Dans la commune d’Abomey-Calavi au Bénin, Marcel Alain de Souza, Président de la Commission de la Cedeao et des représentants des pays d’Afrique de l’Ouest ont procédé au lancement officiel des travaux de construction d’un Centre d’information et de coordination (Cic) pour un marché régional d’énergie électrique.
Abomey-Calavi, bientôt centre névralgique de l’énergie électrique d’Afrique de l’Ouest. C’est dans cette ville périphérique de Cotonou au Sud-Bénin, que la Cedeao érige son Centre d’information et de coordination (Cic), sa tour de contrôle du West african power-pool (Wap), système d’échange électrique de l’Afrique de l’Ouest. La cérémonie de lancement officiel des travaux de construction de ce centre a eu lieu dans la matinée de ce mardi 17 janvier 2017 sur le site situé à côté du siège de la Communauté électrique du Bénin (Ceb). Basé à Cotonou, selon son Secrétaire général, Apollinaire Siengui Ki, le Wapp, «œuvre à promouvoir et à développer des centrales électriques et des lignes d’interconnexion électriques dans le but de permettre des échanges d’électricité entre les Etats membres de la cedeao dans le cadre d’un marché régional de l’énergie électrique». C’est justement pour ce marché que se met en place le Cic.
«Le Centre d’information et de coordination dont nous lançons les travaux de construction aujourd’hui aura pour rôle la supervision de l’ensemble du réseau électrique régional de l’espace Cedeao et la coordination et l’administration du marché régional de l’électricité» a-t-il déclaré assurant que la construction du Cic est une étape majeure dans l’atteinte de l’objectif d’intégration électrique régionale assigné par les chefs d’Etat de la Cedeao au Wapp.
Mutualisation des ressources
Avec le Cic, selon l’ambassadeur Josep Coll, représentant résident de la commission de l’Union européenne, principale partenaire de la Cedeao sur ce projet, les Etats membres de l’ensemble ouest-africain sont dans une dynamique de mutualisation de leurs ressources pour faire face à l’insuffisance d’énergie électrique qui les handicapent dans leur élan de développement. «Vous proposez à travers votre projet de mettre en commun vos capacités de production inégalement réparties dans la sous-région. Cette mutualisation permettra à terme de fournir de l’énergie électrique fiable, durable et à moindre coût pour l’ensemble des 300 millions d’habitants de la région ouest-africaine» a-t-il déclaré ajoutant : «L’hydroélectricité et le gaz naturel sont des sources propres qui permettent la production électrique à des tarifs très compétitifs pour permettre de s’affranchir de l’importation d’hydrocarbures qui sont à la fois très coûteux et dont les prix sur le marché mondial sont volatiles». Il estime aussi que «cette mutualisation et cette régionalisation de l’électricité représente un formidable élan de solidarité envers les pays qui ne disposent pas de telles ressources et qui bénéficieront d’un marché transparent et concurrentiel de l’électricité servant de base à leur développement durable».
La contribution sous forme de don de l’Ue est de «30 millions d’euros» dans le cadre du programme indicatif régional du 10ème Fed. Avant de procéder à la pose de première pierre, après avoir exprimé la gratitude de la Cedeao à l’Ue, Marcel Alain de Souza a relevé l’importance de l’électricité dans un processus de développement.
«Sans énergie électrique pas de création d’emploi, sans énergie électrique pas de lutte contre la pauvreté, il n’y a pas de développement, il n’y a pas d’industrialisation » a-t-il déclaré.
Il a rappelé qu’«aucun des 15 pays n’est autonome sur le plan énergétique» et pour remédier à cela les Chefs d’Etat et de gouvernement ont élaboré un plan directeur pour produire à peu près 10,3 Ggw soit 10.300 Mw pour l’ensemble des pays de la Cedeao à l’horizon 2025. Un défi pour lequel, la Cedeao recherche un financement de 26 milliards de dollars.
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