Le Président de la République, Patrice Talon a, comme annoncé, rencontré samedi 04 février les hauts dignitaires musulmans du Bénin.
Objectif : trouver une sortie à la crise née de la mesure d’interdiction de l’occupation des espaces publics pour des manifestations, notamment les prières. A l’issue de la rencontre tenue au palais de la Présidence de la République, les deux parties ont en effet accordé leur violon.
Face aux dignitaires musulmans, le Président Talon, a d’abord exposé son ambition de développement du Bénin et expliqué que l’opération de libération des espaces publics n’est dirigée contre aucune religion, mais qu’elle s’inscrit plutôt dans l’optique de l’embellissement de nos grandes villes. Après cette clarification, le chef de l’Etat n’y est pas allé du dos de la cuillère pour expliquer à ses hôtes que l’espace public ne peut être occupé de façon quotidienne pour un quelconque motif.
« Je suis animé de la volonté la plus farouche de trouver une voie de sortie mais au même moment, je crains que dans la phase de réforme dans laquelle nous sommes engagés, je ne peux consacrer l’occupation de l’espace public même jouxtant les mosquées pour la prière du vendredi », s’est désolé le patron de l’Exécutif béninois.
« Si ensemble, nous consacrons que désormais au Bénin, prier dans les espaces publics jouxtant les mosquées est une chose acquise définitivement, nous aurons péché contre le Bénin. Nous n’aurons pas fait du bien à l’islam », a expliqué le numéro 1 des Béninois, qui fait savoir que prier sur l’espace public est une mauvaise habitude de Béninois qu’il faut bannir. « Quand vous allez en Algérie, on ne prie pas sur les trottoirs. Il est interdit même de prier sur les espaces qui jouxtent les mosquées. Pourtant c’est un pays musulman », a en effet déclaré le Président, ajoutant que l’occupation de l’espace public pour les prières du vendredi ne peut-être un « droit ». Convaincu que les Béninois doivent abandonner ce triste « spectacle » d’autant plus que la « pratique de l’islam en Algérie n’est pas différente de celle au Bénin », le Président Talon concède tout de même que l’occupation de l’espace public pour les prières, « peut être une contrainte pour nous par moment ».
«Forcer un peu»
Pour ne pas que cette contrainte devienne quotidienne, le Président a invité la communauté musulmane à travailler pour se doter de nombreuses mosquées, notamment de grandes tailles.
« Il n’y a pas de mosquées partout, parfois les mosquées ne sont pas à taille suffisante pour accueillir tout le monde, c’est une réalité. Mais si on ne force pas un peu, nous aurons les moyens de construire les mosquées, sans le faire pour autant», a fait savoir le Président Talon avant d’assurer que « l’Etat va aider à construire les mosquées »