Can Gabon 2017: Les forces en présence de chaque groupe

Dès demain samedi 14 janvier 2017 s’ouvre à Libreville, la 31è édition de la Coupe d’Afrique des nations (Can). Revue des différents groupes et des forces en présence :

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Groupe A (Libreville): Relativement faible

Les équipes du groupe A vont évoluer à Libreville. Après une co-organisation de la compétition avec la Guinée-Equatoriale, le Gabon organise une Can où son équipe nationale devra se défaire du Burkina-Faso, du Cameroun et de la Guinée-Bissau. Deux fois quart de finaliste et pour une huitième participation à une Can, les Panthères du Gabon rêvent tout au moins d’une demi-finale. Leur premier atout est que l’équipe évolue à domicile. La sélection gabonaise n’a perdu qu’une seule fois lors de ses 20 derniers matchs à la maison. Cette équipe peut aussi compter sur des joueurs de talent comme le milieu de terrain Mario Lemina (Juventus) et l’attaquant-joueur africain de l’année 2015 Pierre-Emerick Aubameyang (Borussia Dortmund). A lui seul, le capitaine de l’équipe Aubameyang peut porter l’équipe. Mais, la décision de la fédération gabonaise de remplacer le sélectionneur Jorge Costa en novembre dernier par Jose Antonio Camacho risque de porter un coup au collectif pourtant stable. Les Panthères jouent en match d’ouverture de la compétition les Djurtus (Les Lycaons) de la Guinée-Bissau qui est à sa première participation. Ce petit poucet peut compter sur la force collective de son effectif qui lui a permis de se qualifier pour la CAN en terminant leader du groupe E avec 10 points devant le Congo (9 points). Son état d’esprit est sa principale arme. Mais, l’équipe a rencontré des difficultés qui pourraient lui être fatales. Le gouvernement Bissau guinéen a évoqué des soucis financiers pour satisfaire les besoins de son équipe nationale.

La seconde rencontre de ce groupe met aux prises les Etalons du Burkina-Faso et les Lions Indomptables du Cameroun. Le Burkina Faso va disputer au Gabon sa cinquième phase finale d’affilée et sa 10è au total. Cette équipe a donc une grande expérience et une stabilité d’ensemble d’un groupe que le sélectionneur Portugais Paulo Duarte connaît sur le bout des doigts. Elle a aussi une force mentale qui lui a permis de souvent se qualifier à la dernière minute. Cette équipe n’est pourtant pas un foudre de guerre. Elle traîne des cadres vieillissants et une faiblesse de son réservoir de joueurs binationaux. Les Etalons n’ont pas des flèches à la pointe de l’attaquant capable de tuer les matchs. Dans son schéma habituel de 4-2-3-1, il faudra se méfier de Jonathan Pitroipa, souvent plus redoutable en équipe nationale qu’en club. De son côté, le Cameroun se présente à cette Can sans grand repère dans son effectif. Joel Matip (Liverpool) et Zambo Anguissa (Marseille), les gardiens Andre Onana (Ajax Amsterdam) et Guy Roland Ndy Assembe (Nancy), Allan Nyom (West Bromwich Albion), Ibrahim Amadou (Lille) et Maxime Poundje (bordeaux) ont refusé l’invitation du Belge Hugo Broos. Mais, c’est un pays qui a l’expérience de cette compétition (quatre fois vainqueur). Cette sélection camerounaise peut s’appuyer sur une ligne défensive solide avec notamment Nicolas N’Koulou (Olympique Lyonnais) et à défaut d’avoir des joueurs de champ créatifs, elle peut miser sur le contre pour alimenter les attaquants Vincent Aboubakar (Besiktas) et Benjamin Moukandjo (Lorient).

