Après nos constitutions rafistolées, voici nos alternances « à pistolets ».

Les présidents africains dont beaucoup sont « profilés Yahya JAMMEH », devraient prendre un ticket pour le guichet où la CEDEAO irait archiver le texte de « l’accord de Banjul ». Sinon qu’on leur expédie la copie même de ce qui permet à Yahya Jammeh de sortir libre après sa prise d’otages.

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L’art de tirer le pire du pire

Avec tout le respect que l’on doit à tous les interlocuteurs de l’ex-Président, à y regarder de près, Jammeh, son hold-up électoral raté, prend en otage son propre peuple, et, comme au cinéma, se tire, escorté jusqu’à l’avion, et s’échappe avec les membres de sa bande et de son gang.

Et peut-être, en raison du traitement de faveur dont ils vont bénéficier, nos dictateurs africains seront-ils convaincus qu’ils peuvent partir libres et juridiquement intouchables. Assurés qu’il ne leur coûterait rien en raison de la magnanimité de la Communauté Internationale à leur endroit, lorsqu’on met en balance la vie du peuple.

Il n’est venu à l’idée de personne que le volte-face de Jammeh, toutes ses surenchères n’avaient pour but ultime que celui d’avoir ce qu’il vient d’obtenir.

Parce que ce type qui vient de se tirer d’affaire de cette rocambolesque manière serait encore là, s’il avait eu la présence d’esprit de demander un recomptage du vote juste après la publication des résultats ?

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Que serait-on en train de lui opposer aujourd’hui sans ses félicitations ?

Il a perdu les élections, et cela est contestable. Lui doit-on en revanche toutes ces concessions ?

L’alternance à la gambienne interroge sur la sincérité des femmes et des hommes impliqués dans la résolution ou les règlements des crises.

Autant la CEDEAO avait fait piètre figure dans la crise électorale gabonaise, et celle toujours actuelle de la RDC, autant le « shérif » Marcel de Souza a réussi, par ses effets de manche, à obtenir de nos Chefs d’état une condamnation forcée de leur homologue gambien. Ceci explique sans doute la clémente sortie offerte à Jammeh et sans doute le fait que le gabonais Ping semble avoir aujourd’hui moins de chance que le gambien Barrow.

Il n’est pire démocratie que celle qu’on ignore

Les autorités de CEDEAO, de l’UA, des Nations Unies se félicitent de l’issue de la crise gambienne. Pourtant, c’est par manque de diligence ou de façon délibérée que les situations à la gambienne ont fait de ce continent le pire endroit pour l’état de droit, la bonne gouvernance, l’alternance démocratique.

Un des grands moments du Sommet Afrique-France a été celui où le Président français a regretté que s’achève son quinquennat qu’il n’a pas voulu renouveler pour les raisons que tous ses pairs africains auraient balayé d’une urne bourrée.

Ils l’ont sincèrement applaudi d’ailleurs mais manquant presque de lui dire qu’ils l’enviaient. Ce n’est pas à eux qu’il viendrait l’idée de se retirer parce qu’au bout de 5 ans ils auraient échoué. Leur peuple n’aurait jamais supporté un tel départ, et une pareille renonciation.

Le Président Sassou a risqué cette pointe, à la suite de son humiliante ballade aux Etats Unis :

« Qui pourrait penser qu’il aurait des manifestations après des élections en Amérique ? ».

Comme pour répondre aux molles critiques de Hollande sur le cirque électoral qui a conduit à sa réélection de 2016 et aux bombardements suivant les contestations.

N’guesso se tenait à coté de Hollande et l’a chaudement applaudi pour son discours au Sommet de Bamako.

Comme ses pairs démocrates, le Président congolais était heureux de voir partir ce Président de la France qui s’oublie jusqu’à critiquer la démocratie africaine ou la bien nommée démocratie à l’africaine, défendue corps et «armes»

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