Nouvelle Conscience et approche alternative de notre système économique

Tirant le meilleur parti d’avoir un industriel au sommet de l’Etat et en  ces moments de morosité économique conjoncturelle, l’occasion nous est donnée de mener la réflexion sur un pan du système et de la politique économiques de notre pays.

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Que les professionnels de la chose ne s’en offusquent !Après tout n’est-ce pas du bien-être personnel de chacun de nous , professionnel ou profane, qu’il s’agit ?

Le piège du conformisme idéologique de notre système économique

L’histoire des idées politiques nous enseigne que les changements de politique macro-économique sont choses qui requièrent un bouleversement intellectuel ; et il n’y a  de bouleversement que par la rupture.L’esprit du régime de démocratie libérale que nous avons hérité de la période d’aliénation et d’asservissement politiques,sans avoir jamais engagé de rupture ni intellectuelle ni politique,se fonde sur deux paramètres qui se veulent en corrélation directe ;de notre point de vue,à mal escient.L’équation est alors la suivante : régime démocratique = libertés publiques et individuelles + libéralisme économique. C’est la formule qui continue de gérer, sans nuance, notre développement économique ; tous, agissons syncrétiquement  et adoptons des comportements en fonction de cette équation à tel point que nous avons fini par nous convaincre de sa fatalité et de l’impossibilité de l’ajuster à nos réalités.C’est ainsi que notre système économique est perçu et accepté par l’ensemble de la population ; c’est la conscience nationale que nous en avons.

Une Nouvelle Conscience de la choseet l’esprit du discernement nous autorisent à faire le distinguo entre les attributs d’un régime de type démocratique et ceux d’un régime libéral. A notre entendement, un régime démocratique devrait se référer, essentiellement, aux libertés fondamentales sans que tous les éléments de l’économie libérale lui soient adjoints nécessairement. Au reste, et à voir les choses de plus près, le libéralisme économique n’a intrinsèquement rien de bien démocratique susceptible de justifier un nécessaire accouplement avec un système politiquement démocratique. En libéralisme économique, le système  est géré par un petit nombre depersonnes qui détient le capital et qui le fait fructifier pour le  rémunérer, engendrer des bénéfices et  payer des salaires à ceux qu’il emploie pour y parvenir. Qu’a cela de fondamentalement démocratiqueau point d’induire la symbiose  avec les libertés civiques ?C’est pour dire qu’à un régime politiquement de démocratie auquel nous souscrivons du reste, il ne nous parait pas hérétique d’adjoindre des éléments sélectifs qui ne ressortent pas du capitalisme intégral, notamment du du laisser-faire, pierre angulaire du système. L’essentiel est qu’ils induisent le développement et élèvent le niveau du bien-être du plus grand nombretout en ne portant pas atteinte auxlibertés publiques et individuelles et, discursivement, à l’initiative privée dans l’exercice de l’activité économique. Nous estimons alors, que le gouvernement de Rupture se devradefaire le discernement et d’innover en la matière d’autant que les électeurs attendent du Chef de l’Etat qu’il améliore la situation de l’emploi et qu’il trouve les voies et moyens pour ce faire.

L’emploi : une problématique prise jusqu’alors à l’envers

L’emploi a toujours été, et pour cause, le leitmotiv des politiques gouvernementales, particulièrement en système capitaliste, et nous sommes dans ce système.Les politiciens, quand bien même de bon aloi, nous entretenaient abondamment jusqu’alors, des questions y afférentes  et de leur détermination à infléchir la courbe  du chômage sans y parvenir, en fin de compte. Les dernières statistiques dont nous disposons nous apprennent, en effet, que plus de 100.000 diplômés se retrouvent chaque année sur un marché de l’emploi saturé  et que seuls 33 pour cent des jeunes de 15 à 35 ans ont un emploi rémunéré alors qu’ils représentent 60 pour cent de la population.Aussi l’emploi, notamment des jeunes,était-il devenu, j’allais dire,un fonds de commerce que les personnalités politiques exploitaient à profusion si tant est qu’elles avaient la pleine conscience que  le citoyen moyen y est largement sensible et que le thème  constitue, à l’occasion, un enjeu électoraliste bien commode.

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Procédant de telle manière, ellesont tôt fait d’omettre,en toute clairvoyance du reste,que l’emploi dérive essentiellement de l’industrialisation de nos entreprisesde simple négoce et, aussi, de la création de nouvelles. Et il estalors symptomatique qu’ellesproclaments’attaquer résolument à l’effet en faisant délibérément abstraction de la cause. Il sied cependant de reconnaître les efforts de l’ancien régime qui a mis en place des structures susceptibles de promouvoir la création de nouvelles entreprises telles l’Agence Nationale pour l’Emploi, les Business Promotions Centers, les Structures Financières Décentralisées et la structure faitière qu’est le Fonds National de Promotion de l’Entreprise et de l’Emploi des Jeunes. A  notre sens, il revient au régime du Nouveau départ de les peaufiner et de faire converger effectivement leurs interventions vers la création d’entreprises ou, le cas échéant, vers des partenariats avec des entreprises déjà existantes.

