Le conseil des ministres en sa séance du 12 mai dernier, a pris certaines décisions relatives à la Société béninoise d’énergie électrique (Sbee), notamment sa mise sous gestion déléguée.
Pour éclairer l’opinion publique par rapport à cette décision, le ministre d’Etat chargé du plan et du développement Abdoulaye Bio Tchané, et celui de l’énergie, Jean-Claude Houssou, ont animé hier 15 mai à Cotonou une conférence de presse.
Une nouvelle ère s’ouvre à la Société béninoise d’énergie électrique (Sbee). Le gouvernement a décidé de mettre cette structure sous « gestion déléguée ». Suite au conseil des ministres du 12 mai dernier, la question a fait l’objet d’une conférence de presse qu’ont animé ce lundi 15 mai, le ministre d’Etat chargé du plan et du développement Abdoulaye Bio Tchané, et le ministre de l’énergie, de l’eau et des mines, Jean-Claude Houssou. Il s’est agi pour les deux membres du gouvernement d’expliquer pourquoi le gouvernement a fait l’option d’une gestion déléguée à la Sbee.
« L’énergie électrique est un obstacle pour la croissance économique dans notre pays », a soutenu le ministre d’Etat chargé du plan et du développement, Abdoulaye Bio Tchané, pour planter le décor.
L’Etat entend, selon le ministre de l’énergie, de l’eau et des mines, endiguer ce problème de fourniture d’énergie électrique pour faire du secteur un levier de développement. Pour y arriver, il a donc engagé des réformes dont la plus récente est la mise en œuvre d’un contrat de « gestion déléguée » à la Sbee. Selon le ministre de l’énergie Jean-Claude Houssou, le contrat de gestion est un engagement contractuel, par lequel une entité privée prend la responsabilité de la gestion d’une entreprise publique, moyennant paiement d’un montant pour la prestation de service, mais toujours avec l’effectif de l’entreprise.
Ce montant, poursuit-il, correspond à des services bien définis et il peut également être fonction de la performance de l’entreprise. « La propriété des décisions d’investissement demeure du ressort de la partie publique. Le risque opérationnel est entièrement supporté par l’autorité publique », explique Jean-Claude Houssou. « Le contrat de gestion stipule un certain nombre d’améliorations et d’objectifs à atteindre, et la rémunération de l’opérateur est liée à la performance obtenue », a-t-il ajouté. Des explications du ministre, il ressort que dans un cadre de gestion déléguée, les indicateurs prennent en compte également et fortement les ressources humaines, l’accompagnement dans l’amélioration des compétences des acteurs locaux, leur promotion, pour faire en sorte qu’une fois le gestionnaire parti, l’entreprise puisse assurer normalement les performances. Afin que cette réforme soit mise en œuvre, l’Etat entend recruter un cabinet conseil international qui sera chargé d’assister le gouvernement pour conduire le processus de mise en place de la gestion déléguée de la Sbee, par un appel d’offre international.
Mieux diriger la Sbee pour satisfaire les consommateurs
Avant la mise en œuvre du contrat de gestion déléguée, le gouvernement a décidé de l’effacement des créances de l’Etat sur la Sbee, d’un montant d’environ 25 milliards. Et pour éviter à l’avenir l’accumulation des dettes, le conseil des ministres a également choisi de faire installer des compteurs à prépaiement, et de payer les consommations de l’administration publique et des collectivités locales par anticipation. Au nom du plan de contrat, la gouvernance de la Sbee sera améliorée à travers la mise en place d’un conseil d’administration « capable d’exercer un pouvoir décisionnel sur toutes les grandes orientations ». D’après Jean-Claude Houssou, les membres de ce conseil d’administration doivent disposer de compétences nécessaires de haut niveau en matière de gestion administrative, financière, technique et managériale, pouvant permettre d’améliorer considérablement et durablement les qualités de management de la Sbee. Avec la mise en œuvre du contrat de gestion déléguée, la Sbee devrait montrer une amélioration subséquente de ses services. A titre d’exemple, le ministre de l’énergie a cité la réduction considérable du temps de coupure et du temps entre le moment de la demande de branchement d’un client et le moment où la connexion est effective. Les clients devraient aussi gagner du temps à payer leurs factures en agence. « L’objectif visé par le gouvernement est d’assurer dans la durée une bonne gestion de la Sbee, et de lui donner les moyens d’assurer ses performances de façon pérenne au service de la clientèle, qui est la raison d’être de toute entreprise », a conclu le ministre de l’énergie Jean-Claude Houssou
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