Hier, lundi 5 décembre 2016, s’est ouvert à l’Isba à Cotonou, un cours régional sur l’agro-écologie. Initié par le réseau Jinukun, ce cours vise à redonner à l’agro-écologie, système agricole respectueux de la vie, la place qui est la sienne.
« L’agro-écologie face aux systèmes de production agricole dans le monde et en Afrique ». C’est le thème d’un cours régional qui réunit depuis hier, lundi 5 décembre 2016 à Cotonou, capitale économique du Bénin, une cinquantaine de participants venus de plusieurs pays de l’Afrique francophone. A l’initiative du réseau ‘’Jinukun’’ qui se bat pour une alimentation saine et pour la conservation du patrimoine génétique à son état naturel, le cours régional a pour objectif final de « préparer des acteurs convaincus de l’agro-écologie, ayant en ce qu’ils font, une foi à déplacer les montagnes ». Il a été ouvert à la faveur d’une cérémonie à l’Isba à Cotonou.
Dans l’allocution qu’il a prononcée lors de cette cérémonie, le président de Jinukun, René Sègbènou, est revenu sur le contexte du cours. Lequel contexte est marqué par l’échec de l’agriculture conventionnelle qui, utilisant de plus en plus de pesticides et d’herbicides, a des effets néfastes sur la vie, l’environnement et la santé. Citant Emmanuel Tachin, le président du réseau a indiqué que chaque année, 1 à 5 millions de cas d’empoisonnement aux pesticides, entraînant la mort de plusieurs milliers de travailleurs agricoles dont des enfants, dans les pays du Sud. Egalement, près de 750.000 personnes contractent chaque année une maladie chronique telle qu’un cancer, des atteintes nerveuses, la stérilité et les malformations, suite à l’exposition aux pesticides.
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« Ce qui nous effraie encore est que, sauf erreur de ma part, et j’aimerais bien me tromper, il n’existe aucune orientation claire sur ces questions d’importance dans ce qui sert aujourd’hui de politique agricole dans notre pays », a fait savoir M. Sègbènou, très préoccupé par « l’usage de ces produits très dangereux (qui) rentre dans nos habitudes de consommateurs ».
Nécessité d’aller à l’agro-écologie
Face à ce sombre tableau, un changement de système agricole s’impose. Et l’alternative, le président du réseau Jinuku en est convaincu, c’est l’agro-écologie. Le rapport du panel international des Experts sur le système alimentaire durable souligne que les systèmes agro-écologiques « peuvent rivaliser avec l’agriculture industrielle en termes de production totale (…). Des systèmes agro-écologiques diversifiés peuvent également ouvrir la voie à des régimes alimentaires diversifiés et à l’amélioration de la santé ». Dans la sous-région, les expériences en cours sont enrichissantes. Comme le témoigne René Ahouansè, un producteur sur le plateau d’Allada, qui ne regrette pas d’avoir fait le choix de l’agro-écologie. Selon son témoignage, en plus du rendement très bon, l’agro-écologie, est non seulement moins coûteuse que l’agriculture industrielle. « L’avantage, assure-t-il, c’est la qualité de nos sols ».
Ces avancées notables méritent d’être accompagnées pour être généralisées. Et c’est dans ce cadre, soulignera le président de Jinukun, que s’inscrit le cours régional. Cette initiative, faut-il le souligner, est soutenue par le ministère du cadre de vie et du développement durable. Professeur Martin Pepin Aïna, directeur de l’Environnement et du climat, représentant le ministre José Tonato, lors cette cérémonie, a en effet assuré de l’accompagnement du ministère. « Nous ne serons pas du reste par rapport au processus en cours », a déclaré le Professeur Aïna qui a félicité et encouragé le réseau Jinukun pour son noble combat.
Il faut indiquer que le cours est prévu pour durer dix (10) jours pendant lesquels les participants seront, à travers des cours théoriques et pratiques, outillés sur l’agro-écologie
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