C’est le 14 octobre 2015 que l’ancien président du Bénin, le général Mathieu Kérékou, a quitté ce monde. Laissant orphelins les citoyens du pays qu’il a dirigé pendant 28 ans de 1972 à 2006, avec une parenthèse de 5 ans du règne de Nicéphore Soglo de 1991 à 1995. Ce second anniversaire de son décès est passé dans l’indifférence du gouvernement, de la classe politique et même des élites. Une attitude toute aussi curieuse envers l’ancien homme d’Etat et l’une des figures emblématiques de l’histoire politique du Bénin.
Rien n’a été entendu sur le deuxième anniversaire du décès de l’ancien président béninois Mathieu Kérékou. Aucune activité n’a été organisée pour rappeler à la conscience collective la mémoire de l’ancien dirigeant du Bénin des deux ères. C’est étonnant que les choses se passent ainsi pour le général Mathieu Kérékou, parce que même s’il n’est pas le seul ancien chef de l’Etat du Bénin décédé, il reste quand même l’un des anciens présidents qui a marqué par des empreintes indélébiles l’histoire politique du pays. Le président Mathieu Kérékou qui est arrivé au pouvoir en 1972 à la suite d’un coup d’Etat sans effusion de sang, a posé deux actes politiques majeurs.
Il a installé dès 1975le régime marxiste-léniniste caractérisé par le dirigisme militaire, et qui a produit des résultats diversement appréciés. Certains citoyens qui ont connu cette époque en parlent avec douleur. Ils se rappellent des répressions de l’armée, des arrestations et des emprisonnements arbitraires. Ils n’arrivent pas oublier pour certains témoins de l’histoire, l’embrigadement de la pensée, le musèlement des intellectuels et la l’instauration du climat de terreur.
D’autres témoins du régime marxiste-léniniste par contre, éprouvent plutôt de la nostalgie pour ce régime qui pour eux a contribué à redresser les Béninois. Ils estiment que la rigueur appliquée à cette époque dans le cadre de l’enseignement, a permis aux apprenants de viser l’excellence. Ils évoquent surtout la bonne planification du service administratif. Un citoyen qui a aussi été marqué positivement par ce régime, mais qui a requiert l’anonymat, rapporte que : «tout se passait très bien sous le régime marxiste-léniniste lorsque le gouvernement était constitué de militaires.
C’est lorsqu’après des critiques, le général Kérékou a accepté de faire entrer les civils dans le gouvernement que tout s’est gâté. Ce sont ces ministres civils qui ont apporté des vices comme le détournement de fonds publics et la corruption ». Le président Mathieu Kérékou est surtout rentré dans l’histoire en sachant négocier la transition politique. En acceptant de passer du régime marxiste-léniniste dirigiste à la gouvernance démocratique.
Dès 1989 où se manifestaient les aspirations du peuple à l’ouverture démocratique, le général Mathieu kérékou a su se montrer flexible et sensible aux conseils de ses collaborateurs à laisser le peuple aller vers un régime de libertés. Tout comme il a pu résister aux mises en gardes des caciques du Prpb et de certains de ses pairs, à l’instar de Félix Houphouët Boigny qui lui demandait de ne pas céder aux caprices du peuple. Pour avoir autorisé la tenue de la conférence nationale des forces vives de la nation et accepté ses résolutions, le général Mathieu Kérékou est entré dans l’histoire et s’est inscrit dans la postérité comme ce chef d’Etat qui a su rattraper ses déviances. C’est au nom de ce statut particulier que la commémoration de sa mort ne devrait pas être un évènement banal. Cette commémoration mériterait à défaut d’une cérémonie officielle, tout au moins quelques activités de la part de la classe politique ou encore des élites nationales ou régionales. A moins que les véritables raisons de cette indifférence observée lors de l’an 2 de son décès et de l’an 1 bien avant, ne se trouvent ailleurs
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