Le promoteur de l’université Cerco, Alain Capo Chichi, était l’invité de l’émission « Ma part de vérité » de Golfe Tv Africa le dimanche dernier. Au sujet des examens nationaux de Licence et de Master que le gouvernement a initiés, l’expert a fait des clarifications, documents à l’appui.
Selon lui, cette initiative n’est pas réalisable dans les conditions actuelles. Les promoteurs d’Etablissements privés d’enseignement du 3e degré réunis au sein du Pepes et de l’adepes, exigent sans délai un dialogue pour décanter la situation.
« Lorsqu’on veut faire quelque chose il faut le faire de façon propre. Et si on veut en arriver à organiser un examen national, il y a des manières de procéder ».
C’est un extrait des propos d’Alain Capo Chichi reçu dans l’émission ‘’Ma part de vérité’’ de Golfe Tv Africa, le dimanche 04 juin 2017. A en croire le promoteur de l’Université Cerco, les arguments qu’avancent les cadres du ministère de l’Enseignement supérieur, ceux qui veulent foncer tête baissée ne tiennent pas. D’ailleurs, les dispositions qui sont en train d’être prises violent les principes basiques du système Licence Master Doctorat (Lmd), et bloquent la mobilité des étudiants : parce que le régime adopté dans ce système est un régime d’habilitation et non d’homologation ; et les textes le démontrent.
L’invité de ce dimanche a été plus loin en affirmant que ce que les autorités proposent n’a pas de base juridique, et cela crée l’amalgame.
«On demande aux établissements qui ont une habilitation nationale pour leurs diplômes, de laisser leurs offres déjà reconnues au niveau international pour faire une offre au niveau national qui n’est juridiquement pas assise. Des diplômes sont créés, mais on n’en connaît ni le responsable de la formation, ni l’université concernée.», a laissé entendre Alain Capo Chichi.
Il précise par la suite que tant que le conseil consultatif national ne l’a pas habilité, le ministre de l’Enseignement supérieur ne peut pas créer une offre de formation. Encore qu’une offre de formation ce n’est pas juste un programme, c’est un ensemble qui doit forcément être rattaché à une université.
L’option de la ‘’co-habilitation’’ et la ‘’co-diplomation’’
Le Patronat des établissements privés de l’enseignement supérieur (Pepes) et l’association des établissements privés d’enseignement supérieur (Adepes) souhaitent même la ‘’co-habilitation’’ qui peut aboutir à la ‘’co-diplomation’’. Cela se passe de deux manières. « La première possibilité, c’est que l’offre est déjà habilitée devant le conseil consultatif national, puis on choisit une offre déjà reconnue par convention de partenariat. C’est-à-dire que nous nous attendons pour pouvoir la délivrer sous le sceau de l’université d’Abomey-Calavi par exemple. L’université encadre l’examen, encadre tout ce qui doit être fait et après délivre le diplôme. La deuxième possibilité, c’est qu’on n’est pas encore passé devant le conseil consultatif national et là, les établissements s’entendent pour faire la ‘’co-habilitation’’ qui peut aboutir à la ‘’co-diplomation’’. », Explique Alain Capo Chichi, président de l’Adepes.
Evaluer la compétence et non la connaissance
Selon le raisonnement d’Alain Capo Chichi, on a mis dans la tête des jeunes Africains que le diplôme est quelque chose d’extraordinaire et qu’il faut l’avoir à tout prix. Au 21e siècle, c’est la compétence d’abord. Au lieu donc d’évaluer les connaissances, il faut plutôt évaluer les aptitudes et les compétences. Il faut préparer l’étudiant à pouvoir s’adapter à son environnement parce que de nouveaux emplois vont naître. « La qualité ne se décrète pas. C’est un processus de transformation. Ce n’est pas le ministère qui décrète quelque chose dans un document puisque les normes évoluent et qu’on doit pouvoir s’adapter », fait savoir l’invité de ‘’Ma part de vérité’’.
Le dialogue pour sauver la situation
Le Pepes et l’Adepes ne sont pas contre les réformes dans l’enseignement du 3e degré au Bénin. Ils s’offusquent simplement de la démarche des autorités qui font tout sans les associer et veulent opérer un passage en force. Une situation qui sera suicidaire pour les étudiants et leurs parents. Le seul remède à ce feuilleton qui en embarrasse plus d’un, c’est le dialogue. Ces deux associations se disent donc ouvertes au dialogue et invitent le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique Marie Odile Attanasso à faire les choses dans les normes
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