Avec le soutien de la Fondation Friedrich Ebert Stiftung (Fes), Isabelle Otchoumaré, journaliste béninoise à la radio Capp fm, vient de publier et lancer, «Le déséquilibre», une compilation d’articles sur la question du genre au Bénin, dans laquelle elle livre les drames que subissent les femmes béninoises dans leur société.
Préoccupant rapport femmes/hommes au Bénin. C’est ce qui ressort dans un livre de la journaliste béninoise Isabelle Otchoumaré. Intitulé «Le déséquilibre», le livre a été lancé ce lundi 20 février à Cotonou au siège de la Fondation Friedrich Ebert Stiftung (Fes), qui a contribué à sa réalisation. Il s’agit d’une compilation d’articles produits sur différentes facettes du rapport entre la femme et l’homme dans la société béninoise.
« Isabelle Otchoumaré, en journaliste au cœur de l’actualité, nous offre un bouquet d’articles de belle facture. Les uns et les autres cernent la problématique de la femme dans nos sociétés… le lecteur lira des chroniques, découvrira des portraits, se délectera des reportages, dans la droite ligne d’une réflexion qui ne doit rien à un quelconque activisme féministe », indique la préface de Jérôme Carlos, cité par l’éditeur Rodrigue Atchahoué dans sa présentation du livre.
En 126 pages, l’œuvre est constituée de 15 chapitres appuyés d’illustrations saisissantes du journaliste-caricaturiste béninois Alexandre Kossoko. Le déséquilibre femmes/hommes que signale l’auteure, est visible aussi bien sur le champ politique que dans les sphères professionnelles, familiales et sociales. Selon le présentateur, le premier chapitre intitulé « Femmes et pouvoir : les absentes ont-elles tort ? », rend compte de la discrimination dont sont victimes les femmes en politique.
« Depuis la plus haute instance de prise de décision jusqu’à la plus petite, les femmes sont minoritaires, presque absentes en raison de leur faible présence dans les mouvements et partis politiques. Elles n’occupent pas de postes de responsabilité, et sont donc ignorées au moment de l’établissement des listes électorales », relève-t-il dans sa lecture. Egalement consacré au décryptage du fossé femmes/hommes sur l’échiquier politique béninois, le deuxième chapitre, « Législative 2015 au Bénin : la disparité entre femmes et hommes se creuse davantage », apprend le présentateur, constate que « les femmes sont très peu représentées à l’Assemblée nationale béninoise depuis la première législature. Leur pourcentage le plus élevé a été de 12%, et c’était pendant la seconde législature de 1995 à 1999 où elles étaient dix sur 82 députés ».
Engagement assumé
Pour l’auteure de « Le déséquilibre », écrire sur les questions du genre est un engagement. « Je suis restée une historienne du présent au sens de Camus. Une passion qui n’est pas anodine dans un pays où naître femme n’est non seulement pas célébré comme naître homme, mais également où l’enfance peut être marquée de violences, d’excision, de harcèlement… » Déclare Isabelle, pour qui « La femme reste pourtant la femme, clé de pérennisation du genre humain ». La journaliste éprise de passion pour ce qu’endurent les femmes, observatrice de la maternité et du soutien à la production qu’apporte la femme au ménage, veut « qu’on s’attarde sur l’éducation des jeunes filles, qu’on leurs accorde les mêmes chances que leurs pairs garçons ».
C’est pour elle, une question d’« équilibre ». C’est le travail qu’elle abat pour cette cause qui a notamment séduit la Fes, la poussant à faire éditer ce livre gracieusement disponible. « Nous avons réfléchi et nous avons jugé que c’est un bon texte à publier. Un contenu convaincant… », a déclaré, le Représentant résidant de la Fes, Dr Klaus-Peter Treydte. Selon lui, la Fes apporte ce livre pour contribuer au débat sur la réalité du genre au Bénin. Ce travail est également bien apprécié dans le milieu professionnel de l’auteure. Expédit Ologou, Directeur des médias et Franck Kpotchémè, Président de l’Union des professionnels des médias du Bénin (Upmb), ont félicité l’auteure et souhaité comme elle, que l’initiative fasse tache d’huile. « Je n’ai pas pu me retenir de faire couler quelques gouttes d’encre pour peindre avec des enquêtes, chiffres et histoires de vie à l’appui, des faits pouvant susciter d’autres initiatives comme la mienne. Je rêve d’un effet de vague », a dit Isabelle Otchoumaré