Retour des trésors pillés au Bénin : Le Professeur Adandé et M. Souberou en parlent

Le débat au niveau des «Rencontres mensuelles de la culture» autour de la demande de retour de ses ‘’biens culturels’’ formulée par le Bénin à la France a été focalisé samedi dernier par les deux communicateurs, sur les préalables et le chemin à éviter pour réussir ce projet.

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En acte 11, samedi 30 septembre dernier au centre culturel Artisttik Africa de Cotonou, l’initiative «Rencontres mensuelles de la culture» de «Forum culturel» s’est porté sur la demande adressée par le Bénin à la France pour le retour de ses ‘’biens culturels’’. C’était sous l’éclairage de l’historien d’art,  le professeur Joseph Adandé et l’administrateur de la culture et du tourisme en service à l’Ecole du patrimoine africain (Epa) Osséni Souberou. Tous deux sont heureux de cette requête de l’Etat béninois. «Ce que le Bénin a fait, est un acte de souveraineté, un acte politique fort», reconnaît le professeur Joseph Adandé. Pour lui, c’est également l’expression de l’attachement du Béninois à sa culture, seulement, ceci n’est pas suffisant. «Une chose est de vouloir mais l’autre est d’être prêt à l’accueillir», affirme l’enseignant. Il ajoute : «Le tout n’est pas de rapatrier l’œuvre. Une fois fait, il faut la mettre dans de bonnes conditions pour qu’elle soit mise en valeur et que les Béninois en soient vraiment fiers».

Autrement dit, il faut préalablement créer les conditions techniques pour accueillir ces œuvres, d’après Osseni Souberou. Il évoque notamment les aspects «infrastructures» et «ressources humaines». Sur le second volet, le professeur Adandé soutient que le Bénin dispose aujourd’hui de «suffisamment d’intelligences pour entretenir ses biens». «Mais le problème, relève-t-il, c’est que les avis techniques ne sont jamais suivis au Bénin.»

L’autre préalable à régler selon les deux communicateurs, c’est la question de la pauvreté. «L’Etat doit comprendre que celui qui travaille au musée n’est pas un objet de musée ; il doit vivre de son travail», souligne Osséni Souberou. Il s’agira à l’en croire, de mettre ce dernier dans de bonnes conditions de vie et de travail. Sinon, «le gros risque, c’est qu’on nous retourne des choses qui vont se retrouver encore sur le marché», prévient  le professeur Adandé. Si le Bénin ne règle pas ces préalables, Osséni Souberou se demande : « Est-il opportun d’aller réclamer ce qui est en France alors que ce que nous avons dans nos musées ici est mal entretenu ?»

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Au-delà de tout ceci, le professeur Adandé ajoute que tout dépendra aussi de la diplomatie béninoise. Il prévient de ne surtout pas penser à passer par des questions de droit. «Si nous mettons les pieds dans les droits, ce n’est pas sûr qu’on s’en sorte; il ne faut pas s’aventurier sur le terrain de la justice» conseil-t-il. Dans le même sens, le deuxième communicateur affirme : « Si c’est un procès, je ne pense pas qu’on a vraiment les moyens  de le faire». En résumé, les deux communicateurs invitent l’Etat béninois à faire attention à la voie à emprunter dans ce processus.

Notons que le débat autour de ce sujet est sectionné en deux parties au niveau des Rencontres mensuelles de la culture. La deuxième séance est  prévue pour le samedi 8 octobre prochain, toujours au centre culturel Aritisttik Africa

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