Affaire Ajavon : la réaction du président de l’Ong Alcrer, Martin Assogba

On en finit plus avec les dénonciations dans l’affaire présumée de trafic de drogue dans lequel le richissime homme d’affaires Sébastien Germain Ajavon est gardé à vue depuis hier, vendredi 28 octobre.

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Après les avocats du roi des produits congelés, le Secrétaire général de la Confédération des organisations syndicales indépendantes du Bénin (COSI-Bénin), Noël Chadaré, c’est au tour du président de l’Ong Alcrer, Martin Assogba, de dénoncer des maldonnes dans la conduite de cette affaire.

Voici ici, publiée la teneur de la réaction du président de l’Ong Alcrer

« Moi ce qui me chagrine, c’est que, étant entendu que nous sommes dans un pays de droit et que depuis hier, on n’a pas notifié correctement au mis en cause qui gère le dossier. Moi je suis gêné. Nous avons entendu la vérité du mis en cause, nous voudrions très rapidement entendre la vérité de ceux qui l’accusent afin que nous puissions faire notre opinion. Nous demandons à ceux qui nous gèrent aujourd’hui de penser à la paix et la quiétude de notre pays. Nous sommes dans un Etat de droit, et quand on arrête quelqu’un, il faut lui notifier correctement ce pour quoi il a été arrêté. Et il faut que sur toute la ligne, la transparence se fasse et que les droits de l’homme soient respectés. Nous y tenons comme la prunelle de nos yeux. Nous ne pouvons pas continuer à être dans des tensions dans notre pays. Il faut qu’on cesse avec les tensions, il faut qu’on cesse avec les violations, il faut qu’on cesse de monter l’adrénaline des populations. Nous voulons aller vers le développement et le développement ne se fera que dans la quiétude et dans le respect de chacun des citoyens. Donc, je me résume en disant que nous avons entendu la part de vérité du mis en cause, nous attendons vivement et dans les délais les plus proches, la part de vérité des autorités de notre pays. Je vous remercie. »

Chadaré/affaire Ajavon: «nous sommes en train d’être dans un Etat de non droit» 

Dans l’affaire présumée de trafic de drogue que certains appellent déjà le « feuilleton Ajavon », les réactions se multiplient. Après les avocats de l’homme d’affaires qui dénoncent une détention arbitraire de leur client, c’est le tour des acteurs de la société civile. Au nombre de ces derniers, le Secrétaire général de Confédération des organisations syndicales indépendantes du Bénin (COSI-Bénin), Noël Chadaré. Dans une interview à la presse nationale et internationale, le syndicaliste dénonce la manière dont le troisième homme de la dernière élection présidentielle au Bénin est privé de sa liberté d’aller et de venir.

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Lire-ci-dessous son interview

Vous suivez l’actualité de l’affaire Ajavon depuis hier, quel est votre sentiment ?

« On s’est posé la question de savoir dans quel pays sommes-nous. Sommes-nous dans un pays de droit ou dans un pays de non droit ? Si nous sommes dans un pays de droit, quand on arrête quelqu’un qui, plus est de cette notoriété que vous connaissez, on lui notifie la charge, on lui dit ce pour quoi on l’a arrêté. Mais depuis hier, jusqu’à ce jour, à l’heure où nous parlons, monsieur Ajavon on ne lui a pas notifié la charge retenue contre lui, pourquoi est-ce qu’il est gardé et il est là comme cela. C’est de façon arbitraire qu’il a été arrêté, de façon injuste. Donc, nous sommes en train d’être dans un Etat de non droit. Parce qu’il y a le minimum qu’il faut faire. Nous estimons que ce pouvoir-là doit faire de telle sorte que le droit soit dit. On ne peut pas arrêter quelqu’un de cette manière et l’humilier. Depuis hier, il est dans une situation qui n’est pas du tout intéressante. Pour quelqu’un qui a ce poids économique et qui fait beaucoup pour ce pays, on ne peut pas poser les actes de cette manière, même si tout le monde est justiciable. Nous voulons que le droit soit dit dans les brefs délais. Nous, organisations syndicales et organisations de la société civile.

Vous avez des actions dans ce sens ?

Naturellement que dans les jours à venir, nous allons nous retrouver. (…) On ne vous dira  pas ce que nous qu’on va faire mais nous sommes dans la dynamique de nous battre pour que le droit soit respecté dans notre pays. Parce que la démocratie, c’est une quête permanente et nous ne permettrons pas qu’un pouvoir viennent mettre notre démocratie à mal.

Vous partagez donc l’analyse d’Ajavon qui a dit hier que c’est un coup monté ?

C’est une probabilité forte. Parce que, selon ses dires, c’est qu’on a changé au niveau du conteneur, les scellés  et on a constaté que la drogue a été mise à la lisière. Pour quelqu’un qui, effectivement voulait faire ce trafic, pourrait dissimuler la drogue dans le carton. C’est possible qu’il ait eu une manipulation. C’est une probabilité très forte.

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