Groupe B: Combats des grands

On retrouve dans ce groupe B trois des cinq meilleures nations africaines du classement Fifa-Coca-Cola. A priori, l’Algérie et le Sénégal sont les favoris de ce groupe. Eliminée en quart de finale en 2015 par la Côte d’Ivoire (1-3), l’Algérie se présente à la Can gabonaise sans le milieu de terrain Sofiane Feghouli (West Ham, Ang, 11 buts en 42 sélections) ni son irréductible défenseur Carl Medjani (Legans, Esp). On connaît le jeu algérien fait de petites passes avec une bonne vitesse d’exécution. L’équipe a au sein de son effectif des joueurs qui savent manier le ballon comme Ramy Bensebaïni (Rennes, L1), Mehdi Abeid (Dijon, L1), Rachid Ghezzal (Lyon, L1) et un Riyad Mahrez (Leicester, Angleterre) qui peut être cruellement efficace devant les buts quand il est dans ses grands soirs. Il faudra que cette équipe confirme son rang au cours de cette compétition devant le Sénégal et la Tunisie. Les Lions de la Teranga n’ont qu’un rêve: repartir du Gabon avec le trophée. Finaliste malheureux en 2002, le Sénégal a entrepris de retrouver sa notoriété de 2002 depuis quelques temps. L’équipe a d’ailleurs survolé les éliminatoires avec six victoires en six matchs. Il faut souligner la qualité du groupe avec 21 professionnels sur les 23 qui évoluent en Europe dans les championnats les plus relevés. Le Sénégal a sans doute l’une des plus belles équipes du continent et peut surfer sur la réussite du sélectionneur Aliou Cissé qui affiche un bilan de 13 victoires en 16 matchs depuis sa nomination en 2015. Cependant, cette équipe est hantée par des échecs répétés en phase finale de Can. En plus, l’équipe manque d’identité de jeu. Malgré les bons résultats enregistrées, l’équipe a du mal à se créer son propre style de jeu. L’équipe manque de leader technique et perd souvent devant les grandes équipes.

Dans ce groupe, il faudra compter avec la Tunisie. Les Aigles de Carthage du Polonais Henryk Kasperczak sont 35è au classement Fifa. Vainqueur de la Can 2004, la Tunisie reste une nation qui présente un bel effectif à cette Can. Elle reste sur une défaite plus qu’amère face la Guinée Equatoriale (1-2 après prolongation) il y a deux ans. La Tunisie est aussi l’un des favoris à cette Can avec un jeu rapide et des joueurs assez techniques ayant de belle vision de jeu. Le sélectionneur Henryk Kasperczak reste une belle arme pour cette équipe. Le polonais n’est pas à ses débuts sur le continent. Il connaît le football africain et sait à quoi s’en tenir face aux équipes ouest-africaines comme le Sénégal. L’équipe pourra s’appuyer aussi sur Aymen Abdennour (Valence, Espagne) et des joueurs du championnat français Larry Azouni (Nîmes, L2), Syam Ben Youssef (Caen, L1), Naim Sliti (Lille, L1). Pour finir dans ce groupe, on a un petit poucet : Le Zimbabwe. Pour une troisième participation, les Warriors viennent au Gabon sans pression. L’équipe a un collectif qui peut lui assurer une bonne participation.

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Groupe C: Les retrouvailles

Dans ce groupe, le Maroc revient à la Can après avoir manqué l’édition 2015 pour les raisons que l’on connaît. Commencées sous la direction de Badou Zaki, les éliminatoires de la Can 2017 ont vu le Maroc décrocher le précieux sésame en premier, à la faveur d’une double victoire sur le Cap-Vert. Initiateur de cette double opération commando, Hervé Renard a ensuite mis à profit les matchs restants pour travailler l’assise défensive et faire des tests en attaque. Avec zéro but inscrit en deux matchs lors de la campagne de qualification du Mondial 2018 (0-0 au Gabon puis face à la Côte d’Ivoire), les Lions de l’Atlas laissent planer le doute quant à leurs capacités offensives. Et la cascade de forfaits enregistrés dans ce secteur (Belhanda, Amrabat, Tannane et Boufal ont dû renoncer) n’est pas là pour arranger les choses. Mais Hervé Renard n’a jamais eu peur des défis, alors…

Le Maroc revient à la Can après avoir manqué l’édition 2015 pour l’épisode de l’épidémie Ebola. Commencées sous la direction de Badou Zaki, les éliminatoires de la Can 2017 ont vu le Maroc décrocher le précieux sésame en premier, à la faveur d’une double victoire sur le Cap-Vert. Initiateur de cette double opération commando, Hervé Renard a ensuite mis à profit les matchs restants pour travailler l’assise défensive et faire des tests en attaque. Cette équipe a une belle assise défensive et est capable de s’adapter à ses adversaires. Hervé Renard est un grand atout pour les Lions de l’Atlas. Néanmoins, l’équipe fait face à de blessures des éléments de son entrejeu offensif qui compliquent l’émergence d’une équipe type.

Champion en titre, la côte d’Ivoire entend conserver le trophée. Mais, de l’eau a coulé sous les sabots des Eléphants depuis la Can 2015 et le sacre en Guinée équatoriale. L’équipe a connu assez de changement. Mais, la Côte d’Ivoire a toujours un  effectif riche en éléments de classe à tous les postes et Une grande expérience des phases finales chez beaucoup des joueurs comme chez le sélectionneur. Les héros du titre conquis il y a deux ans en ont transmis le flambeau aux jeunes et prometteurs Jean-Michaël Seri (OGC Nice), Jonathan Kodjia (Aston Villa), Eric Bailly (Manchester United) ou autre Wilfried Zaha (Crystal Palace), fraîchement naturalisé pour pallier l’absence de Gervinho. Les Eléphants pourront-ils pallier l’absence de Gervinhio dans le jeu? Une grosse préocvupation qui s’ajoute à la méforme de certains attaquants (Gradel, Bony). Mais, Michel Dussuyer n’est pas un néophyte.

