Interdiction des activités des organisations estudiantines: Après les condamnations, le temps des recours

Le gouvernement de la Rupture et du Nouveau départ semble rigide et insensible aux dénonciations et condamnations suscitées par sa décision d’interdiction d’activités des associations et organisations faîtières des étudiants prise lors du conseil des ministres du 5 octobre dernier.

Publicité

Les acteurs de la société civile et autres défenseurs de la liberté qui manifestent leur indignation ont donc décidé de changer de fusil d’épaule. Et désormais, en lieu et place de dénonciations et condamnations, ils semblent avoir pris une nouvelle option: le recours. En effet, avant Me Aboubacar Baparapé, avocat à la cour et président de l’Organisation pour la défense des droits de l’homme et des peuples (ODHP), un premier recours avait formulé contre la décision gouvernementale. Ce dernier émane de l’enseignant et syndicaliste Thierry Dovonou. Lire ci-dessous publié, l’intégralité du recours de l’enseignant-syndicaliste

Recours de Thierry Dovonou adressé à la cour constitutionnelle 

DOVONOU Thierry Porto-Novo, ce 10 Octobre 2016

Professeur certifié de SVT

01BP 1013 Porto-Novo

Publicité

dahdovoski@yahoo.fr

96966996/95680292

A

Monsieur le Président de la Cour Constitutionnelle,

Objet : Recours en annulation pour inconstitutionnalité des décisions du 04 Octobre 2016 du Gouvernement du Président Talon, décisions interdisant les activités des mouvements estudiantins dans les quatre universités du Bénin.

Monsieur le Président,

Nous avons l’honneur de venir respectueusement vous présenter le fait suivant, suivi d’une demande en annulation pour inconstitutionnalité des décisions du 04 Octobre 2016 du Gouvernement du Président Talon, décisions interdisant les activités des mouvements estudiantins dans les quatre universités du Bénin et qui entravent les libertés publiques.

Fait :

Le Ministre d’Etat, Monsieur Pascal KOUPAKI dans son point de presse après le conseil des Ministres du 04 Octobre 2016 a dit « Face à la recrudescence des faits de violence et de vandalisme, et pour des raisons qui sont inhérentes à l’ordre public, le gouvernement a pris les deux décisions suivantes. La première : toutes les fédérations, unions, associations ou organisations faitières d’étudiants sont interdites d’activités dans toutes les quatre universités nationales. Deuxième, les conditions d’exercice des activités et/ou de reconnaissance des associations d’étudiants sont définis par décret pris en conseil des ministres »

Monsieur le Président de la Cour Constitutionnelle, je pense que ces deux décisions violent la LOI N° 90-32 DU 11 DECEMBRE 1990 PORTANT CONSTITUTION DE LA REPUBLIQUE DU BENIN en son article 25 qui dit : « L’État reconnaît et garantit, dans les conditions fixées par la loi, la liberté d’aller et venir, la liberté d’association, de réunion, de cortège et de manifestation ». C’est bien dit : « les conditions fixées par la loi ». Mais le gouvernement parle de «Décret »

Monsieur le Président, avec respect, nous vous supplions d’analyser ces décisions pour donner suite à notre demande :

Demande :

Nous demandons à votre Haute Autorité, l’annulation ou la mise en conformité avec la Constitution des deux décisions du 04 Octobre 2016 du Gouvernement du Président Talon qui violent Notre Constitution, décisions interdisant les activités des mouvements estudiantins dans les quatre universités du Bénin et qui entravent les libertés publiques.

En espérant qu’une suite favorable sera réservée à mon recours, nous vous prions d’agréer Monsieur le Président, l’expression de notre profond respect.

Thierry DOVONOU

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité