L’usage des sachets plastiques pour l’achat et le transport des nourritures devient de nos jours une pratique répandue. Celle-ci ne manque pas d’avoir des conséquences graves sur la santé des populations.
Le constat se fait de plus en plus à Cotonou. Pour acheter à manger, la plupart des gens font recours aux sachets plastiques. Plus besoin de traîner des plats. Il suffit de trouver un sachet et le tout est joué. Les raisons de cet acte sont diverses. Approchés, ces consommateurs expliquent que « souvent il est question de paresse et certains préfèrent acheter dans les sachets. La faute n’est pas aux vendeurs puisque c’est ce que demande le client qu’ils font et il y en n’a même qui se fâchent en absence du sachet. Même au Port autonome de Cotonou la plupart de ceux qui y vont, achètent leurs nourritures de la maison en sachet parce que là-bas il n’y a pas assez de nourriture et le peu qu’on trouve coûte cher » affirme Cyrille Akpo conducteur de taxi-moto. Pour Edwige Akowanou, une biotechnologue en contrôle et qualité, la question ne manque pas d’intérêt. « Le sujet n’est pas d’actualité, on n’en parle il y a longtemps et tous on sait que les sachets plastiques nous donnent du cancer mais souvent on a la paresse d’aller acheter dans des bols. Tout cela contribue au taux de mortalité qui ne cesse d’augmenter ». Certaines vendeuses parlent de la couleur des sachets et des exigences de leurs clients. Il existe deux sortes de sachets « auparavant, on achetait dans des feuilles mais le sachet est venu et nous l’avons adopté. Mais moi j’ai préféré au début vendre dans le sachet blanc parce qu’ils sont moins toxiques que le noir mais les clients exigent encore de doubler le sachet pour bien cacher la nourriture mais ça me fait trop de dépense alors j’ai repris avec le noir. Je m’assure quand même de mettre d’abord le beignet chaud dans du papier avant de le mettre dans le sachet et si on nous remplace le sachet par une autre chose nous allons accepter car on sait bien que c’est nuisible pour notre santé. », affirme Léonie Sodogandji, une vendeuse de beignet et d’igname frite. Face à ce danger qui mine notre société, l’avis des spécialistes aussi ne diffèrent pas.
De graves risques sanitaires
Le Dr Benoit AZONHOUMON interrogé explique les conséquences sur plusieurs plans : les matières plastiques au sens le plus large, sont des matériaux organiques constitués de macromolécule et produits par transformation de substances naturelles, ou par synthèse directe à partir de substances extraite du pétrole, du gaz naturel, du charbon ou d’autres matières minérales. Les matières plastiques se composent des éléments comme le carbone(C), l’hydrogène(H), l’oxygène(O), l’azote, le soufre(S), le silicium(SI) et beaucoup d’autres composés chimiques toxiques. Le problème est que le plastique a un ennemi la chaleur. En effet le danger des plastiques vient essentiellement des adjuvants, des catalyseurs et autres produits chimiques qui sont utilisés pour provoquer la polymérisation, pour teinter ou pour modifier les propriétés des plastiques ou dans l’air (dans le cas de la combustion). En fonction des produits chimiques et de la quantité que l’on ingère, il y a des risques plus ou moins grands pour la santé (l’irritation cancérigène, reprotoxique). Les risques sur la santé humaine sont nombreux; nos plats n’échappent pas non plus aux effets néfastes des sacs plastiques. L’utilisation sur diverses formes des sacs plastiques n’est point un secret pour personne pour offrir des mets plus présentables. Les feuilles de tecks, de bananes et autres ont disparu de nos plats au profit des sacs plastiques dans la préparation de manioc, du riz, du « ablo » et également pour l’emballage de nos plats à emporter de divers mets aux bords de nos voies. L’ingestion de tel repas provoque parfois des troubles digestifs dues à la toxicité engendrée par ces sacs plastiques surchauffés. En effet, les éléments toxiques contenus dans les sacs plastiques, ont la capacité de migrer vers les denrées alimentaires, surtout « quand les aliments sont chauds » problème de production : des substances chimiques en particulierprésentes dans le plastique seraient « au premier rang des accusés » de la chute de la qualité de spermatozoïdes et des maladies liées à l’appareil génital à travers le perturbateur endocrine. Les principaux composés incriminés sont les phalatales et le bisphénol très présent dans les plastiques alimentaires.
Diabète et maladies cardiovasculaires, cancer…
« La fumée produite par l’incinération des sachets plastiques contient de dioxines cancérigènes », fait remarquer un spécialiste de la santé humaine qui précise que les sachets plastiques provoquent le cancer. En effet, ce gaz toxique s’attaque aux poumons ou aux hormones provoquant ainsi des cancers et des malformations chez des nouveau-nés. Paludisme : la stagnation des eaux de pluies provoquées par les plastiques jetés au sol crée des gites larvaires pour les moustiques d’où la prolifération du paludisme, une maladie tropicale qui tue un enfant tous les jours en Afrique.
Maladies diarrhéiques : le dépôt des sachets plastiques dans les caniveaux est un obstacle à l’écoulement des eaux. Il en résulte une situation d’insalubrité qui est une porte ouverte aux maladies diarrhéiques notamment le choléra. Voilà donc autant de risques auxquels s’exposent les utilisateurs de ces matières plastiques. Il est donc important que le gouvernement prenne des mesures par rapport à ces plastiques en les remplaçant ou en les utilisant à d’autres fin pour le bien de tous
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