Sur invitation du maire Emmanuel Zossou, le conseil municipal de Porto-Novo s’est réuni hier dans le cadre d’une session extraordinaire. Plusieurs dossiers ont été examinés, dont celui relatif au compte rendu de l’incident concernant l’ingérence de la commune d’Akpro-Missérété dans l’opération d’adressage de la ville de Porto-Novo.
L’une des décisions fortes issues des échanges d’hier en conseil municipal, est de chercher les voies et moyens pour retourner dans le giron de la ville capitale les domaines frontaliers, objets de litige avec la commune d’Akpro-Missérété. A cet effet, le conseil municipal a donné hier son quitus au maire Emmanuel Zossou, pour saisir officiellement l’autorité de tutelle avant d’enclencher le volet judiciaire dans cette affaire qui divise les deux communes frontalières. Les discussions ont été très houleuses hier en conseil. Les élus municipaux n’ont pas eu la langue de bois contre le maire d’Akpro-Missérété.
« Je me suis senti agressé par mon homologue, le maire de la commune d’Akpro-Missérété. C’est vrai qu’il m’a écrit. Mais avant cela, c’est moi qui l’ai appelé pour lui dire que vos gars nous empêchent de travailler. Et c’est au moment où on installait les nouveaux chefs quartiers. C’est vrai en son temps il avait blagué mais à ma grande surprise, il envoie un courrier pour me dire qu’il faut qu’on se réunisse… Moi je ne peux pas me réunir avec quelqu’un si je n’ai pas les éléments… J’ai affecté le dossier au deuxième adjoint et finalement on a pris un arrêté et on a mis en place un comité. Mais sans données, comment peut-on aller à une commission paritaire… », a signifié d’entrée le maire Emmanuel Zossou à ses collègues conseillers municipaux.
D’autres élus municipaux n’ont pas hésité à réagir. « …C’est un acte grave que je peux qualifier de haute délinquance. On ne peut pas venir embêter notre maire de la sorte alors que nous sommes de la même obédience politique. Je pense que c’est une opportunité qu’il faut saisir pour en finir avec ce dossier. Que ce soit du côté d’Akpro-Missérété, du côté d’Adjarra ou de Sèmè-Kpodji, nous allons finir avec ça et aucun conseiller n’a le droit de faire d’erreur. Et nous avons des comptes à rendre à nos enfants demain, car nous ne pouvons pas laisser le territoire de Porto-Novo s’envoler comme ça… Je propose que nous prenions un acte pour condamner avec véhémence l’acte posé par le maire d’Akpro-Missérété, et tous les maires qui tentent de grignoter notre territoire, les documents existent, les anciens maires là aussi vivent et ceux qui ont fait le lotissement aussi existent…Et nous devons saisir les juridictions compétentes… » a martelé un conseiller municipal.
Il sera appuyé dans sa logique par tous les autres conseillers municipaux présents au cours de la séance. Finalement, le compte rendu a été adopté avec des recommandations fortes. C’est dire qu’on risque d’assister dans les prochains jours à une intensification de ce bras de fer entre les autorités de Porto-Novo et celles de la commune d’Akpro-Missérété.