Après l’heure, ce n’est plus l’heure

Le succès d’une entreprise, qu’est-ce ? C’est la caution de la réussite. C’est la juste sanction pour ce qu’on a su faire comme il faut, dans le temps qu’il faut, pour servir comme il faut. Sommes-nous, au Bénin, à ce niveau de rigueur et d’exigence de qualité ? Voici quelques exemples pour cerner nos ratés et   situer nos retards. Nous finirons bien par signer un bail durable avec le succès.

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Le curage des égouts. La saison des pluies est à nos portes. Dans quelques jours, le ciel ouvrira ses vannes. Cotonou,   chaque année, connaît des inondations dévastatrices. Dans cette perspective, on ne peut différer le curage des égouts. A démarrer sans délai pour nous éviter de graves désagréments. Cela revient à faire et à bien faire ce qu’il faut, au moment où il faut. Désolant et triste spectacle que celui des années passées : les boues, tardivement retirées des égouts, retournaient à leur source. Beaucoup d’efforts pour rien. Un gâchis sans nom.

Les révisions en vue des examens de fin d’année. Nos écoles bouclent le deuxième trimestre de l’année scolaire qui en compte trois. Nous voici dans le dernier virage avant les différents examens et concours. C’est l’heure de la préparation. C’est le temps des révisions individuelles ou de groupes. Il faut fixer l’essentiel de ce qui a été appris. Il faut multiplier les exercices pratiques pour créer des réflexes et renforcer les capacités. Il faut reprendre les notes anciennes pour cerner de nouvelles notions. Cet esprit de préparation commence-t-il à habiter nos apprenants ? Cette fièvre des révisions hante-t-elle, en ce moment, nos écoles ? Le bachotage, cela nous connaît. C’est cette manière hâtive et précipitée de préparer nos examens. Un bâclage qui ne donne rien, qui ne produit rien. Qui tarde à ouvrir son parachute prend le risque de faire une chute fatale.  Car, il est dit que « Rien ne sert de courir, il faut partir à point. »

La saine occupation du temps des vacances. Occuper sainement les jeunes gens et les jeunes filles pendant les vacances constitue, aujourd’hui, un souci largement partagé. De nombreuses agences, entreprises et institutions y trouvent leurs raisons d’être et de vivre. Cours de renforcement par-ci, colonies de vacances par-là, voyages de découvertes ou volontariat citoyen plus loin. Il se trouve que la plupart des structures qui opèrent dans ce secteur font dans l’improvisation   par m anque d’anticipation et de prévision, de méthode et d’organisation. A cette heure-ci, tous les contacts devraient être pris, le programme des activités bouclé, le personnel à mobiliser identifié et formé.

La communication gouvernementale. Beaucoup de bonnes décisions se prennent. Mais elles tombent sur les populations avec la violence d’un orage tropical : sans préparation, sans discussion, sans explication. C’est à prendre ou à laisser. Comme si on devait acquiescer à tout et dire « amen » pour tout. Drôle de manière de faire le bonheur des gens sans eux. Avez-vous entendu les complaintes du Ministre du cadre de vie ? Il reconnaît, au nom de nos autorités, que des abus, excès et autres exactions ont été commis dans l’opération de libération des espaces publics. Sur ce point, les excuses du Chef de l’Etat, quoique louables, viennent un peu tard. Le mal est fait. « Après l’heure, ce n’est plus l’heure ».

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Le débat sur la constitution. Un vent de suspicion souffle sur le pays. Tout se passe comme si on cherche à cacher quelque chose aux Béninois. Comme si on veut les infantiliser, les   déclarer inaptes à prendre part et leur part à un débat dans lequel ils ont pourtant leur mot à dire. Ceci, en relation avec deux soucis majeurs : la soif de justice constamment mise à mal par une impunité sans borne et la précarité sociale qui fragilise le présent et laisse en pointillés l’avenir. Les Béninois veulent donc savoir si la constitution révisée comble leurs attentes quant à leur soif de justice. Les Béninois veulent savoir si la constitution révisée les protège assez contre la   nécessité et la précarité, contre les difficultés du lendemain. Sur ces questions vitales, point n’est besoin d’être un constitutionnaliste ou un spécialiste du droit pour exercer son droit à la parole. C’est l’heure du débat sur la constitution. Un débat que nous souhaitons le plus large possible, aussi inclusif que participatif, ici et maintenant. Car, « Après l’heure, ce n’est plus l’heure »

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