Suppression cellule FED : le Syntracef relève des contrevérités dans les arguments du gouvernement

Les agents du ministère de l’Economie et des Finances réunis au sein du Syndicat des travailleurs de l’administration centrale des Finances (Syntracef) n’approuvent guère la suppression de la Cellule d’appui à l’Ordonnateur national du Fonds européen de développement (CFED), notamment les motifs évoqués.

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Selon le conseil des ministres du 4 janvier dernier qui a décidé de la dissolution du CFED, cette décision « vise à réduire le risque d’inefficacité et de contreperformance qu’encourt notre pays dans la mobilisation et la consommation » de la subvention de l’Union Européenne (UE) au titre du 11ème FED qui s’élève à 244 milliards FCFA et fait suite à la suspension par l’UE de son appui au fonctionnement de la cellule FED en 2012 consécutivement à un mouvement de débrayage.

Mais pour les travailleurs qui, par le truchement du Syntracef, ont animé un point de presse dans la matinée de ce mercredi 11 janvier à la salle de conférence du ministère de l’Economie et des Finances, ces arguments évoqués par le conseil des ministres sont simplement des prétextes en contradictions avec les vérités des faits. Lesquels auraient été trouvés par le ministre de l’Economie et des Finances et le ministre d’Etat, Secrétaire général de la Présidence de la République dans un dessein bien déterminé.

La performance de la CFED

Dans le point qu’il a présenté aux acteurs de médias, le Secrétaire général du Syntracef, Bouraïma Malèhossou, a d’abord rappelé la situation qui a conduit à la suspension de l’UE de son appui au fonctionnement de la CFED. A en croire le syndicaliste, elle serait due au départ de trois agents recrutés sur la base d’un contrat à durée déterminée pour servir à la CFED qui ont refusé de se conformer au nouveau décret portant statuts juridiques des agents contractuels de l’Etat (ACE). Cela, au motif que les avantages en termes de rémunération étaient meilleurs que celui à eux proposés par le statut d’ACE. La délégation de l’UE qui « s’était ingérée dans le dossier à l’époque », à en croire le Syntracef, aurait donc suspendu son appui au fonctionnement de la CFED pour marquant sa volonté de voir maintenus les trois agents à la CFED au mépris des textes régissant le statut d’ACE.

S’agissant de la performance, il a souligné que contrairement à ce qu’a laissé croire le gouvernement lors du conseil des ministres du 4 janvier dernier, la Cellule FED est très performante, et ce, davantage depuis 2012, année de la suspension de l’UE de son appui au fonctionnement de la CFED. Il en veut pour preuve que le taux de réalisation du Programme indicatif national (PIN) du 10ème FED qui, à l’en croire,  est passé de 48% en 2012 à plus de 100% en 2014 au moment de son achèvement. « Ce qui, aux dires du Sg Malèhossou, a permis à notre pays de bénéficier d’une enveloppe complémentaire d’un montant d’environ 30 milliards FCFA en dépit de la suspension par le partenaire des ressources prévues pour l’appui à l’Ordonnateur national ».

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Au titre du 11ème FED, le Sg explique plusieurs actions d’identification et de formulation de projets effectuées par le personnel de la cellule en étroite collaboration avec la délégation de l’UE ont abouti à la signature de cinq conventions de financement pour un montant global de 142 milliards FCFA soit un taux d’engagement de 58%.

Au vu de ces performances, le Secrétaire général de la Fédération des syndicats de travailleurs de l’administration des Finances (FESYNTRA-FINANCES), Laurent Mètongnon, après avoir rappelé que le 11ème FED court jusqu’en 2020, se demande alors ce qu’on reproche à la cellule FED. Le Sg Mètongnon a par ailleurs indiqué que la suspension, contrairement à ce qu’on pourrait laisser croire, « n’a altéré aucune relation harmonieuse de coopération du Bénin avec l’UE ».

Pour eux donc, les raisons de la suppression de la CFED se trouvent ailleurs et pourraient résider à en croire le Sg Mètongnon, dans le « despotisme et l’autoritarisme au profit de l’affairisme au sommet de l’Etat ».

Et c’est la raison pour laquelle, les travailleurs exigent le rétablissement de la vérité sur les performances de la cellule FED dont les mérites ont été reconnus par tous les ministres qui se sont succédé au ministère des Finances depuis 2013 et même par le Représentant de l’UE, Yves Gillet. Ils réclament par ailleurs l’analyse objective des indicateurs de performance de la cellule avant sa dissolution et son remplacement par une autre. Aussi, exigent-ils l’intégration dans la nouvelle structure de l’ensemble du personnel de la CFED.

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