCA/ONG du 08/02/1999
Laisser un commentaire