Lomé : Les Chefs d’Etats dotent l’Afrique d’une charte sur la sécurité maritime

Réunis à Lomé, capitale du Togo, samedi 15 octobre pour un sommet extraordinaire de l’Union africaine (UA), les chefs d’Etats et de gouvernement du gouvernement du continent, ont adopté la «Charte africaine sur la sureté et la sécurité maritime et le développement ».

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Le 15 octobre restera une date historique dans les efforts de l’Afrique contre la piraterie maritime, dans ses différentes formes. Lomé, la capitale togolaise, a abrité à cette date un sommet extraordinaire des chefs d’Etats et de gouvernements de l’Union africaine sur la sécurité maritime. Principal acquis de cette rencontre de haut niveau, et pas des moindres, l’adoption de la «Charte africaine sur la sureté et la sécurité maritime et le développement». Adoptée par 31 délégations sur les 53 présentes, la «Charte de Lomé» est devenue une réalité après cinq jours de table ronde des experts et différents groupes d’acteurs, puis un huis-clos de moins d’une  journée entre chefs d’Etat.

La lutte contre la piraterie maritime est d’une haute importance stratégique aussi bien pour l’Afrique que pour la communauté internationale. Près de 90% du commerce mondial transite par la mer. En Afrique, 38 des 54 Etats ont une frontière maritime. Pourtant, vital pour l’Afrique et le monde, l’espace maritime “tend à devenir un lieu de prédilection des activités criminelles de tous genres”, a rappelé le président en exercice de l’Ua, le Tchadien Idriss Déby Itno. Ces actes criminels ont pour noms, a-t-il énuméré, la piraterie, la pêche illicite, le vol à main armée, les trafics d’êtres humains et de drogues sans oublier les déversements des déchets toxiques, entre autres. Les «actions isolées ou individuelles» étant inefficaces face à une situation aussi alarmante, «seules la mobilisation générale et des actions collectives volontaristes nous permettront de mieux protéger nos biens, si précieux, que constituent nos mers, nos océans et leurs ressources», a préconisé le président hôte, Faure Gnassingbé. Le rendez-vous de Lomé avait donc pour objectif de réfléchir aux voies et moyens susceptibles de créer les meilleures conditions de sécurité et de sûreté sur les mers et sur les océans d’Afrique et de garantir une exploration et une exploitation profitables aux populations du continent.

On attend les 15

La non signature de la Charte par 21 des délégations présentes à Lomé n’empêche pas son entrée en vigueur. Même si, le souhait des uns et des autres est que l’instrument soit adopté par tous les pays du continent. Seulement, pour qu’elle entre en vigueur, la Charte de Lomé doit être ratifiée par au moins 15 Etats membres de l’Union Afrique. Son application débutera 30 jours après sa ratification par le quinzième pays. Un défi ? Pour le relever, un comité de suivi est mis en place. Une stratégie pour éviter au sommet de Lomé le sort de celui de Yaoundé, il y a trois ans. En juin 2013, la capitale camerounaise avait abrité un sommet sur la sûreté et la sécurité dans le golfe de Guinée. Ce rendez-vous avait connu, majoritairement, la participation des dirigeants des Etats membres de la Ceeac (Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale) et de la Cedeao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest). Les participants s’étaient engagés à une régionalisation des moyens de sécurité maritime. Comme actions prévues dans ce sens, la création de deux centres de coordination régionaux, dont l’un en Afrique centrale (Pointe-Noire) et l’autre en Afrique de l’ouest (Abidjan). Si le second n’a pas encore été créé, le premier, lui, peine à s’affirmer sur le plan technique.

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