Bénin : Message du président Patrice Talon à Parakou

Monsieur le Maire de la Commune de Parakou et cher ami, Monsieur le Préfet, Messieurs les Députés et amis, Mesdames et Messieurs les membres du Conseil municipal de Parakou, Majestés têtes couronnées, autorités religieuses et culturelles ou traditionnelles, Elus locaux, Distingués hôtes, Merci pour votre accueil !

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C’est avec émotion que je m’adresse à vous, parce que depuis tout à l’heure que je suis entré dans la ville de Parakou, j’ai senti une charge émotionnelle immense.

Vous avez dû constater que je suis venu sans aucun ministre. Je ne suis accompagné de personne. Sauf un ou deux amis. Parce que, quand on va chez soi, ou bien quand on va chez son époux ou son épouse, quand on va chez quelqu’un ou encore de manière plus générale quand on va chez quelqu’un qu’on convoite ou qu’on désire, qu’on a dans son cœur, on ne se fait pas accompagner.

J’ai fait exprès de venir seul faire face à face avec vous dans cette ville mythique, symbole de notre vitalité démocratique et politique.

Je m’adresse à vous et j’ai la chair de poule, parce que Parakou m’a vu grandir. Pas parce que j’ai vécu, mais mon épanouissement professionnel s’est exprimé à partir de Parakou comme carrefour. Vous savez que c’est le secteur agricole qui m’a révélé. Pour ceux qui me connaissent, j’ai passé les parties les plus émouvantes, les plus éprouvantes, les plus actives de ma vie professionnelle en partant de Parakou vers les contrées agricoles du Bénin. C’est tout naturellement que je me sens redevable de vous, de Parakou. C’est donc pour moi, en tant que président que vous avez choisi, une occasion rare de vous exprimer combien j’ai envie, combien je désire marquer Parakou à l’occasion de mon mandat.

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Parakou manque de tout comme un peu Cotonou, comme le Bénin tout entier. C’est vrai que notre capitale économique qui paraît attrayante pour les yeux, constitue un leurre qui trompe vraiment par rapport à ce dont nous disposons au Bénin. Nous avons presque tout perdu sur tous les plans. En écoutant le maire tout à l’heure, j’ai eu l’impression que Parakou est le seul enfant malade du Bénin. Malheureusement non.

Tout le Bénin est malade. Que ce soit au plan développement général, au plan des infrastructures, de l’école, de la santé, de la sécurité, tout est à faire. Quand je faisais la campagne, je suis venu à Parakou et je vous ai dit que j’étais préparé pour la fonction. Que je connais mon pays, que je sais à quel point le pays va mal, que j’étais prêt. Je vous affirme que je demeure prêt et je me suis déjà mis au travail. Mais les 7 mois qui viennent de s’écouler ont été éprouvants pour moi.

Sept mois éprouvants pour mettre le pays sur les rails

Il a fallu consacrer mes jours, mes nuits à repenser plus que je l’imaginais, à réorganiser le pays dans tous les sens, dans tous les secteurs pour faire face au quotidien et engager la réflexion pour la suite. Nous avons eu tant du mal à réfléchir, structurer, avoir les compétences qu’il faut pour mettre en place une politique ferme et pertinente dans tous les domaines. Quand on a faim, on est impatient. Quand on manque de tout, chaque minute qui passe paraît une éternité. On n’a pas le temps d’attendre et c’est ce que nous vivons aujourd’hui.

Mes compatriotes qui ont fondé tant d’espoir dans mon élection, ont l’impression que tous les 7 mois qui viennent de s’écouler constituent déjà presque tout le mandat. Et c’est à raison qu’ils sont si impatients parce que nous manquons de tout, mais on a beau avoir faim, il n’est pas convenable de manger un plat mal préparé. Il est convenable d’avoir la patience d’attendre qu’il y ait les ingrédients. Que les ingrédients soient mélangés pour être portés au feu, que la sauce mijote et que le repas soit digeste.

Nous venons de finaliser tout en gérant le quotidien, notre Plan d’actions pour les 4 années et demie qui nous restent. Je voudrais vous dire ici, qu’à la fin du mandat, vous serez fiers de moi. Nous n’avons pas la prétention de tout régler mais nous allons faire l’essentiel.

