De petit garçon des bars et maquis de Cotonou, Lando est aujourd’hui à la tête de «Lando & Dodo band», son groupe avec qui il fait un reggae particulier où l’on retrouve des couleurs de son pays le Bénin. Zoom sur une fierté de la musique béninoise.
A la plage de Fidjrossè de Cotonou, et juste après le site du «village de noël» se dresse le bar ‘’Au village’’ qui sert de base au groupe de musique «Lando & Dodo band». Le propriétaire de ce coin où on consomme local est le compositeur-chanteur principal du groupe. Né le 17 mars 1976, Patrice Lando, alias Lando a grandi au quartier Ahogbohouè dans le 10ème arrondissement de Cotonou, mais vit désormais ‘’Au village’’, en contact permanent avec l’air humide et salé de la mer qui ‘’rode’’ sa voix et l’inspire dans son travail de synthèse du parcours musical qu’il a commencé avec sa mère.
Comment tout a commencé
Enfant, Lando a très tôt découvert le chant et la percussion auprès de sa génitrice, celle-ci était à l’époque responsable d’un groupe de folklore spécialisé dans le rythme Hanyé. Il la suivait et l’accompagnait à la percussion partout. En même temps, le petit Patrice découvre le reggae avec les morceaux d’Alpha Blondy notamment qui demeure pour lui une bonne source d’inspiration.
«J’ai senti à partir de là, une connexion», nous confie le jeune rasta-man qui vivra la suite de son amour pour la musique hors du foyer parental.
Patrice dans la rue
Orphelin de père, Patrice abandonne en effet l’école en classe de 5è du cours secondaire, premier cycle, pour se retrouver dans la rue. Désormais son quotidien est consacré à de petites animations dans les bars et maquis de Cotonou. Juste avec sa castagnette et sa voix, c’est le jeune qui agrémente les moments de repas et de détente de gens qui le gratifient de quelques pièces quand ils le peuvent… Juste de quoi permettre au garçon de se nourrir. Mais la chance lui sourit un jour. Il joue lors d’un meeting politique et obtient une importante somme d’argent de la part de l’homme politique béninois Gatien Houngbédji, ce qui lui a permis de payer son premier « tam-tam », c’était un djembé.
De la rue à une carrière musicale
L’obtention de cet instrument de travail lui donne du courage, une confiance en soi et l’assurance de ce que son avenir musical est prometteur. Rassuré, il fonde un groupe de percussion «Les jamasters» sacré meilleur groupe du Bénin en 2007. C’est la même assurance qui le conduira en 2009 dans l’orchestre «Les Supers Diamonds» en tant que batteur. Ce fut un miracle, on dirait. Patrice est accepté comme batteur dans ce groupe déjà professionnel à l’époque alors que lui, n’avait jamais joué de cet instrument de la musique moderne avant sa première répétition avec «Les supers Diamonds». Il nous apprend qu’il a accepté l’offre juste au nom de la confiance de soi qui l’animait.
Il raconte qu’à la première rencontre, il a déçu les membres du groupe. Il est retourné s’exercer avec des brindilles de balai en guise de baguettes et des boîtes de conserve en lieu et place des tomes de batterie. Ceci aura suffi pour qu’il revienne à une séance de répet épater l’orchestre. Ce fut pour Lando le début d’une carrière de batteur dans un groupe professionnel. Il eut régulièrement des occasions d’encadrement par les meilleurs musiciens du Bénin. Batteur professionnel, il a joué avec Comba Toch, Tohon Stan, Extra Musica, etc. Depuis 2012, il se retrouve au-devant de la scène avec «Lando & Dodo band» entouré de Daniel Guèdègbé (le chef orchestre), Marth José Fambo, Moïse Tchèkpo, Toussaint Hounmènou, Expédit Bodjrènou, Emile Todjinou et Ghislaine Adassan. Avec ses éléments, Lando réalise son rêve de création d’une variété particulière de reggae : un style de reggae qui reflète ses premières immersions dans le monde de la musique. Le premier album du groupe sera officiellement lancé le samedi 18 février prochain à la place des martyrs de Cotonou