Bénin : Les limites de la politique agricole du gouvernement

Le Bénin à l’instar des pays du monde entier a célébré la journée mondiale de l’alimentation ce lundi 16 octobre 2017 sur l thème : changeons l’avenir des migrations, investissons dans la sécurité alimentaire et le développement.Il est impérieux, au regard des exigences de la communauté internationale sur l’alimentation, de passer en revue la politique agricole du gouvernement du nouveau départ.

La communauté internationale met un point d’honneur sur l’alimentation. Les objectifs du développement durable au point 2 évoquent l’élimination de la faim dans les Etats. Autrement dit, les gouvernants de chaque pays devront faire feu de tout bois, pour assurer l’accès des populations à l’alimentation. Au Bénin, malgré les batteries de mesures prises par le gouvernement, l’accès à l’alimentation reste problématique. A l’analyse, le plan du gouvernement dans le secteur agricole ne parait pas efficace au regard des enjeux de la lutte contre l’insécurité alimentaire.

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A l’avènement du gouvernement de la rupture, le secteur agricole a connu une réforme avec la création de sept  nouveaux pôles agricoles. Le premier pôle couvre la vallée du Niger, une zone à vocation de riziculture, de plaines inondables et de bas-fonds. « La vallée du Niger en effet est une zone propice à la production du riz qui est la deuxième céréale la plus consommée au monde. Quand on sait que chaque Béninois consomme en moyenne 25 à 30 kg de riz par an », précise le communiqué du conseil des ministres du 19 décembre 2016.

Le développement de ce pôle permettra d’atteindre une sécurité alimentaire et nutritionnelle du Bénin. Le deuxième pôle couvre l’Alibori, le Borgou et les 2KP (Kandi-Kouandé-Péhunco), principal bassin cotonnier. Le pôle 3 prend en compte l’Atacora, le Borgou-Sud et la Donga : une zone de diversification agricole. On y cultive le coton et les produits vivriers. Si le pôle 4 est représenté par la région des Collines avec comme culture le coton, les produits vivriers et l’anacarde, le pôle 5 prend en compte le Zou et le Couffo ; zones à vocation arboricultures vivrières. Le pôle 5 est consacré au développement des cultures  de rente. Quant au 6 représenté par le Plateau (spécialisé dans la diversification agricole – palmier à huile et produits vivriers), le pôle 7 est constitué de l’Ouémé, l’Atlantique et le Mono, zones de pêcherie et de maraîchage.

Priorité coton au détriment des autres cultures

Il est évident que le gouvernement accorde plus de priorité aux produits de rente. Le coton et l’anacarde sont en pôle position dans la politique agricole pendant que les cultures de grande consommation sont oubliées. Le coton est encadré et bien structuré à travers la mise en place des organismes spécialisés dont les responsables ne sont rien d’autres que les proches du chef de l’Etat. L’actualité politique ces deux derniers mois est consacrée à la promotion du coton parmi tant d’autres cultures. Les recettes issues de la campagne cotonnière 2016-2017 avoisinent les centaines de milliards avec une production record de 450.000 tonnes selon les statistiques fournies par le gouvernement.

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Ainsi, toutes les énergies sont consacrées dans deux secteurs agricoles à savoir le coton et l’anacarde. Les cultures vivrières par contre ne bénéficient pas de la même attention du gouvernement. Les aliments de grande consommation ne sont pas promus et connaissent une hausse de prix au point où, les béninois ne parviennent pas à s’en procurer. Prenons le cas du Gari, label béninois. Le prix du kilogramme tourne autour de 300 à 400 francs selon la qualité. Le prix des tubercules, du riz local, des céréales en général n’est plus à la portée des béninois lambda. Il importe de se poser la question sur la politique agricole du Bénin pendant que toute la couche sociale se débat contre la misère.

L’accès limité des béninois aux trois repas

C’est à raison que les hommes politiques reconnaissent et le chantent à qui veut l’entendre que les populations ne mangent pas à sa faim. Pour preuve, au cours d’une intervention sur la réforme du système partisan, le député Bruno Amoussou reconnaissait que la politique devrait viser l’amélioration des conditions de vie des populations et faciliter leur accès à l’alimentation plutôt que des discours politiques. Parce que, « les gens ne mangent pas à leur faim». Paradoxalement, l’honorable Orden Alladatin, député de l’Alternative citoyenne (Ac) martèle : « ceux qui meurent de faim, demandez-leur de continuer à faire des efforts ». Comme pour dédouaner le gouvernement de sa prérogative de garantir la sécurité alimentaire. Pourtant, le besoin de nutrition de sécurité et de santé, sont les principaux besoins des populations que tout gouvernement doit viser à satisfaire.

3 réponses

  1. Avatar de ALLOMANN
    ALLOMANN

    @Aziz, te souviens de mes observations sur les bananes douces au Bénin importées de l’Equateur ou d’Abidjan? Cet épiphénomène traduit le goufre créé par l’absence de politiques agricoles depuis 57 ans et cette carence n’a rien à voir avec la rupture qui tente d’introduire des réformes destinées à corriger cette situation..J’espère que tu observes bien jusqu’à la qualité du citron au Bénin par rapport à un pays sahélien comme le Sénégal…Le palmier à huile dans nos villages sont multipliés à partir des souches vulgarisées par le roi Ghézo malgré l’existence d’îlots de plantations industielles (coopératives agricoles qui ont été des fiascos)….Allez dans nos villages et essayez de trouver de la main d’oeuvre pour des plantations de maîs, d’arachide, etc…vous n’en trouverez pas car les jeunes gens sont tous à Cotonou pour faire du zémidjan….Nous marchons sur la tête dans ce pays…Ils n’ont qu’à mourrir de faim !!!!!!!

  2. Avatar de GbetoMagnon
    GbetoMagnon

    « Politique » ? Quelle politique ?

    1. Avatar de aziz
      aziz

      Bientot…on va chercher à manger des chenilles,des tubercules sauvages…..n’est ce pas.

      On a déjà commencé à se jeter dans des fosses des farines avariées..en feu..

      Des fosses de poulets et viandes avariées…que sais je encore…

      Nos enfants…dans les écoles…n’ont que de « atassi »…pour se blinder la panse…alors que les enfants…nos soi disants élites..ce sont des saumons à la creme fraiche avec du riz parfumé,des cote d’agneaux,des frites,des petits pois…et en dessert..du chocolat…et des cremes qui viennent directement de france

      De qui se moque..t on dans ce pays…?

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