La session extraordinaire qui s’ouvre ce jour à l’Assemblée nationale, risque de connaître quelques perturbations.
Des douze propositions de loi annoncées pour être étudiées pendant cette session, six font objet de vives contestations par des syndicats et des partis politiques, dont certains menacent même de marcher sur le parlement. La quiétude habituelle dans laquelle travaillent les députés à l’Assemblée nationale risque d’être perturbée ces jours-ci par des mouvements d’humeur, venant des organisations syndicales, des associations de droit de l’homme et même des partis politiques. Toutes ces organisations dénoncent le caractère scélérat de ces propositions de loi, qui constituent de sérieuses menaces à la démocratie et l’Etat de droit. C’est d’abord la Cstb qui annonce les couleurs.
Depuis la semaine dernière, cette centrale syndicale a attiré l’attention de l’opinion sur les menaces que feront peser le vote de ces lois sur l’avenir de notre démocratie. Puis, ce fut le tour à la Csa d’exprimer les mêmes inquiétudes. Dans ce microcosme des travailleurs, deux propositions de loi sont dans l’œil du cyclone. Il s’agit de la proposition de loi fixant les conditions et la procédure d’embauche, de placement de la main-d’œuvre et de résiliation du contrat de travail en République du Bénin, et la proposition de loi portant régime général d’emploi des collaborateurs extérieurs de l’Etat.
Selon eux, ces deux propositions de loi piétinent les intérêts des travailleurs et sacrifient une bonne partie des acquis sociaux. La Cstb n’a pas manqué à fustiger la privatisation de la fonction publique et la Csa, la dérèglementation du marché du travail. Quatre autres propositions de loi sont dans l’œil du cyclone. Il s’agit de la proposition de loi relative au renseignement en République du Bénin, la proposition de loi portant organisation du secret de la défense nationale, la proposition de loi portant identification des personnes physiques en République du Bénin, et celle portant code numérique en République du Bénin.
Dans un communiqué des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) parvenu à notre rédaction, l’alliance de partis, fidèle à sa déclaration du 28 février dernier, « appelle à la vigilance du peuple béninois par rapport à un pouvoir enclin aux actes anti-démocratiques, et liberticides ». Elles affirment sans ambages que ces quatre propositions de lois visent à « tout concentrer dans les mains du président de la république ». Et, c’est pourquoi elles suggèrent « l’instauration d’un contrôle juridique de ces lois par des autorités extérieures indépendantes ». Cette levée de bouclier devrait amener les députés à revoir ces différentes propositions de loi et à y apporter les amendements nécessaires avant tout vote