Nous allons mettre le pays sur les rails dans les domaines de l’espoir, de l’environnement, du développement local, de la sécurité, de l’éducation, de la santé. Le Bénin n’aura pas grand-chose à envier à ses voisins. Le Bénin pourra dire et espérer que chaque jour sera meilleur que le jour précédent. A Parakou, où l’on peut constater que ce qui manque au Bénin entier, manque fondamentalement aux Parakois. Le maire a énuméré beaucoup de choses. Il en a oublié d’autres ou c’est par pudeur qu’il n’a pas voulu aller plus loin. Mais dans quelques mois, puisque maintenant nous avons établi avec pertinence ce qu’il faut faire dans chaque domaine, nous avons les accords de principe de tous les partenaires techniques et financiers, nous allons donc dans quelques mois mettre le pays entier en chantier.

Nous avons déposé le budget 2017 au Parlement avec une projection budgétaire de 2 000 milliards de FCfa et mes compatriotes sont un peu septiques parce que nous aurons vu ici annoncer les budgets de 1 000, de  100, 200. Mais réalisé chaque fois à peine à moitié. C’est donc tout naturellement que mes compatriotes disent oui un budget annoncé à 2 000 milliards, mais qui sera réalisé à combien ? 800 à 1 000 au maximum. Mais c’est parce que ceux qui le disent ne me connaissent pas.

Ceux qui me connaissent savent très bien que je n’annonce pas publiquement ce que je ne suis pas capable de faire.

Parakou est au cœur du Programme. Le Borgou est au cœur de notre Programme. Pour vous dire les choses les plus visibles qui vont se faire assez rapidement et cela a été le premier contact entre le gouvernement et le maire de Parakou, il y a quelques jours, je ne sais pas s’il a eu l’occasion de vous en parler. Nous avons déjà entamé des diligences pour qu’en 2021 au plus tard, qu’il n’y ait plus une seule rue non pavée, c’est-à-dire non bitumée. Il n’y aura plus une seule rue qui ressemblera à une piste à Parakou. La ville sera assainie. Ce sera assaini. L’Etat fera avec la municipalité, les investissements nécessaires pour résoudre ce problème de circulation.

L’hôpital de Parakou qui est un Centre hospitalier universitaire où nous formons nos médecins d’aujourd’hui et de demain, comme il l’a dit est devenu un mouroir. C’est dans cet environnement que nous formons nos médecins. Le plateau technique est devenu obsolète parfois dans certains domaines inexistants. Nous avons décidé d’investir pour restaurer la qualité du plateau technique. Nous avons eu le courage de dire que le populisme ne sera pas notre mode de gouvernance et que là où il faut serrer la ceinture, il faut avoir le courage de fermer. Nous allons fermer parce que là où il faut laisser survivre les structures que celles-ci soient d’envergure. Vous avez noté combien, notre pays a été secoué par notre décision de restreindre les universités. C’est parce que nous avons la volonté de faire de chaque université, un véritable pôle de connaissance et de développement. L’université de Parakou qui, jusqu’à aujourd’hui, est restée embryonnaire, sera digne d’être le pôle d’apprentissage et du savoir de la partie septentrionale de notre pays.

C’est pour dire que nous avons la volonté de faire de l’éducation nationale un véritable instrument de développement présent et à venir. C’est pour ça que nous avons le courage au risque de déplaire à un grand nombre de nos concitoyens, nous avons eu le courage de prendre cette décision qui symbolise notre volonté. Nous avons décidé également de ne plus laisser l’éducation à être le champ de la politique.

Vous savez que nos partis politiques, les mouvements politiques, nos autorités politiques n’ont de terroir que le secteur de l’enseignement, de la santé, parce que ce sont les deux secteurs qui déploient un grand nombre de fonctionnaires dans nos contrées. Les réformes sont en cours pour enlever aux autorités politiques d’aujourd’hui et de demain, la mainmise sur l’administration de l’éducation nationale, parce qu’il ne servira à rien d’investir des milliards dans l’infrastructure, dans les recrutements fantaisistes, pour faire croire que l’éducation nationale deviendra performante alors que l’investissement n’a d’autre but que la politique. Il faut comprendre que les réformes sont indispensables et sont préalables à l’investissement. Sinon, nous allons gaspiller nos pauvres sous. Et sur ce plan, j’aimerais une fois encore pouvoir compter sur vous, parce que nous allons entamer dans quelques semaines une tournée nationale pour expliquer à nos concitoyens le bien-fondé de nos réformes. J’ai mis 7 mois pour construire en détail le plan d’actions qui va être mis en œuvre.

