Bénin : Toboula est passé ! et la suite! ?

La libération des espaces publics est devenue une réalité depuis le 2 Janvier et est diversement appréciée suivant les intérêts en cause et les sensibilités individuelles.

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Il est à louer que nombre de citoyens avaient pris la mesure des choses et avaient commencé une exécution substantielle de ladécision .

Mieux, la phase de répression n’a donné lieu à  aucun mouvement de contestation  de foules .

Même  si on peut déplorer le manque de communication de proximité, tel que les crieurs publics et la précipitation avec laquelle les résidus sont ramassés sans laisser la possibilité aux sinistrés d’en disposer à des fins utiles, l’opération est globalement appréciée dans ses objectifs de viabilisation et d’embellissement de nos villes .

Cependant ,quid de la destination des tonnes de caillasses ramassées manu militari ??? Les camionneurs sont ils allés les céder à  titre onéreux ??? Si c’est le cas il y a mal donne car ce serait un détournement  de biens publics en supposant que les pouvoirs publics ont opéré une saisie pour cause d’utilité publique . On aurait mieux apprécié un remblayage systématique et programmé des VON  à crevasses ou  habituellement inondées.

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Quid des stocks de carburant saisis ??? Avait-on pour mission de dégager les installations précaires qui encombrent la voie publique ou plutôt de saisir les marchandises commercialisées dans lesdites installations ??? A partir du moment où  le nouveau pouvoir a libéralisé ce commerce il eût été préférable de laisser un délai ,ne serait que d’une heure , pour permettre aux sinistrés de sauvegarder leur gagne pain en ce moment de morosité économique due à l’ éternuement du Nigeria qui a entraîné une grippe financière chez nous ? Les produits sont ilsrécupérables avec une pénalité au prorata temporis ?Le Préfet a t-il supervisé un recensement exhaustif du nombre de bidons pour informer l’opinion publique ??? Que prévoit on ??? Une destruction ??? Ce serait une aberration ; une utilisation à des fins sociales ??? Nous ne trouverions pas d’ inconvénientsi cela est fait dans une transparence acceptable.  Une distribution aux hôpitaux publics en priorité, ensuite  aux sapeurs pompiers, aux patrouilles nocturnes des forces de sécurité publique et enfin éventuellement pour alimenter les groupes électrogènes de la SBEE pour compenser partiellement les frais d’éclairage des voies publiques qui offrent une image mortuaire à Cotonou où la lumière est l’exception et l’obscurité la norme .

Mais la grande question qui reste sur notre gorge est de savoir  quels sont les projets d’aménagement retenus et les délais d’exécution prescrits par la Haute Autorité ??? Nous espérons que tout ne serait pas laissé en l’état à  l’image de la Route des Pêches qui est aujourd’hui un véritable calvaire .Simple parenthèse,  où en est l’audit sur le financement décaissé et le niveau d’exécution de cette voie ???

Par ailleurs pour en revenir à notre sujet, nous n’allons pas tolérer la perpétuation d’une erreur collective endépouillant Pierre pour habiller Paul. En effet le trottoir appartient aux piétons et la chaussée aux voitures. Le désordre actuellement combattu obligeait le piéton à discuter la chaussée avec les voitures. La Police avait l’habitude d’harceler, sinon d’arnaquer les chauffeurs de véhicules à  quatre roues sous prétexte d’un mauvais stationnement aux motifs que les deux roues latérales au moins ne sont paspositionnées  sur le trottoir. Erreur monumentale contraire au Code de la Route ROUSSEAU que nous appliquons contrairement aux Français qui ont conçu ce Code .Même à Lomé à côté vous êtes plutôt pénalisé pour avoir stationné deux ou quatre roues sur le trottoir.  Et nous remarquons  que depuis la libération des espaces publics, les nôtres ont déjà commencé à mettre les quatre roues sur les trottoirs  dégagés. La règle admise est le stationnement le long des trottoirs .Si nos Autorités n’ont  pas l’occasion d’aller en France et dans les pays développés en général , elles ont  tout au moins les images à la télé. Si la chaussée n’est pas assez large pour contenir ce stationnement normal dans les deux sens et permettre une circulation aisée sur la chaussée,  il va falloir commencer à réfléchir à la création de voies à circulation en sens unique . L’explosion démographique et du parc automobile nécessitent un tel ré aménagement du plan de circulation dans la ville de Cotonou.

Les Auto – écoles et le Centre de Sécurité Routière et la Police doivent œuvrer au retour aux normes prescrites par le Code de la Route . ‘’ Trottoir aux piétons  et chaussées  aux voitures ‘’

Marcel  A. Anastase

Juriste – Observateur de la vie Socio-politique béninoise

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