Invité de l’émission « Actu matin » du vendredi 12 mai 2017, Marcellin Zannou, président du patronat des universités privées du Bénin, a éclairé la lanterne publique au sujet de cette polémique.Les réformes opérées dans le secteur de l’enseignement supérieur, notamment celle relative à l’organisation des examens nationaux de Licence et de Master, ne reçoivent pas l’assentiment des promoteurs d’établissements supérieurs privés.
Il a invité les cadres de son ministère de tutelle à se conformer aux dispositions du Centre africain et malgache de l’enseignement supérieur (Cames).
Dès son arrivée à la tête du ministère en charge de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Marie-Odile Attanasso a marqué son territoire à travers des réformes. Déterminés à assainir ledit secteur, elle et son personnel confondent parfois vitesse et précipitation. C’est pour dénoncer cette hâte avec laquelle les décisions sont prises, foulant aux pieds les dispositions du Centre africain et malgache de l’enseignement supérieur (Cames), que Marcellin Zannou, président du patronat des universités du Bénin, a fait une sortie médiatique le vendredi 12 mai dernier.
Canal choisi : la télévision privée Canal 3 Bénin sur l’émission « Actu Matin ». Occasion pour lui de se prononcer sur la réforme de son ministre de tulle relative à l’organisation des examens nationaux de Licence et de Master. A ce sujet, il fait observer qu’avant d’avoir la Licence au niveau du système Lmd, il faut avoir validé 6 semestres. « Il s’agit d’un examen qui se fait en contrôle continue des compétences et aptitudes, et non d’un examen d’Etat de contrôle de connaissance » a-t-il précisé. En la matière, poursuit-il, le Cames est formel.
« Nous avons réunis les experts du Cames et du Resao le 12 janvier 2017 à Cotonou, pour avoir leurs avis sur la question du Lmd. Et ils ont été formels. Ils ont dit qu’il n’existe pas d’examen final en Licence et en Master dans le système Lmd », a déclaré le président du patronat des universités du Bénin.
Appel au respect des normes du Cames
Mieux, le Bénin a adhéré à la convention Cames du 26 avril 1972, et s’engage avec ladite convention. De ce point de vue, argue-t-il, les dispositions du Cames sont au-dessus des nôtres dans ce secteur de l’éducation. Selon ses explications, le système universitaire aujourd’hui est dans la vision de l’Union africaine, qui consiste à créer un espace d’enseignement supérieur désenclavé, harmonisé et rénové.
Il estime que le système harmonisé et désenclavé suppose que les même principes sont appliqués un peu partout, tant en Afrique en Europe qu’aux Etats-Unis, pour que finalement les apprenants puissent avoir une certaine mobilité. Pour ce faire, le respect des normes prévues par l’enseignement supérieur dans le système Lmd est inévitable a laissé entendre Marcellin Zannou.
« L’examen national que veut organiser le ministère pour en délivrer un diplôme à valeur administrative, ne permettra pas aux étudiants du secteur privé de continuer leurs études à l’extérieur », s’est-il désolé.
Une cinquantaine d’établissements homologués
Le président a apporté un démenti sur les affirmations selon lesquelles aucun établissement privé de l’enseignement supérieur n’est homologué. Sur près de 162 établissements en activité au Bénin ajoute-t-il, 52 sont aux normes. Le ministère a même commencé à cosigner leurs diplômes, conformément aux recommandations du Cames. « Les principes du Cames étaient respectés, ils sont aujourd’hui remis en cause par la cosignature » s’est-il indigné.
Création d’une agence de régulation, la solution
Reconnaissant que parmi les établissements privés d’enseignement supérieur se trouvent des brebis galeuses, M. Zannou invite les autorités dudit ministère à leur appliquer la rigueur de la loi. Il souhaite à ce propos qu’une agence pour la qualité et l’évaluation dans l’enseignement supérieur soit créée, et qu’elle soit réellement opérationnelle comme au Sénégal
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