Une industrialisation hypothéquée :des hommes d’affaires rien que compradores en grande majorité et sans ambition

La doctrine du laisser-faire  et de la non-intervention de l’Etat en système capitaliste a fondé l’idée du nécessaire développement d’une bourgeoisie locale qui, à son tour favoriserait la création d’emploi. En gérant le pays sur cette base, il aurait fallu prendre des mesures adéquates pour que cette bourgeoisie locale devienne  autre chose que comprador. Or, nous n’apprenons rien au lecteur en rappelant qu’en l’état actuel des choses, elle ne fait qu’acheter des produits, généralement à l’extérieur, pour les revendre ou les réexporter en l’état,se refusant à tout risque d’industrialisation que prennent pourtant les entreprises étrangères installées chez nous. Elle est donc commerçante majoritairement, ne générant ni valeur ajoutée ni emploi de manière significative.Le hic c’est que les gouvernements qui se sont succédé jusqu’alors se sont contentés de regarder faire sans avoir  jamais mis au point une stratégie pour infléchir la tendance, enfermés qu’ils étaient dans la doctrine de non intervention  du système capitaliste intégral. Comment pouvaient-ils alors accroître le volume de l’emploi dans ce schéma ?

Une approche d’incitation des jeunes à l’auto emploi insuffisamment conduite

Il nous avait été servi naguères sur la chaîne de télévision nationale, une  série d’émissions intitulée Samedi des métiers censée  aider les jeunes dans leur quête d’emploi en leur insufflant l’esprit de l’initiative privée et celle de la culture entrepreneuriale.En fait, l’émission s’évertuait à leur vanter les mérites des principes directeurs du capitalisme et de l’initiative privée avec, en soutien, des témoignages d’hommes d’affaires venus les entretenir de leur réussite personnelle,alors que les jeunes gens, eux,étaient assoiffés de solutions concrètes à leur problème de non emploi. Aussi avions-nous, en son temps, analysé cette émission comme étant un dialogue de sourds nonobstant la noblesse de ses objectifs.Mais alors, que proposons-nous au Nouveau départ  en ce qui concerne l’emploi et l’industrialisation du pays?

Pour ce qui est de l’emploi : un répertoire  de projets  et destermes de leur faisabilité

Dans l’optique de la création de leurs propres entreprises l’on demande aux jeunes d’avoir des idées de projets, d’en faire une étude de faisabilité et de les présenter aux institutions de financement avec, au demeurant, l’appui d’une garantie hypothécable. Mais, nonobstant les informations que leur fournissent les structures d’Etat sur des projets qu’ils auront choisis au pifomètre et sans documentation conséquente, comment peut-on avoir de bonnes idées de projet quand on vient  seulement de s’affranchir des bancs de l’école ;  quand on n’a aucune idée du produit qui peut bien se vendre, où il peut se vendre et à quel moment de l’année ? Il convient alors de mettre à la disposition de ces jeunes sans expérience aucune, un répertoire de projets accompagné de données brutes et statistiques pouvant leur permettre de faire aisément les études tout au moins de pré-factibilité de ceux qu’ils auront retenus en toute connaissance de cause.

 A ce tableau il convient d’ajouter l’évidence que les jeunes appréhendent l’auto emploi ; ils craignent de n’y trouver ni la réussite ni la sécurité à laquelle ils aspirent.Et c’est à se demander comment ils peuvent se constituer les garanties que leur demandent les sociétés de financement. En tout état de cause, il convient  de ne pas perdre de vue que l’emploi  ne concerne pas que les jeunes de 18 à 35 ans car, apparemment, ce n’est que pour cette catégorie qu’ont été créées les structures d’intervention de l’Etat.

Peut-être le gouvernement de Rupture aurait-t-il quelque chose à réviser de ce côté-là car, à notre avis,  c’est précisément au-delà de la trentaineque naissent la maturité entrepreneuriale et  l’esprit deresponsabilité autant dans l’utilisation des fonds mis à la disposition des demandeurs que pour  leur remboursement. Par ailleurs, c’est eux qui sont susceptibles de fournir des garanties hypothécaires que demandent les Sociétés Financières Décentralisées et nonpas des jeunes de 18 ans. Il est  vrai que l’on peut arguer du fait  qu’ils apporteraientainsi aux jeunes ce qui leur manque en fait pour être éligibles au financement de leurs projets Mais leur demander systématiquement de s’associer à plus jeunes  qu’euxavant de  pouvoir bénéficier des facilités qu’accordent l’Etat ne leur est pas toujours chose aisée.

