Dans son allocution d’ouverture d’un colloque qui se tient depuis hier à l’Université d’Abomey-Calavi (Uac) sur la présidentielle de mars 2016, le président de la Commission électorale nationale autonome (Cena) est revenu sur les conditions de déroulement de cette élection.
« Le contexte de la tenue de cette élection et les défis liés à son organisation ne présageaient pas de son issue heureuse et pacifique », a rappelé le président Emmanuel Tiando. Selon lui, bien que ce fut la sixième élection présidentielle depuis l’avènement du renouveau démocratique, beaucoup de Béninois et certains acteurs de la sous-région, s’interrogeaient sur la capacité du peuple béninois à la réussir sans accro. De même, des Béninois étaient sceptiques sur la capacité de la Cena à « relever le défi de l’organisation technique du scrutin dans la transparence, l’impartialité et l’équité, en raison de la jeunesse de cette institution et des lacunes observées au cours des précédentes élections législatives et locales. » Malgré les craintes et appréhensions, « l’élection s’est passée dans le calme la paix et surtout dans la transparence puisque les résultats proclamés par la cour constitutionnelle n’ont fait l’objet d’aucun recours ni d’aucune contestation », s’est-il réjoui avant d’énumérer les trois raisons de ce succès électoral selon lui. Primo, la concertation permanente et la franche collaboration entre les institutions en charge des élections, à savoir la Cour constitutionnelle et la Cena, et ce dans « le strict respect » de leurs prérogatives respectives et les dispositions du code électoral.
Deusio, le respect des règles du jeu démocratique et des dispositions du code électoral par la majorité des acteurs impliqués, notamment les partis politiques et les candidats. Tertio, l’implication de la société civile à travers la veille citoyenne et la sensibilisation des citoyens à la culture de la paix et de la tolérance. « Mais le mérite de ce succès revient avant tout au peuple béninois qui a fait preuve de son profond attachement à la démocratie, à la paix et à la cohésion nationale ; déjouant ainsi les pronostics les plus pessimistes d’une élection promise à des incertitudes », a complété le président Tiando.
Ce colloque a pour thème « l’élection présidentielle de 2016 au Bénin : un an après (analyse électorale et chantiers gouvernementaux) ». C’est une initiative de la Chaire Unesco des droits de la personne et de la démocratie, du centre d’études sociologiques et de science politique, avec la collaboration de la fondation allemande Friedrich Ebert Stiftung. L’événement vise à offrir un espace d’échanges et de débats sur l’élection présidentielle de mars 2016 au Bénin, à travers plusieurs panels composés d’universitaires, d’experts électoraux et d’acteurs politiques. Débutés hier 21 février, les travaux prendront fin ce jour