Héritage économique de Yayi: Komi Koutché contredit le gouvernement Talon

Après environ un an de silence médiatique, l’ancien ministre de l’Economie et de finances de Boni Yayi a refait surface hier. Dans un entretien de plus de deux heures diffusé sur Canal 3 Bénin, Komi Koutché s’est prononcé sur plusieurs sujets relatifs à la fois au bilan du régime dont il fut le dernier argentier, et aux actions du pouvoir actuel.

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Le grand retour de Komi Koutché ? En tout cas, depuis l’entrée en fonction du régime Talon, c’est la première véritable sortie médiatique de l’ancien ministre de l’Economie et des Finances de Boni Yayi. Son dernier exercice du genre remonte au 03 avril 2016, à quelques jours de la prestation de serment de l’actuel locataire de la Marina. Ce lundi 13 mars 2013 sur le plateau de la télévision Canal 3, c’était un véritable tour d’horizon des grands sujets de gouvernance publique.

D’abord, des démentis, clarifications et précisions sur l’héritage économique du régime Yayi. Ensuite, l’appréciation de la gouvernance Talon. Concours frauduleux, affaire Segub, avion présidentiel, le décret accordant des avantages aux directeurs de cabinets et secrétaires généraux des ministères avec rétroactivité sur dix ans, le Programme d’action du gouvernement Talon, le budget 2017, la révision de la Constitution, les libertés publiques sous Talon, le budget général de l’Etat 2017, les options économiques du régime actuel, sont entre autres sujets au menu de cette émission.

D’un sujet à un autre, Komi Koutché est resté droit dans ses bottes. « Ce qui est plus important pour moi, c’est la relation que j’entretien avec ma conscience. Moi je suis tranquille avec ma conscience », a assuré celui qui a géré les finances publiques les dix-neuf derniers mois du régime Yayi. Justement, au cours de cet entretien, Komi Koutché a défendu le bilan économique de Boni Yayi, qui a dirigé le Bénin pendant dix ans (2006-2016).

Selon lui, contrairement à ce qu’a tenté de faire croire le pouvoir du Nouveau Départ à ses débuts, le régime Yayi n’a pas laissé l’économie béninoise dans une situation alarmante.

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« Personne de ceux qui ont communiqué depuis avril 2016 sur une économie catastrophique n’a jamais donné les caractéristiques d’une économie catastrophiques », a martelé Komi Koutché.

Il rappelle que trois indicateurs permettent d’apprécier la santé d’une économie. Ce sont notamment le taux de croissance, le taux d’inflation et le taux de chômage. Les chiffres avancés par l’ancien ministre des Finances indiquent qu’à la fin du mandat de Boni Yayi, le taux de croissance était de 5,4% ; l’inflation de 1,2% alors que la norme communautaire est de 3%. Pour ce qui est du niveau de chômage, il admet : « nous n’avons pas pu faire le zéro chômage ». Cependant, depuis l’arrivée au pouvoir de Talon, « Il y a eu plus de suppression d’emplois que de création d’emplois ».

Concernant l’état de la trésorerie, « elle n’était pas négative », car « nous sommes partis en laissant 47 milliards Fcfa dans les caisses de l’Etat », a-t-il affirmé.  Il a ajouté que le niveau d’endettement était de 41% du Pib alors que le plafond fixé par les normes communautaires est de 70 %. Mieux a-t-il précisé, ces 41% incluent les dettes laissées par les régimes Soglo et Kérékou. Et voilà qui relance le débat sur l’héritage économique de l’ex-Chef d’Etat, Thomas Boni Yayi. Chiffres contre chiffres

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