On a droit à une série de retrouvailles dans ce groupe. Par exemple entre la Côte d’Ivoire, tenante du trophée, et la RD Congo, qu’elle avait battue en demi-finales. Avant ce rendez-vous explosif, les Léopards vont débuter contre le Maroc d’Hervé Renard. Assez convaincants lors des qualifications, les hommes de Florent Ibenge ont une attaque prolifique. Le sélectionneur a un savoir faire avec une victoire lors du Chan 2016. Il a su trouver une excellente alchimie entre joueurs locaux et binationaux pour bâtir une belle équipe qui présente néanmoins des incertitudes en défense.

Invité surprise de cette Can, le Togo n’a rien à perdre à cette Can. Une qualification au second tour sera un exploit pour cette équipe qui n’a que deux atouts majeurs: son entraineur et son capitaine. L’expérimenté Claude Leroy est réputé être un entraîneur à succès en Afrique. Du haut de ses 27 années d’expérience dans le monde du coaching, Leroy a remporté la Can avec le Cameroun en 1988 (organisée au Maroc). Il est également demi-finaliste de la Can avec le Sénégal en 1990. Quant à Emmanuel Adebayor, il est l’ambassadeur numéro 1 du Togo à travers le monde. Adebayor a évolué dans plusieurs grands clubs (Real Madrid, Arsenal, Tottenham, Manchester City et Monaco). Il a inscrit 46 buts en 104 matches avec Arsenal et compte 31 réalisations en 66 rencontres officiels avec le Togo. Mais, la préparation de cette Can reste à désirer. Le Togo s’est limité à une seule et unique rencontre amicale avant la CAN. C’était contre Diambars, club de D1 au Sénégal. Sa défense est fragile. Menée par Abdoul Mamah Gafar (31ans, 64 sélections), elle commet quelques bourdes par moments. Le Togo n’est certes pas un favori de ce groupe C mais il jouera sans complexes, et cela risque de poser des problèmes…

Groupe D (Port-Gentil): Une forêt dense

Ils sont souvent placés, mais jamais gagnants (depuis 1982), les Ghanéens va devoir faire preuve de beaucoup de vigilance. Les Blacks Stars ont hérité d’un groupe dense dont il sera déjà compliqué de se sortir, avec le Mali, l’Egypte et l’Ouganda comme adversaires. La force mentale des joueurs a toujours été un grand atout pour cette équipe qui court après un cinquième sacre à la Can. Sans ses tauliers que son John Mensah et Michaël Essien, le Ghana peut compter sur un effectif de jeunes assez volontaires. Collectivement le Ghana a du potentiel. Mais, l’équipe a traversé les éliminatoires sans vraiment convaincre. Ces Blacks stars auront du mal devant le Mali qui est à sa 10è participation. La meilleure performance du Mali dans cette compétition remonte à 1972 au Cameroun avec le titre de vice-champion d’Afrique. Depuis, les Aigles sont toujours en  quête de reconnaissance continentale avec souvent un effectif assez physique qui n’arrive pas à varier son jeu. De bons joueurs dans l’équipe du Mali qui se présente à cette Can. Avec un entraineur réputé pour sa connaissance du football africain, Alain Giresse est un élément clé sur lequel le Mali peut construire une belle performance au Gabon. Mais, il faudra se méfier de l’Egypte. Sept fois champions d’Afrique, les Pharaons effectuent leur grand  retour. Désormais dirigés par l’Argentin Héctor Cúper, les Pharaons ont effectué une refonte de leur effectif. Mohamed Salah, Omar Gaber ou Mohamed El Nenny, chefs de file de la nouvelle génération, encadrent une équipe jeune, formée de joueurs quarts de finalistes aux JO de Londres. Désormais arrivés à maturité, les jeunes Égyptiens auront à cœur de prouver qu’ils sont au niveau de leurs glorieux aînés. Pour 2017, c’est peut-être un peu tôt. Donc, attention au roi déchu qui repart à la conquête de son trône.

Après 39 ans de disette au plan continental, l’Ouganda refait surface dans un groupe où rien ne lui est promis. Petit poucet de ce groupe D, l’Ouganda va jouer au trouble fête. Aux adversaires de savoir s’y prendre pour ne pas perdre pied

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