Un dilemme pour le « rupture man » ? Cette affaire, nous en avons parlé, il y a quelques semaines déjà. Son évocation par la très prisée « La Lettre du Continent », réputée pour ses informations de première main nous permet de la traiter à nouveau, sous un autre angle.
En septembre dernier, Benoit Illassa, bloggeur et activiste pro-Talon a été nommé ambassadeur, délégué permanent du Bénin auprès de l’Organisation Internationale de la Francophonie (Oif) dont le siège se trouve à Paris, en France. Prononcée en Conseil des ministres, cette nomination n’a pas manqué de créer des réserves auprès de certains observateurs de l’actualité nationale, très au fait du fonctionnement de la Francophonie.
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Deux raisons sous-tendent le caractère controversé de la promotion de Benoît Illassa. Primo, ce poste d’ambassadeur, délégué permanent n’existe pas à la Francophonie. « Vérification faite auprès de l’Oif, aucun des 54 Etats-membres de plein droit n’a nommé de ‘délégué permanent’ à Paris », confirme La Lettre du Continent dans sa livraison N°739 du 19 octobre 2016. Comment se fera alors l’accréditation de l’ambassadeur Illassa ? A qui va-t-il présenter sa lettre de créances ? Questions.
Secundo, il y a un conflit d’attribution entre Benoît Illassa, le « délégué permanent » et le professeur Paulin Hountondji, représentant spécial du chef de l’Etat à la Francophonie. En effet, le désormais ancien président du Conseil national de l’éducation a été nommé en Conseil des ministres Sherpa du chef de l’Etat à la Francophonie. Il remplace à ce poste l’ancien ministre Adrien Ahanhanzo-Glèlè. En qualité de représentant personnel du Chef de l’Etat, le Sherpa représente le Bénin à l’Oif et siège dans le Conseil de l’organisation. Dans un tel cas de figure, l’« ambassadeur délégué permanent » ne devrait rien faire d’autre que ce qui est dévolu au Sherpa. Ce qui présage d’un conflit d’attribution entre le professeur de rang magistral Paulin Hountondji qu’on ne présente plus et l’ex-bloggeur au passé sulfureux, Benoit Illassa.
Une autre préoccupation est de savoir où, dans quel bâtiment et avec quel personnel le fameux bloggeur va officier.A l’ambassade du Bénin à Paris ou à la délégation permanente du Bénin à l’Unesco dont les titulaires viennent d’être nommés en même temps que Illassa ? In fine, le poste d’« ambassadeur, délégué permanent » créé de toutes pièces pour cadeauter un militant politique est une coquille vide, budgétivore. Ce dernier, vraisemblablement d’aucune utilité dans le dispositif institutionnel de l’Oif, va émarger au budget national. Ce cas préoccuperait, sans doute, le président Patrice Talon, qui a fait de la réduction du train de vie de l’Etat, l’un des leitmotivs de sa gouvernance. Wait and see !
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