Affaire Ajavon : choc des juristes Agbodjan et Saka Saley

Eloigné du cercle des collaborateurs du régime de la Rupture pour un commentaire jugé incendiaire, le juriste Nourou-dine Saka Saley a retrouvé sa liberté d’opinion et a eu l’opportunité d’opiner entre autres, sur l’affaire Ajavon Sébastien, face à un autre juriste bien connu, Serge Prince Agbodjan ce dimanche 20 novembre sur  l’émission « Le Grand Rendez-vous » de la radio Soleil fm.

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Après avoir été gardé à vue pendant sept jours, l’homme d’affaire Sébastien a été relaxé par la justice pour «  bénéfice du doute ». Sur cette issue donnée à l’affaire, les deux juristes sont partagés. Particulièrement préoccupé par l’honorabilité de la société Cajaf-Comon dont la notoriété a été entachée dans cette rocambolesque affaire, le juriste Nourou-dine Saka Saley réclame toute la lumière pour situer les responsabilités. « J’aimerais que tout soit clarifié, qu’on nous dise clairement que Cajaf-Comon n’est pas impliquée dans cette affaire » souhaite, l’ancien conseiller juridique du ministre d’Etat Abdoulaye Bio Tchané. Insatisfait de la décision de justice, il pense qu’en l’état des choses, le groupe Cajaf-Comon peut subir des méfiances dans le monde des affaires.

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L’homme de droit  trouve que cela peut avoir de graves conséquences sur les affaires de celui qui est le plus gros contributeur de l’Etat béninois qui a des milliers d’employés à sa charge. « L’Affaire dite Ajavon, ne peut pas s’arrêter à la relaxe pure et simple » a-t-il martelé.

Finir avec cette affaire

La position visiblement éthique de Nourou-dine Saka Saley ne rime pas avec celle de son confrère juriste Serge Prince-Agbojan qui est quant à lui, préoccupé par les questions liées au développement du pays et à la mise en œuvre des réformes pour l’amélioration des conditions de vies des Béninois. « Contrairement à Nourou-dine, je pense qu’il faut finir avec cette affaire » a rétorqué Agbodjan. A son avis, toutes les réponses sont dans la manière dont le dossier a été conduit. « A voir comment le dossier a été conduit… pour moi, il faut qu’on passe  ces trucs noirs… On connait, on sait comment les choses se sont passées » a-t-il lancé déplorant l’attitude non professionnelle des agents de la gendarmerie du port. De quoi susciter une prompte réaction de Saka Saley, indécrottable sur la nécessité de tirer au clair les  choses. « Non ! non !… Si cette affaire n’est pas élucidée, je ne serai pas en sécurité » réagit-il faisant savoir qu’il craint de retrouver de la drogue dans son costume sans savoir d’où cela proviendrait. Il relève que les fouilles qui ont continué dans les cargaisons d’Ajavon sont analysables comme une sorte d’acharnement et instaurent une atmosphère délétère aux affaires du patron des patrons béninois. Un argument sur lequel, Agbodjan lâche finalement du lest sans abandonner son idée de classer l’affaire de 18 kilogrammes de cocaïne pure sans suite.

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« Les fouilles semblent montrer un acharnement. Ça a donné l’impression qu’on  s’acharnait… » reconnaît-il avant de nuancer « mais dans le principe on peut fouiller ».  Poursuivant dans sa logique, Agbodjan prévient « si vous voulez qu’on aille jusqu’au bout, notre sauce va brûler… on  va se mettre dans des débats sans fin… ».  Contrairement à Saka Saley qui pense qu’il faut réhabiliter Ajavon et son entreprise, il estime que l’homme d’affaires l’a déjà été par la relaxe prononcée en sa faveur. « Il y a autre  chose à faire » selon Prince-Agbodjan soulignant que le défi est de sécuriser le port pour qu’une telle affaire ne se répète plus.

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