Nous savons bien que toutes  ces préoccupations ne dégagent pas le parfum d’un capitalisme orthodoxe, mais elles nous paraissent répondre à nos réalités.C’est, de notre point de vue,le coup de pouce dont ont besoin les citoyens, jeunes et moinsjeunes, pour s’engager en toute confiance et résolument dans le secteur privé.C’est aussi dans ce cadre  que nous proposons les stratégies qui suivent.

Partenariat d’affaires en entreprises

Le principe consisterait à recruter et à orienter vers des chefs d’entreprises des demandeurs d’emploi avec des idées innovantes et des projets complémentaires de  l’activité que les sociétés exercent déjà. Un contrat de partenariat  se  conclurait alors entre l’arrivant et le propriétaire de l’entreprise, qui serait fondé sur la plus-value qu’apporterait le projet  à l’activité déjà établie de l’entreprise.De prime abord, l’on pourrait penser que ce partenariat exigerait que le demandeur ait un  background d’affaires impressionnant qui l’autoriserait à s’en aller présenter un projet fiable à un chef d’entreprise déjà expérimenté Mais c’est compter sans le talent de certains jeunes gens, doués naturellement d’une grande capacité d’invention ;tant  il est vrai qu’aux âmes bien nées la valeur n’attend point le nombre des années.Il serait donc indiqué que l’Etat encourage ce genre de partenariat en prenant des mesures, notamment d’ordre fiscal au cours des premières années de son exercice pour inciter les chefs d’entreprises à l’admettre d’autant qu’il sera susceptible d’entraîner un accroissement de la main d’œuvre de l’entreprise et de son chiffre d’affaires.

– Une l’industrialisation progressive budgétisée des sociétés de simple négoce et un pacte d’embauche

L’objectif visé, c’est d’amener les entreprises à recruter plus de main d’œuvre en concluant avec elles  un  accord pour y parvenir. Cet accord  résultera de l’assistance de l’Etat à leur industrialisation progressive si tant est que la plupart de nos entreprises sont cantonnées dans le négoce. Mais comment les industrialiser ?

Etayons, d’entrée de jeu, notre idée par un exemple  concret pour en saisir la substance et en faciliter la compréhension. Soit une entreprise d’une bonne surface financière qui importe des aliments congelés  et qui est, d’ores et déjà, assurée de l’écoulement du produit qu’il commercialise. Supposons que le produit lui revienne à 1000 francs (CAF) Cout Assurance Fret rendu au magasin. Supposons par ailleurs, qu’après étude,il ressorte que l’industrialisation du produit lui reviendra à 1.400 francs, prix coûtant Nous proposons que l’Etat prenne le gap des 400 francs à son compte, sur une période à négocier  avec l’entrepreneur ; il subventionnera donc le  produit pendant cette période puis son assistance disparaitra définitivement. Ladite subvention sera régulièrement inscrite au budget en tant qu’aide à l’industrialisation, de manière dégressive. Nous pensons que la chose est possible d’autant qu’en définitive elle offre deux avantages cumulés ; d’un côté la naissance ou la revalorisation, en amont, des entreprises locales qui fourniront le produit à industrialiser et de l’autre, en aval, l’industrialisation du produit qui permettra d’accroître le personnel de l’usine qui à son tour paiera plus de redevances à l’Etat.

La contrepartie de cette opération de soutien sera la signature d’une convention en bonne et due forme, avec l’entreprise ainsi assistée, qui portera embauche d’un nombre déterminé de jeunes, chaque année ;ce sera un pacte d’embauche. C’est comme cela, estimons-nous, que de manière discursive, notre bourgeoisie comprador deviendra, graduellement, une bourgeoisie industrielle, tout en ne  renonçant pas au négoce qu’elle pratique déjà ; c’est ainsi qu’elle pourra contribuer à résoudre, de quelque manière, au demeurant, sans coup férir. le problème du non emploi et du chômage, Et c’est un avantage certain que soient logés dans le même ministère, le Commerce et l’Industrie, qui devrait faciliter l’évolution en douceur des entreprises de négoce vers leur industrialisation.Il nous parait, en définitive, que lorsqu’il aura fini d’apporter toute cette assistance complémentaire aux jeunes, outre ce qu’il fait déjà en leur faveur, l’Etat pourra se féliciter de vraiment jouer son rôle de promoteur de l’emploi et d’avoir fait face à ses responsabilités. Les structures qu’il a créées pour  favoriser l’emploi iraient alors jusqu’au bout de leur vocation et de leur mission en élargissant les bases de leurs interventions d’une part et en s’investissant dans le partenariat d’affaires et dans le pacte d’embauche que nous prônons. Les études indiquent que nous avons besoin de créer en moyenne 110.000 emplois chaque année et nous avons besoin de stratégies innovantes pour faire face à ce défi

Ambassadeur Candide Ahouansou, Membre du Rassemblement pour la Nouvelle Conscience, Président du Groupe d’Action pour une Meilleure Qualité de vie

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