Fitheb migratoire: La compagnie «Trait d’Union» sensibilise contre les abus sexuels

La compagnie «Trait d’Union» est intervenue au Fitheb migratoire week-end dernier à Lokossa avec «Le collectionneur de vierges» de Florent Couao-Zotti. Cette pièce a été choisie par le groupe pour sensibiliser contre un fléau qui sévit dans la ville.

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Un instant de deuil. Le richissime homme Agbon, collectionneur de vierges, ôte la vie par balle à Bintou, une fille de 16 ans née dans une famille pauvre, qu’il a engrossée. Aussitôt, fait-il de même à son beau frère Oumarou, qui fut son bouvier. Le beau frère s’est en effet opposé au mariage entre son patron et sa sœur pour faire respecter la promesse de son défunt père de donner Bintou à un ami. Leur mère, la veuve, face aux cadavres de ses deux enfants se donne la mort en se servant de cette même arme qui a servi à tuer ses enfants et avec laquelle elle a rendu le coup à Agbon. La tragédie est totale dans «Le collectionneur de vierges» de Florent Couao-Zotti. C’est ce que Lokossa a vécu vendredi à l’occasion du Fitheb migratoire. Mais seulement, dans un format plus comique représenté par la compagnie locale «Trait d’union» sur la cour de la maison du peuple de la ville. La touche apportée par le metteur en scène ici, est très poussée. Le rendu est beaucoup plus comique que dramatique surtout que le metteur en scène a fait l’option de traduire le texte en langues locales dont le fon et le mina. En plus, chaque personnage sortait par moment de la traduction littéraire pour y mettre des dictons et faire rire un public fortement mobilisé et qu’une mise en scène classique et strictement en français aurait ennuyé. C’est là l’un des mérites du metteur en scène Aristide Agbonagban même si l’arrangement ou la succession des décors pour planter une autre scène laisse à désirer. Il est parvenu à retenir du début jusqu’à la fin du spectacle, l’attention d’un public qui n’est pas habitué au théâtre professionnel.

«Nous sommes revenus en langues locales pour permettre à la majorité de la population de mieux comprendre le message que nous voulons passer. Et nous avons compris à la fin du spectacle que la population a aimé» affirme-t-il pour justifier son choix. Il se dit soulagé.

Un spectacle à dessein

A entendre le metteur en scène, s’il a proposé une pièce d’une dizaine d’années pour ce spectacle du Fitheb migratoire, c’est à une fin et urgence donnée. Il nous raconte que comme le vieux Agbon, Lokossa a connu ces dernières années, des hommes surtout politiques qui, avec le pouvoir et l’argent se sont pris pour des dieux et se sont tout permis. Certains ont bafoué le caractère sacré de l’humain notamment , la femme ; des femmes ont perdu la vie à cause de cet abus sexuel ; ils ont par la force de l’argent et du pouvoir détruit des foyers, à en croire le metteur en scène. Il se rappelle encore comme si c’était hier, le cas d’une dame décédée il y a environ 7 mois dans cette pagaille. «Ce sont ces événements qui nous ont poussés à chercher une pièce pour adresser un message fort à ces hommes. Ce n’est pas parce qu’on a de l’argent qu’on peut tout se permettre» précise Aristide Agbonagban qui se réjouit déjà de ce que la rupture est venue dit–t-il, «leur casser les bras». Mais le message de «Trait d’union» c’est également pour dire aux jeunes filles que même pauvres, elles doivent chercher à sauvegarder leur dignité et virginité

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