«Accord de Cotonou» sur les migrations : l’Union européenne accusée de révision répressive

Face à la presse ce lundi 23 janvier, Union fait la force (Uff), une Ong béninoise  alerte l’opinion publique nationale et internationale sur des dispositions en violation du droit de la libre circulation des personnes que l’Union européenne (Ue) envisage dans l’imminente révision de l’article 13 sur les migrations contenu dans l’«Accord de Cotonou» signé en 2000 avec les pays de la zone Acp.

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Menace sur les droits des migrants ressortissants de la zone Afrique-Caraïbes-Pacifique (Acp) en Europe. Selon Union fait la force (Uff), une Ong béninoise, l’Union européenne (Ue) est dans une inquiétante dynamique de révision de l’article 13 sur les migrations contenu dans l’«Accord de Cotonou» signé en 2000 avec les pays de la zone Acp. « L’article 13 sur les migrations concerne le dialogue Acp-Ue sur les migrations. Il rappelle les engagements internationaux en matière de respect des droits de l’homme, de non-discrimination des travailleurs migrants, de prévention de l’immigration illégale… Il contient une partie conséquente sur le retour des immigrants illégaux dans leurs pays d’origine, en renvoyant toutefois les modalités concrètes de réadmission à la négociation et à la signature d’accords bilatéraux » a déclaré Evelyne Sègla, présidente de l’Uff informant que les Conseils de l’Ue et des ministres Acp ont en projet de réviser cet important article sans consultation des organisations de la société civile défendant les droits des migrants. Signale-t-elle, «De nombreuses Ong s’inquiètent par ailleurs de l’apparition croissante dans le dialogue politique, côté européen, de questions de plus en plus éloignées de la lutte contre la pauvreté, telles que les questions de sécurité et de contrôle des frontières».

Les Africains dans le collimateur de l’Ue

Avec ce qui se trame pour le prochain sommet Ue-Acp, Mamadou Diouf, coordonnateur d’un programme de migration au Sénégal, les droits des ressortissants africains seront davantage bafoués en Europe. Il apprend que des Africains sont déjà débarqués dans leurs pays d’origines dans des conditions inadmissibles. Aussi, a-t-il dénoncé, l’Ue encourage l’expulsion de  migrants à travers un fonds dédié à cet effet. «Les migrants africains ne sont pas d’accord d’être traités ainsi» fait-il savoir. Mamadou Diouf rappelle que la migration est immanente à l’être. «La migration est née avec le monde» a-t-il dit. Pour eux, prévue  dans les dispositions de l’accord lui-même, la révision en soit n’est pas un problème, mais les manœuvres sous-jacentes. «Oui, il faut réviser. Dans quel cadre et dans quelle condition ?» demande-t-il.  A ce sujet, Norbert Fanou-Ako, acteur de la société civile béninoise estime qu’il faut que les dirigeants africains défendent les droits de leurs ressortissants au lieu d’aller fait plaisir à l’Ue. L’Ong Uff propose de «reformuler une clause de réadmission non contraignante et automatique, en passant par des accords bilatéraux» et de «revoir la charge de la preuve de la nationalité qui incomberait seulement au pays d’origine supposé qui aurait un certain délai au bout duquel la personne sera renvoyée automatiquement».

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