Crédits Fonds mondial au Bénin : «On a travaillé en termes d’assouplissement de procédure»

Au Bénin, le Fonds mondial est le premier contributeur en matière de financement de santé. Gilles Cesari est le responsable du portefeuille Bénin  au niveau de l’institution. Dans un échange avec lui à l’hôtel Novotel de Cotonou, il aborde avec nous entre autres, la question de l’absorption du fonds et de nouvelles mesures à propos.

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Depuis environ deux ans, le Bénin a un nouveau compact avec le fonds mondial qui arrive à terme en janvier prochain. Parlez-nous en résumé du contenu du portefeuille dont vous vous occupez pour le Bénin.

En 2015, les partenaires techniques et financiers du secteur santé ont signé un accord qui s’appelle ‘’Compact’’ avec le Ministère la de la santé. D’après cet accord, le Fond mondial est le premier contributeur extérieur dans le secteur de la santé. On répond au besoin en ressources financières, en médicaments, en moustiquaires. Mais on est aussi le premier contributeur dans le renforcement du système de santé avec un programme qu’on appelle financement basé sur les résultats (Fbr). Au niveau des trois maladies, il y a une très forte dépendance des programmes nationaux (programme national vih, programme national tuberculose et programme national paludisme) sur le Fonds mondial. Actuellement, on a des subventions qui couvrent la période 2016-2017. Ce sont les subventions pour deux ans qui ont été signées en décembre 2015. On a commencé en janvier 2016 pour finir en janvier 2017.

On note un problème d’absorption des fonds alloués au Vih au Bénin.

Il y a un problème d’absorption des fonds par seulement au Bénin mais aussi dans d’autres pays qui reçoivent le financement du Fonds mondial dont le Nigéria, l’Inde, le Burkina Faso, le Mali, le Sénégal, le Cameroun, le Niger, le Tchad, la Guinée,… Tous les six mois, le Fonds mondial fait un point de l’atteinte des cibles qui sont prévues dans le cadre des performances sur lesquelles on s’est mis d’accord pour signer les accords de subvention.

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Au nombre des causes de ce problème, certains bénéficiaires mentionnent «la lourdeur des procédures du Fonds mondial» ?

Sur l’absorption des fonds, on a organisé un atelier en janvier 2016 avec tous les acteurs clés sur l’analyse des goulots d’étranglement. Pourquoi on n’arrive pas à absorber les fonds ? Le processus de décaissement n’a pas été souligné aux points des goulots d’étranglement. Depuis décembre 2014, il n’y a aucun récipiendaire qui puisse dire qu’il n’a pas eu l’argent à temps dans son compte à la banque pour mener une activité. Il y a une feuille de route qui a été établie à la suite de l’atelier pour résoudre les goulots. Au Bénin on n’arrive pas encore à faire la reprogrammation des fonds non consommés.

Qu’est-ce que l’atelier a dit à propos de la reprogrammation ?

Ce qu’on a dit à l’atelier, c’est qu’il y ait tous les trois mois une démarche proactive de faire un point entre le programme actif, le sujet d’évaluation et les finances. C’est-à-dire, que les parties se parlent et disent «voilà nous, on a mis cet objectif de terrain ; vous avez dépensé tel montant, maintenant qu’est-ce qu’on fait du reste ?» Au lieu de laisser 35%, C’est ça qu’on appelle la reprogrammation. Et là, du côté du Fonds mondial, on a donné beaucoup de flexibilité aux pays en général. On a envoyé une note au pays où on a donné des flexibilités jusqu’à 15% sur chacune des grosses lignes budgétaires. Par exemple, si sur un budget de 100.000 F Cfa vous avez dépensé 85.000 F Cfa, vous pourrez mettre le reste avec d’autres économies -puisque ça ne représente que 15% de la ligne en question-, et proposer une autre activité sans forcément demander au Fonds mondial d’approuver. Au cas où ce qui restait dépasserait 15%, ils –les bénéficiaires- doivent faire une proposition de reprogrammation et l’envoyer au Fonds mondial pour avis de non objection pour reprogrammation.

Ce qui peut prendre du temps dans le circuit.

En 24h, c’est possible. On a travaillé en termes d’assouplissement de contrôle, de réduction du délai des réponses pour les demandes de non objection quand il y a des changements à faire.

Réalisé par: Blaise Ahouansè (Avec la collaboration de Ceradis-Ong)

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