Il se tient depuis hier, 28 septembre 2016, et ce, jusqu’au 30 prochain sur initiative du Laboratoire climat, eau, écosystèmes et développement (Laceede) de l’Université d’Abomey-Calavi, un colloque scientifique sur le thème «risques et catastrophes climatiques : vulnérabilités et adaptation en Afrique de l’Ouest» en hommage aux professeurs Michel Boko et Fulgence Afouda, deux des pères de la climatologie béninoise.
Deux enseignants chercheurs, professeurs titulaires incontournables dans leurs domaines de compétence qui ont permis l’émergence de plusieurs générations de chercheurs au Département de Géographie et Aménagement du Territoire à la Faculté des Lettres Arts et Sciences Humaines (Flash) de l’Université d’Abomey-Calavi (Uac) , Michel Boko et Fulgence Afouda. Ils sont à l’honneur depuis hier, mercredi 28 septembre 2016 sur le campus de l’Uac où la communauté universitaire leur rend des hommages mérités pour compétences et services rendus. C’est dans le cadre d’un colloque en hommage à eux organisé par le Laboratoire climat, eau, écosystèmes et développement (Laceede) Pierre Pagney. C’est autour du thème «risques et catastrophes climatiques : vulnérabilités et adaptation en Afrique de l’Ouest».
Michel Boko et Fulgence Afouda sont deux pères de la climatologie béninoise, souligne le professeur Christophe Houssou, directeur adjoint du Laceede que dirige le premier. Né le 15 août 1950 à Ouidah et devenu enseignant chercheur en février 1977 puis professeur titulaire en 1998 au département de géographie et aménagement du territoire de l’Uac, Michel Boko a formé au delà de la soixantaine de chercheurs et publié plus de 150 articles dans les revues africaines et internationales. Membre de l’Association internationale de la climatologie (Aic), il a été fait Chevalier de l’Ordre international au Cames en 2006. Un an après, il sera co-lauréat Prix Nobel de la paix en tant qu’expert du groupe Giec, et sera reçu en 2008 au grade d’Officier dans l’Ordre national du Bénin où il y a été distingué déjà depuis 1997 au rang de chevalier.
Né vers la même année, Fulgence Afouda, au-delà de ses qualités d’enseignant chercheur, professeur titulaire au même département, est lui, un défenseur ardent des droits de l’homme. D’après les témoignages, les enseignants du Supérieur au Bénin lui doivent l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail obtenue au bout des combats de ce syndicaliste à la tête du Syndicat autonome de la recherche et de l’enseignement scientifique (Synares). Militant très engagé, l’histoire raconte qu’il fut en prison et subit beaucoup d’autres répressions pendant la période révolutionnaire pour son combat pour la liberté d’expression. Ce sont ces répressions qui ont retardé sa soutenance de thèse option agroclimatologie qui n’est intervenue qu’en 1990, soit onze ans après son DEA obtenu en 1976 pour être nommé chargé des recherches au département de géographie et aménagement du territoire à l’Uac en février 1979.
Justice rendue, encore de beaux jours pour la climatologie béninoise
En ouverture du colloque auquel participent des universitaires d’autres pays dont le Sénégal, le Togo et la Côte-d’Ivoire, plusieurs personnalités ont témoigné en reconnaissance du mérite des deux enseignants. Pour la vice-doyenne de la Flash, professeur Odile Dossou Guèdègbé, cet hommage n’est que justice rendue. «Ils ont fait émerger leur département et toute la Flash», témoigne l’ancienne étudiante des deux professeurs. Leur rendre hommage, c’est aussi célébrer l’excellence, la science et la relève surtout de qualité à l’Uac, ajoute-t-elle. La qualité de leurs travaux a permis de partir d’un petit noyau à une masse de chercheurs, d’après le professeur sénégalais Pascal Sagna, représentant de l’Aic à ce colloque. C’est surtout sur ce plan que l’actuel Secrétaire général du rectorat, professeur Léon Bio Bigou a exprimé sa fierté à l’endroit de ces deux lauréats hier. Car, les enseignants qui n’auront pas fait tous les efforts pour former une relève de qualité, auraient commis un crime, soutient l’étudiant qui a fait son mémoire de maîtrise sous Michel Boko en 1979. C’est lui qui a permis aussi son inscription pour la thèse qu’il a soutenue en 1987, à en croire le Sg.
Outre les enseignants, ce sont aussi des étudiants et des artistes qui ont rendu hommage à ces deux personnalités à travers des chants, danses et contes.
Ce colloque ouvert en leur hommage se poursuit jusqu’au 30 septembre prochain avec plusieurs communications et débats répartis en deux grandes sections notamment «Climatologie et environnement» puis «Agroclimatologie». C’est selon le représentant de l’Aic, une occasion de partage qui permettra de poser les jalons destinés à donner une nouvelle dynamique à la climatologie béninoise. Laquelle dynamique s’est annoncée déjà, selon lui, par la création de l’association béninoise de la climatologie et l’organisation de ce premier colloque qu’il espère, ne sera pas le dernier
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