Pas de référendum politique de l’habitat

Dans les 2, 3 mois à venir, je vais vous soumettre mon projet de réformes. Ce ne sera pas un Référendum, parce que juridiquement, nous n’aurons pas les moyens de le faire. Ce sera une consultation sur l’ensemble des réformes que je compte opérer sur le plan politique pour soutenir la réforme administrative. Je voudrais vous prier de me faire confiance, de croire en moi pour me donner le feu vert pour ces réformes afin que pendant les 4 ans qui restent, que l’équipe puisse se consacrer à la mise en œuvre efficace du programme. Pour revenir là-dessus, je vais me permettre de vous citer quelques domaines dans lesquels nous aurons à faire des actions visibles. J’ai commencé par parler tout à l’heure des rues de Parakou. Je fais remarquer qu’au plan du logement social, ce qui a été fait est une honte. Notre pays a gaspillé des milliards pour mettre en œuvre un programme qui ne ressemble à rien et ne correspond à rien. Nos concitoyens ont besoin de logements. Rares sont nos concitoyens qui ont l’épargne qu’il faut pour se construire par eux-mêmes, leurs économies, une maison. Rares sont nos concitoyens qui ont accès aux crédits bancaires. Or, tout le monde a besoin d’avoir une maison. Une politique sensée, c’est celle qui permet de mettre à la disposition des concitoyens tout doucement, année par année, décennie par décennie, des maisons à leur portée, et de confort à leur portée. Si nous parvenons à mettre à votre portée, que vous soyez salariés de l’Etat ou salariés du privé ou commerçants, ou artisans, des maisons bien faites qui vous seront vendues avec des taux d’intérêt presque zéro à payer sur 20 ans, 25 ans, le problème de l’habitat sera résolu. Une politique intelligente et efficace de l’habitat. C’est simplement cela. Mobiliser les ressources qu’il faut pour offrir à ses concitoyens des maisons qu’ils sont capables de payer tout le long de leur vie sans qu’à la fin, ils n’aient qu’à payer deux fois, trois fois la valeur de leur maison. Parce que quand on va aux crédits pour 10% et qu’on paie une maison sur 15 ans, on a payé plus de deux fois la valeur de la maison. Ce sont ces choses-là qui nous ont pris 7 mois. Bientôt nos grandes villes comme Parakou, feront l’objet d’une mise en œuvre efficace d’une politique de l’habitat.

L’Etat investira aux côtés de la Commune, de la municipalité pour mettre à disposition des grandes villes notamment Parakou, les infrastructures nécessaires et dignes d’une capitale. Quand on rentre à Parakou, on a l’impression qu’on est dans un gros village. C’est regrettable.

Promotion des filières agricoles et tourisme

Nous avons un programme touristique d’envergure. Dans deux ou trois semaines, nous allons éditer et publier le programme d’actions dans ses détails et vous verrez ce que nous avons planifié dans ce domaine et qui impactera chacune de nos régions. Au plan agricole, ce secteur qui occupe 3/4 de mon cœur, c’est vrai que nous sommes dans une ville urbaine et que la question de l’agriculture n’est pas votre préoccupation essentielle. Nous venons de paysans, nous sommes tous des paysans, nous avons l’activité agricole à notre porte. Vous savez combien une politique efficace de promotion des filières agricoles peut apporter de la richesse globalement. J’ai commencé par donner le ton pour ceux qui savent observer vous avez dû voir que la gestion de la filière coton a changé. Vous verrez quand la commercialisation va commencer, que les choses passeront de manière responsable sans folklore, mais de manière plus efficace. Vous avez appris qu’on doit plus de 4 milliards aux transporteurs au titre de la campagne dernière. Il me semble bien que le paiement de ces 4 milliards doit démarrer dans quelques jours. S’ils ne sont pas informés, je crois qu’ils le sont déjà puisque nous avons déjà donné les instructions et la filière a les moyens de le faire. L’Etat n’a pas besoin de sortir l’argent. Le budget national ne payera pas les transporteurs parce que la filière est capable de le faire. Vous savez que pendant les dernières années, nous avons englouti des centaines de milliards pour soutenir la filière coton. Ces centaines de milliards auraient pu faire les rues, les hôpitaux, les écoles. Nous avons pourtant vu que ces centaines de milliards n’ont pas changé la vie des cotonculteurs.

Des moyens pour la sécurité des citoyens

L’autre domaine dans lequel nous sommes attendus, c’est le domaine de la sécurité. Des braquages, des agressions. Ceux qui attaquent les transporteurs sur les voies, les bus sur les grands axes, qui ont trouvé un terrain aisé, nous donnent l’insomnie. Nous avons commencé par équiper en matériels roulants la Police, la Gendarmerie. Nous sommes en train de mettre en place un programme de financement budgétaire des Gendarmeries, des Commissariats parce que ceux-ci n’ont pas les moyens de faire face à ce qu’on leur demande. Vous savez que les dotations en carburant d’une brigade de Gendarmerie, ce n’est pas plus de 20 000 FCfa par an. Comment voulez-vous qu’une Gendarmerie n’ait pas de carburant et qu’on lui demande de faire face à sa mission ? Et c’est bien pour cela qu’ils vous rançonnent. Vous savez que ce qu’on prend aux usagers de la route et qui nous fait tant mal, qui nous tracasse tant, qui nous rançonne malheureusement, c’est aussi contribuer à faire fonctionner les Gendarmeries, les Commissariats.

