L’émission hebdomadaire ‘’Sans langue de bois’’ de la radio Soleil Fm, a reçu ce dimanche 13 août 2017 Médard Koudébi, président de l’organisation non gouvernementale « Bénin Diaspora Assistance ». L’invité a pendant 90 minutes présenté la situation sanitaire des morgues au Bénin. Ce Béninois qui est à cheval entre Cotonou et Paris dénonce les mauvaises pratiques qui s’observent dans ces établissements, qui pour la plupart appartiennent à des hommes politiques, et dans lesquelles son Ong a mené des enquêtes.
Au Bénin, les activités illicites ne concernent pas que le domaine du foncier. Dans les lieux de détention de cadavres, communément appelés morgues, il se mène un business dangereux et à la limite criminel, et qui se développe avec la complicité des hommes politiques. Médard Koudébi, président de l’Ong « Bénin Diaspora Assistance », reçu dans l’émission « Sans langue de bois » de Soleil fm ce dimanche 13 août 2017, a dévoilé au grand jour l’état de décrépitude inouïe dans lequel fonctionnent la plupart des morgues au Bénin.
En effet, l’enquête a révélé les menaces graves que constituent les morgues pour les populations. Tout en creusant l’abcès, l’invité d’hier a fait savoir que la cinquantaine de morgues (privées et même publiques) modernes, et plus de 120 traditionnelles dénombrées, fonctionnent dans des conditions chaotiques. Cela doit interpeller la conscience de tous, notamment des autorités au plus haut niveau de la pyramide. Mais il se trouve que les propriétaires de ces lieux sont des ministres, députés, maires, chefs de partis, ou de hauts fonctionnaires de l’Etat à la retraite.
Parlant toujours des irrégularités dans ce secteur au Bénin, on note une absence de laboratoires post mortuaires, une ignorance totale du nombre de morgues en activité, l’utilisation de containers frigorifiques destinés à la conservation de poissons, des corps entassés les uns sur les autres jusqu’à plus de 1m50 de hauteur, alors qu’ils doivent être disposés dans des tiroirs individuels, des cadavres pourris etc. Mieux, ces morgues n’ont pas la structure nécessaire pour être élevées au rang de lieu de conservation de cadavres.
Au-delà des morgues modernes, dans les morgues traditionnelles les corps sont conservés suivant des méthodes très dangereuses, et là encore on y trouve des mains invisibles d’hommes politiques. Ce qui n’est pas connu du grand public, c’est que les promoteurs de morgues traditionnelles recouvrent les cadavres de ciment, de pétrole et d’insecticides mélangés avec la farine de blé, pour la momification et pour éviter l’afflux des mouches et cafards. Heureusement, certaines d’entre elles ont été fermées avec le concours de Mme Dorothée Kindé Gazard, alors ministre de la santé. Mais la situation perdure et s’aggrave.
Le président de l’Ong « Bénin Diaspora Assistance », Médard Koudébi, avoue et ceci sur la base des enquêtes, qu’aucune morgue privée n’est en règle au Bénin, du moins ne respecte les règles de minima.
Plus grave et suicidaire
L’invité de ‘’Sans langue de bois’’ de ce dimanche est allé loin dans ses révélations. Et comme l’indique le nom de l’émission, Médard Koudébi n’a pas eu la langue de bois. Le président de l’Ong « Bénin Diaspora Assistance » dénonce la situation géographique de certaines morgues. Il explique qu’il ne devrait y avoir aucune habitation dans les 100 mètres aux alentours d’une morgue normalement, à cause de la sensibilité de l’activité qui y est menée. Curieusement au Bénin, nombre de morgues sont implantées en pleine zone résidentielle, partageant parfois le même mur de clôture que des résidences. Evidemment, ceci n’est pas sans conséquences sur l’environnement et la santé des populations, parce que l’eau qui a servi à mettre au propre les corps ne va pas loin, elle pollue les puits environnants.
Toujours selon les explications de Médard Koudébi, ses enquêtes lui ont permis de toucher la réalité du bout des doigts et de se rendre compte que dans les rangs des laveurs de cadavres, on trouve également des mineurs qui manipulent les cadavres comme des jouets, ce qui est d’une extrême gravité.
Pire, après l’injection des antiseptiques dans les corps et le froid, l’eau qui dégouline des corps sert de préparation de produits mystiques commercialisés. Des soit disant maîtres spirituels s’en procurent avec la complicité des laveurs de corps.
Cette situation sanitaire dégradante et affreuse des morgues au Bénin, fait dire au président de l’Ong « Bénin Diaspora Assistance » qu’il faut nécessairement engager des réformes dans le secteur. En tout cas, très engagés dans le domaine de la santé, Médard Koudébi et les siens ont déjà soumis aux autorités compétentes (Ministre de la santé et ministre de l’intérieur en particulier), les résultats de leurs enquêtes et espèrent qu’elles prendront des mesures urgentes pour corriger le tir.
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