Présentée comme une des réformes institutionnelles majeures du gouvernement du nouveau départ sur le plan éducatif, la mise en service du Conseil National de l’Education-nouvelle génération, Cneng, reste une réforme sur papier. Puisque l’installation de ses membres qui suppose son entrée en action est devenue une équation à plusieurs inconnues. L’un des grands problèmes du gouvernement du nouveau départ, porte sur l’inadéquation entre les déclarations et les réalisations. Sur bien de choses annoncées dans le projet de société du candidat Patrice Talon lors de sa campagne à l’élection présidentielle de 2016, les observateurs avertis ont tous remarqué qu’une fois aux affaires la réalisation de ces promesses de campagne reste un véritable casse tête chinois.
Il en a été ainsi de la promesse de faire du mérite, le critère rationnel de nomination dans l’appareil politique. On est bien loin du compte en cela aujourd’hui. Le cas le plus saisissant est l’installation annoncée des membres du Conseil National de l’Education-nouvelle génération. Le qualificatif de nouvelle génération qui est accolé à la dénomination de cette institution qui s’appelait simplement sous le régime défunt, Conseil National de l’Education, tient des nouvelles orientations et missions qui lui ont été assignées.
Les nouvelles missions du Cneng
Selon les explications données par le président de la République, Patrice Talon le 16 décembre 2016 lors de la présentation officielle du Programme d’action du gouvernement, Pag au Palais de la Marina, il ressort que cet organe repensé est désormais investi d’une mission principale : celle de constituer le laboratoire du système éducatif national et ceci pour tous les ordres d’enseignement. A ce propos Patrice Talon précisait que :
« c’est cette institution qui va désormais concevoir les programmes d’enseignement, définir les profils des enseignants etc. Les ministres des différents ordres d’enseignement n’auront plus qu’à appliquer ces orientations arrêtées par le Cneng ».
Ces réformes ambitieuses et pertinentes que de nombreux observateurs entendaient de voir mises en application pour sortir des buissons l’école béninoise. Les participants au dernier forum de l’éducation de décembre 2014 avaient décrié l’approche par compétence.
Les attentes des acteurs du secteur de l’éducation
L’enseignement supérieur n’arrive pas à harmoniser l’entrée dans le système Lmd, surtout avec la détermination du statut des examens organisés pour l’enseignement supérieur privé. L’avènement de ce Conseil national de l’Education-nouvelle génération, apporterait peut-être des solutions aux balbutiements observés à divers niveaux d’enseignement, avec l’introduction dans l’enseignement dès la rentrée prochaine, à titre expérimental, de l’anglais dans le primaire ou encore de la maitrise de l’anglais comme condition primordiale d’inscription en cycle master et doctorat dans une université d’Etat. Mais voici que la seconde rentrée scolaire s’annonce pour le 18 septembre prochain, sans que cette commission que le Chef de l’Etat a tant vantée ne soit installée. Au moment où l’on parle des réformes comme celle du régime des cours qui doivent passer de la double journée à la journée continue, on se demande bien quelle institution est en train de penser toutes ces réformes à la place du Cneng, qui attend toujours d’être installé. A moins que ce Conseil n’ait été mis en activité avant même son installation
Laisser un commentaire