C’est la triste réalité de notre pays. C’est vrai une partie va dans la poche presque de l’agent en tenue. Une bonne partie sert aussi au fonctionnement des unités. C’est malheureux. Avant le 1er janvier, nous aurons doté la plupart de ces unités de moyens roulants et de budget de fonctionnement qui nous permettra de les punir quand ils vous harcèlent, quand ils vous rançonnent sur les voies. Et au même moment, nous allons pouvoir faire face à l’insécurité. Je ne resterai pas ici toute la nuit pour vous dire tout ce que nous aurons à faire. J’en ai envie, mais je risque de vous fatiguer.

L’énergie et l’eau

Il y a un domaine dans lequel le Bénin est en souffrance perpétuelle : l’eau et l’énergie. Tout le monde connaît la situation dans laquelle nous sommes en matière  de distribution d’eau potable. Avant la fin du mandat, nous allons couvrir les besoins d’eau à 100%. Le besoin est évalué à environ 600 milliards de FCfa. Et c’est à notre portée. L’Etat, les partenaires feront l’investissement nécessaire pour que partout au Bénin, il y ait de l’eau à boire. Dans ce domaine, nous ferons mieux que la plupart des pays africains. Il y aura de l’eau partout pour tout le monde.

Pour l’énergie, vous avez dû constater que les choses ont commencé par s’améliorer, mais soyez rassurés, j’avais dit qu’à partir du mois d’octobre, il n’y aura plus de délestage. Il y aura peut-être des coupures d’électricité, mais il n’y aura plus de délestage. On n’a pas encore réussi vraiment, mais la situation s’est beaucoup améliorée. Je peux vous dire qu’au plus tard janvier, il n’y aura plus de délestage au Bénin. On a pris quelques retard, mais vous savez déjà tous très bien que dans les grandes villes notamment au Sud, il n’y a presque plus de délestage. Il y a des coupures ou bien ce sont les transformateurs qui sont en panne ou bien des lignes qui tombent, qui génèrent des coupures d’électricité. Mais l’indisponibilité de l’énergie pendant une demi-journée, pendant des jours n’existe plus. En 2019, le Bénin sera totalement indépendant. Nous faisons partie d’une communauté, la Communauté électrique du Bénin et dans la salle, il y a des gens qui savent de quoi il est question et qui seront peut-être bientôt concernés. Nous avons décidé ensemble de prendre de l’énergie ici ou là au Ghana, en Côte d’Ivoire, au Nigeria, mais ceci a tellement montré ses limites. Or, le courant électrique dans une ville, c’est comme le sang qui coule dans les veines. Et l’homme sans courant, il n’y a pas de vie.

Nous ne pouvons pas continuer de prendre des risques, de laisser l’énergie à la seule volonté d’une communauté régionale. Nous allons être responsables nous-mêmes. Nous ne sortirons pas de cette communauté, mais nous ferons les investissements qu’il faut pour qu’à tout moment, nous soyons capables de suppléer aux insuffisances de la communauté électrique du Bénin. C’est important, parce que cela impacte beaucoup le développement économique. Un pays qui se modernise ne peut pas faire face à ses besoins de travail sans énergie. Ce sont des choses quand ça vous manque, on en pleure et quand on les a, on est plus sensible à ses avantages. C’est pour dire quoi ? Que vous êtes au courant, que vous lisez sur les réseaux sociaux, sur la toile, il y a beaucoup d’intoxications. Il y a beaucoup d’impatience qui s’exprime. Il y a beaucoup de mensonges. Ce qui contribue à la vitalité politique de la liberté. C’est une bonne chose, mais parfois ça peut démobiliser ceux qui sont fragiles parce qu’on dit ça fait 7 mois, mais ils ne font rien du tout. Il ne fait rien du tout depuis 7 mois. C’est vrai qu’on travaille à construire ce qui va être mis sur le chantier, mais ça fait aussi beaucoup de petites choses.

Et c’est pour ça que ceux qui parfois à Cotonou, à Porto-Novo et même ici parlent de délestage, ont oublié qu’il y a quelques mois ils passaient des jours sans électricité. Je veux simplement dire par là que j’ai besoin de votre mobilisation. J’ai besoin que mes compatriotes soient déterminés pour serrer encore la ceinture afin qu’on parvienne rapidement à résoudre les problèmes qui se posent à notre pays.

