Alors que beaucoup d’informations font état de règlement de compte et de clientélisme dans la gestion des contrats de prestation au port et à l’aéroport de Cotonou, dans une émission sur la télévision Golfe Tv ce mardi, Hervé Hêhomey, le ministre béninois des Infrastructures et des Transports a apporté les clarifications pour donner la preuve de la bonne foi du gouvernement dans les affaires Segub, Sttb et Morpho Dys qui font couler énormément d’encre et de salive.
Priorité à l’intérêt de l’Etat béninois en toutes choses. C’est ce qu’a, vaille que vaille, expliqué dans la soirée de ce mardi 22 novembre , Hervé Hêhomey, le ministre béninois des Infrastructures et des Transports intervenant dans une émission spéciale sur la télévision privée Golfe Tv à propos de trois gros dossiers de gros contrats sur lesquels le régime Talon est accusé de clientélisme et de règlement de compte avec des sociétés jugées proches de l’ancien régime. Il s’agit notamment des dossiers Segub et Sttb au Port autonome de Cotonou et Morpho Dys à l’aéroport cardinal Bernardin Gantin.
Segub
A propos de Segub une société privée en contrat avec l’Etat béninois, la nouvelle affaire de malversation supposée, concerne la gestion du Guichet unique pour les opérations du commerce extérieur (GUoce). En Conseil des ministres vendredi 18 novembre dernier, le gouvernement a autorisé le ministre des Infrastructures et des Transports à « dénoncer l’avenant n°1 à la convention de concession » suspendant du coup la perception jugée « abusive » d’une somme de dix mille (10.000) F Cfa par Bfu au titre du Guoce. Sur cette décision, explique le ministre, ce prélèvement ne se justifie pas étant donné qu’il ne s’agit pas d’une activité nouvelle pour laquelle une rémunération devrait être exigée. Seulement, a-t-il fait savoir, ce prélèvement non avenu se fait depuis près de deux ans. Il y a lieu d’en faire le point. Et indique le ministre, « nous avons demandé à Segub de nous faire le point des 10.000 F de novembre 2014 au 22 avril 2016 ». En attendant, pour le compte d’avril à Novembre 2016, plus de « 924 millions » Cfa ont été collectés. Ce qui fait penser à des milliards de francs perçus illégalement chez les citoyens entre la période de novembre 2014 à avril 2016. L’argent ne sera pas pour autant retourné aux citoyens. « C’est des fonds que Segub a indûment perçus mais ces fonds deviennent des fonds publics. Le gouvernement décidera de l’usage à en faire » a lancé le ministre.
Sttb
Sttb (Solutions technologiques des transports du Bénin), c’est un dossier que le ministre dit être en train de boucler mais qui continue de nourrir des critiques envers le gouvernement. En effet, explique le ministre, des manquements ont été relevés au titre des obligations de cette société selon le contrat Ppp qui le liait au port autonome de Cotonou (Pac). Il s’agit de la réalisation d’infrastructures pour accompagner le port pour une fluidité du trafic. Selon le ministre « la société –Sttb (Ndlr)- s’est retrouvée défaillante ». Un constat qui a amené le gouvernement à prendre ses responsabilités en retournant la gestion du trafic des camions au port. « Aujourd’hui, c’est le Port qui gère très bien cette activité » assure Hêhomey. Comme indicateurs, il apprend qu’en « 3 mois, le port a encaissé plus que la Sttb ne verse en un an » et il y a une fluidité dans la gestion de l’entrée et la sortie des camions. Pour lui, c’est la preuve que le public peut mieux gérer et il en félicite les agents du Pac. Sur ce, martèle-t-il, « le partenariat public privé ne doit pas se faire au détriment de l’Etat ».
Morhpo Dys
Quand on dit Morpho Dys, sur les réseaux sociaux, cela résonne comme une entreprise créée de toutes pièces en Côte d’Ivoire, par des proches de l’actuel régime pour prendre un gros contrat de sécurisation des aéroports du Bénin. Mais non, selon le ministre béninois des Infrastructures et des transports. « Je tiens à évacuer un certain nombre de confusions. A la date d’aujourd’hui, le gouvernement n’a encore signé aucun contrat avec Morpho Dys ». Le dernier conseil des ministres n’a fait qu’autoriser la conduite du processus par un trio de ministres selon ses explications. Il reconnaît que conformément à des dispositions de la loi sur le PPP en vertu de laquelle ce contrat sera signé, des dispositions restent à prendre. Entre autres, il sera d’abord mis en place la cellule d’appui au PPP. En effet, il signale que la Société Morpho Dys dont il s’agit est spécifiquement béninoise et n’est pas à confondre avec celle ivoirienne. Il explique que cette société de droit béninois est en lien avec Safran, une grosse boîte française mondialement connue dans le domaine de la sécurisation des aéroports. C’est donc une société privée béninoise en lien avec Safran qui est préféré à Securiport Llc, une autre société privée de droit américain que le gouvernement béninois a déchargé pour des raisons précises. Concernant ces raisons, le ministre apprend que Securiport selon le contrat qu’il avait, se substituait à la police nationale, devrait gérer des données à caractère personnel des citoyens qui s’en plaignent. « Sécuriport gère des données personnelles. Ce qui n’est pas normal » déplore le ministre insistant que c’est une activité régalienne. Aussi, le contrat décrié s’étale sur une durée de 20 ans renouvelables. Dans le contrat avec Morpho Dys-Safran, la Police retrouve ses prérogatives, la durée est réduite à dix ans. Sur l’ensemble, le ministre appelle les Béninois à faire confiance au gouvernement pour la bonne gestion des affaires publiques
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