Bénin : Les artistes se désolent de la gestion du ministre N’Koué

Les artistes et les promoteurs culturels ont crié vendredi dernier au Hall des arts de Cotonou, leur ras-le-bol et dénoncé la gestion faite du secteur depuis sept mois par leur ministre de tutelle qu’ils qualifient d’ennemi du développement du tourisme et de la culture au Bénin, et appellent le Président Talon au secours.

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Au bout de sept mois du nouveau régime, les artistes et acteurs culturels béninois sont déçus de la gestion du secteur tourisme et culture faite par leur ministre de tutelle. C’est le sentiment qu’ils ont exprimé vendredi 11 novembre dernier au Hall des arts et loisirs de Cotonou. C’est à la faveur d’un point de presse donné par la plateforme des confédérations et fédérations d’artistes et d’acteurs culturels du Bénin. «Le monde culturel béninois est vraiment dans l’angoisse ; nous avons marre de ce qui se passe aujourd’hui ; nous sommes fatigués et révoltés…» a déclaré Pascal Wanou, Vice président de la Confédération des artistes et acteurs culturels du Bénin (Cbaac). Trois points soutiennent leur ras-le-bol. Le premier, c’est celui de la suite donnée à la nécessité partagée par tous les acteurs d’opérer des réformes dans le secteur. Sept mois après, Pascal Wanou rapporte: «Les acteurs culturels sont déçus ; ils ont le sentiment d’avoir été floués». Ceci, parce que «tout le secteur est paralysé», regrette-t-il.

La gouvernance des ‘’3M’’

La cause de la situation selon ces acteurs culturels, c’est la gouvernance du ministre du tourisme et de la culture Ange N’koué. Laquelle gouvernance, estiment-ils, «est basée sur ce qu’ils appellent les « 3M », c’est-à-dire, les trois mépris à savoir, mépris des hommes en général et des artistes et acteurs culturels en particulier ; mépris des textes, des règles et des réalités du secteur, et mépris de la vérité et de l’intelligence de l’autre». Avec cette pratique, la plateforme soutient que les réformes sont conduites suivant une démarche biaisée et qu’il va se poser des problèmes d’ordre juridique sans précédent dans le secteur.

La ligne rouge

Dans le processus actuel, ces artistes soulignent qu’il y a une ligne rouge déjà très proche. C’est celle du vote en l’état, du budget exercice 2017 du ministère du tourisme et de la culture, deuxième point de leur conférence. Dans leur décryptage du projet de budget, ils relèvent d’abord que le budget du ministère est passé à 35,7 milliards contre 6,5 milliards en 2016 pendant que celui du Fonds des arts et de la culture (Fac) est maintenu à son niveau d’après rabattement soit 2,4 milliards. Ensuite, leur analyse montre que le ministère a accaparé certaines activités ordinaires de la direction Fac qu’il a transformées en projets avec beaucoup de millions. «Ceci frise  la méchanceté. Rien ne peut expliquer cela vu la mission du Fac. Il y a un processus sournois de surpression du Fac.» affirme Pascal Wanou. Enfin, il y a dans ce projet de budget, la surpression de la saison artistique au Bénin et du projet de construction du grand théâtre. «Egalement, les institutions comme le Fitheb et l’Ensemble artistique national sont dépourvues de ressources alors que ce sont des structures qui assurent le rayonnement du secteur» mentionne le Vp de la Cbaac.

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Plus d’espoir avec N’Koué

Telle que la situation se présente dans ce département ministériel, Eric Thom’son, pense que la misère des artistes n’est pas près de prendre fin à l’ère du ministre N’koué. «Les artistes béninois vont devoir continuer à souffrir» affirme-t-il. Il explique que le Bureau béninois du droit d’auteurs et des droits voisins (Bubedra) a besoin de profondes réformes que le Conseil d’administration a menées déjà, mais malheureusement le ministre ne réagit pas par rapport à son accompagnement. Il en veut pour preuve la non signature depuis peu, du décret d’application de la loi n°2005-30 du 10 avril 2006 notamment ses articles 74 et 75 qui prévoient la perception de la rémunération pour copie privée et pour reprographie des œuvres des artistes. Pascal Wanou note simplement que les artistes béninois n’ont plus d’interlocuteur valable auprès du gouvernement. Sur ce, avec ses confrères, il appelle le Chef de l’Etat à prendre ses responsabilités pour sauver le secteur du tourisme et de la culture au Bénin

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