Nous allons construire le pays. Vous allez commencer à avoir les effets très bientôt, mais au même moment, il est nécessaire de serrer la ceinture. Nous allons lutter contre la fraude.

L’impunité

J’ai du mal à parler de l’impunité. Je vais me permettre publiquement d’évoquer quelque chose sans le dire, qui m’interpelle et que je voudrais bien. Cette chose m’interpelle aussi. Est-ce que nous sommes prêts à lutter contre l’impunité ? (Rire au sein de la population). Je n’ai pas l’impression parce qu’il y a eu des événements qui sont passés il n’y a pas longtemps. Il y a quelques jours, j’ai vu combien j’ai reçu la pression de mes concitoyens, de beaucoup d’autorités, politiques, morales, de grandes personnalités, pour consacrer ce qui n’est pas admis. En fait, ceux qui sont concernés par le péché, ce ne sont pas les Burkinabé, ce ne sont pas les Togolais, ce ne sont pas les Ghanéens, ce sont les Béninois. C’est nous qui vivons dans ce pays dans sa majorité. Les pécheurs, ce ne sont pas les Chinois, c’est nous les Béninois et nous sommes tous pécheurs. Nous avons tous des péchés d’une manière ou d’une autre. Parfois cela passe inaperçu. Parfois cela se voit. Quand cela passe inaperçu, il n’y a que Dieu pour nous sanctionner et quand cela se voit dans la cité, la communauté globalement doit sanctionner. C’est le seul moyen de préserver la paix, l’unité, l’équité et le progrès social. Si publiquement, les péchés deviennent des actions de gloire, je pèse mes mots, si chaque fois que quelqu’un doit faire un péché, nous ne sommes pas capables d’apprécier que c’est un péché, que c’est au contraire une action de gloire, c’est dangereux pour le pays. Il est important pour nous que publiquement, nous ayons au moins la mesure, le courage de ne pas faire l’apologie du péché parce qu’après, il n’y a plus de repère.

Je voudrais inviter mes concitoyens, les uns les autres, à être conscients de cela sans qu’on ne se rejette les uns les autres. Il ne s’agira jamais de rejeter quelqu’un parce qu’il aurait commis une erreur. Mais il est important, je le répète pour la cité, que publiquement on ne fasse pas, qu’on ne glorifie pas ce qui n’est pas admis. A bon entendeur.

Chers amis, chers parents, chers frères et sœurs,

Je suis venu à Parakou pour une visite de courtoisie, de fraternité et aussi pour une visite de travail. J’ai estimé que mes propos à votre endroit constituent une séance de travail, parce que je n’aurai pas l’occasion de vous rencontrer souvent en si grand nombre.

Je suis quelqu’un de très timide et je ne sais pas parler au grand nombre. Nous ferons des rencontres, des séances de travail avec la municipalité, avec vos élus aussi bien ici qu’à Cotonou, mais surtout qu’à Cotonou. Vous ne me verrez pas souvent. Je le dis avec un pincement au cœur parce que j’ai tant aimé être parmi vous tout le temps mais, j’aurai besoin de consacrer le temps au travail et je ne voudrais pas vous distraire ou être objet de trop de pression.

C’est pour cela que je considère que mes propos ici à votre endroit est pour moi une séance de travail avec vous. Le fait de vous dire ce que nous avons fait, ce que nous sommes en train de faire et ce en quoi je vous exhorte, constitue déjà pour moi une séance de travail. Le reste, les ministres le feront au quotidien avec vous. Parce que dans la phase de la mise en œuvre du programme, le contact sera permanent entre l’équipe gouvernementale et les équipes dirigeantes des localités ainsi que l’administration et la population.

Pour ma part, je reste convaincu que Dieu nous accordera longue vie et une bonne santé, parce qu’il nous aime ; de sorte que en 2021, nous allons faire le bilan en disant : il a dit, il a pris l’engagement pendant la campagne quand il est venu ici, il nous a parlé. Nous allons nous revoir une fois, deux fois, trois fois ou quatre fois dans l’année jusqu’en 2021 et lorsque nous allons faire le bilan, nous allons pouvoir constater que nous avons fait l’essentiel de ce que nous avons dit.

Je voudrais donc pour finir, vous réitérer cet engagement qui est que j’aimerais entrer dans l’histoire, entrer dans vos cœurs en faisant du bon boulot pendant ces 4 années qui restent. Et comme je n’ai qu’un seul mandat à faire, le temps pour moi sera très court.

Merci.

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