Après près d’une décennie passée presque dans l’opposition à Yayi, le Prd et l’Un se retrouvent tous deux au sein de la majorité présidentielle. Mais cette cohabitation s’annonce difficile au regard de l’histoire politique récente, de la confusion des rôles et de la course aux postes qu’on observe actuellement dans cette mouvance. Dans sa déclaration faite mardi dernier à l’hôtel Azalaï , Antoine Kolawolé Idji en a donné le ton.
Le quinquennat 2016-2021 pourrait être pourri politiquement pour Patrice Talon à cause de la qualité des relations entre l’Un et « l’indésirable » Prd. Bien que ces deux partis se réclament tous de sa majorité, ils auront bien du mal à s’entendre sur le partage des avantages du pouvoir et à travailler dans une même coalition. Et pour cause, la posture politique actuelle du Prd perturbera énormément l’Un qui ne se laissera pas faire. Après avoir apporté son soutien au candidat Patrice Talon, L’Un entend bénéficier des dividendes de ses efforts politiques. Mais voilà qu’à l’heure du partage, l’autre allié s’invite à la table. Mieux, l’intrus s’est rapidement lié d’amitié avec le roi qui lui sert les bonnes parties du gibier au détriment des vrais invités. C’et le cas actuel avec le Prd qui, devenu membre de la majorité présidentielle juste après une déclaration politique, semble être mieux servi que l’Un. En moins de cinq mois, il prend une ascendance sur l’Un et réussit à nommer ses cadres à des postes de responsabilité. Le plus récent strapontin obtenu au détriment de l’Un est le poste de président du Cos-Lépi gagné par le député Aguèmon Badirou aux dépens de Louis Vlavonou de l’Un. Ça commence à faire un peu trop après la nomination d’un préfet Prd à la tête de l’Ouémé alors les cadres de l’Un et des mouvements politiques satellites de ce département ne manquent pas de profils pour faire ce job. Mais 24 heures après cette élection d’un Prd, l’Un semble apporter une subtile réponse qu’il faut savoir lire entre les lignes pour comprendre. En effet, lors de sa conférence de presse sur la nouvelle carte universitaire, Antoine Kolawolé Idji a habillement attaqué la position actuelle du Prd sans trop le nommer. Dans sa lecture politique de la fronde parlementaire contre cette réforme du gouvernement Talon, il y a les députés Fcbe mais aussi ceux du Prd des 15è, 19è et 20è circonscriptions électorales. C’est eux que Antoine Kolawolé Idji a appelés tout au long de la conférence comme les alliés des Fcbe ou « élus des départements de l’Ouémé ». Premier morceau choisi : « J’ai suivi de loin, les émotions soulevées et les déclarations à la tribune de l’Assemblée nationale, d’abord d’un regroupement d’élus des départements du Plateau et de l’Ouémé , et celles, par la suite, des députés Fcbe et alliés, au nombre disent-ils, de 45 députés. Et jusqu’à ce jour, la mobilisation à propos de ce dossier ne faiblit pas. Cette mobilisation implique des acteurs soutenant le gouvernement de la rupture et des acteurs qui le combatte plus ou moins ouvertement … ».
A ce niveau, le député met le doigt sur cette aberration qui consiste à voir des députés de la mouvance et de l’opposition se mettre ensemble pour faire le même combat. Deuxième morceau choisi : « Convergence donc activement animée et soutenue entre les élus et d’autres responsables des départements de l’Ouémé et du Plateau et les forces toujours vivantes des Fcbe. Qui peut se réjouir d’une telle convergence ? Qui ne voit pas où l’on veut nous conduire ? ». Sans le nommer, le Prd est bien une cible dans ses premières attaques. Enfin, Idji stigmatise des « forces favorables à la continuité de l’émergence et de la refondation », allusion au soutien de ce parti à Lionel Zinsou, candidat des Fcbe. Il se dégage une volonté politique clairement affichée par l’Un de montrer le Prd comme un parti peu digne de confiance et qui joue à l’opportunisme dans cette mouvance.
Le conférencier l’a d’ailleurs clairement affirmé en disant que l’Un ne soutient pas le pouvoir mais qu’il est le pouvoir
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