Bénin : Deux grandes guerres autour des milliards culturels

La grande réjouissance avec laquelle des artistes et promoteurs cultuels béninois ont abordé l’année 2016 suite à la promesse a eux faite par l’ex président de la république Boni Yayi, de porter à 5 milliards le Fonds d’aide à la culture n’a duré qu’un trimestre pour céder place à de rudes batailles.

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Pendant que tout ce mettait en place et que beaucoup d’acteurs culturels jubilaient déjà dans l’espérance d’empocher des millions que d’aucuns appellent «salaire culturel annuel» pour des ‘’projets’’, le régime Talon est venu en avril 2016 fermé le robinet. Le ministre du tourisme et de la culture Ange N’koué a pris en effet fonction dans un contexte de crise autour du renouvellement des membres du conseil d’administration du Fonds d’aide à la culture devenu à la suite des réformes, Fonds des arts et de la culture. A l’époque, chaque acteur culturel a voulu profiter du vent de la rupture. Deux camps adverses se sont formés. D’un côté, la Confédération béninoise des acteurs des arts et de la culture (Cbaac) et de l’autre, la plateforme Wanilo. Et bonjour la lutte avec des accusations et des invectives de part et d’autre. On parle d’une mafia et d’une «capitale de crime» érigée autour du fonds avec comme arme d’une part, des pratiques occultes et d’autre part, les textes qu’il faille réviser en même temps que d’autres soutiennent le contraire. Malheureusement, le rapport d’audit qui devrait tout clarifier est demeuré secret comme l’ont prédit certains qui ont soutenu en son temps que le ministre ne pourra jamais le publier. Le combat s’est joué non seulement entre acteurs culturels mais aussi entre une partie de ces derniers et le ministre. L’autorité n’a pu lâcher quelques morceaux que dans sa vive colère face au Mouvement mercredi rouge des artistes. A ses dires à l’occasion, il y a près de 100 millions à récupérer chez des associations d’artistes pour usage de faux dans les factures et pièces d’identités. Mais toujours est-il que le rapport n’est pas rendu public.

Dans cette guerre entre les deux camps autour de la date et du mode de vote des nouveaux administrateurs, le ministre prend l’option d’arrêter le processus tant de l’élection que du fonctionnement du Fonds puis opte des semaines après, pour la prorogation du mandat de ces administrateurs.

« Tous floués »

La suite, tout le monde est tourné vers les réformes qui ont touché entre autres la gestion du Fonds et le montant alloué. Ceci a suscité encore une autre bataille car certains artistes avouent avoir été floués par l’autorité de tutelle. Finalement, aucun camp n’a retrouvé satisfaction totale dans les réformes. La majorité des acteurs engagés dans la lutte à l’exception de quelques uns, se retourne contre Ange N’koué au point où il serait devenu le ministre de la culture le plus décrié en huit mois de gestion. Insatisfaction parce que, non seulement, le régime de la rupture a rompu avec la promesse des 5 milliards faite par le pouvoir précédant, il a opéré un rabattement du Fonds jusqu’à 2,4 milliards. Et là, les artistes comme ‘’un Toboula’’ tracent la ligne rouge à leur ministre et exigent que le budget exercice 2017 du ministère du tourisme et de la culture ne passe pas à l’Assemblée nationale. Ceci, au risque de valider ce rabattement et la transformation en projets de certaines activités du Fonds renvoyées au ministère. Mais finalement, la ligne sera franchie. Du coup, la plateforme des confédérations et fédérations d’artistes et d’acteurs culturels du Bénin affirme qu’il n’y a plus de l’espoir avec le ministre N’koué même avec la réouverture du fonds. Espérons que l’année 2017 naissante leur redonne espoir avec le programme d’action du gouvernement qui prévoit quand même de beaux de chantiers pour le secteur

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