Epiphane Quenum n’en finit pas de décevoir. Au cours du congrès de son parti le Rdr, l’ancien député de la Rb a annoncé urbi et orbi son appartenance à la mouvance présidentielle.Si l’acte de ralliement ne gêne pas -étant le sport favori des hommes politiques béninois-, on peut bien s’interroger sur son auteur qui traîne un passé peu glorieux, fait d’incohérences et d’instabilités en politique.
«Honnêtement, je n’appartiens pas au régime du président Talon, mais ce qui se passe est bon. Avô djê kintô houn ékpa (quand l’ennemi est bien vêtu, il faut avoir le courage de reconnaître) ». Cette déclaration a été faite par l’honorable Epiphane Quenum ce samedi 30 septembre 2017 au Palais des sports de Cotonou, au cours du congrès de son parti le Rassemblement pour la démocratie et la république (Rdr).
Déclaration certes intéressante mais interdite pour les oreilles des cardiopathes, car il faut bien s’armer de courage pour écouter Epiphane Quenum, tant ses volte-face et sa versatilité sont déroutantes, perturbant les hommes au cœur faible. Epiphane Quenum dit aujourd’hui ne pas appartenir au régime du président Talon, pourtant le 25 février 2017, il a déclaré que son parti soutient désormais le régime du nouveau départ. Il a certainement oublié avoir dit cela. Ou, à dessein, il préfère le dire ainsi pour mieux capter l’attention du Chef de l’Etat un peu distrait le 25 février dernier. Mais avec le député aux cheveux grisonnants, les choses se passent ainsi.
A l’entendre aujourd’hui, on est loin d’imaginer qu’il fût curieusement le dernier préfet des départements de l’Atlantique et du Littoral sous Boni Yayi, dont il a peint toute la gouvernance en noir. Et ce maroquin, il l’a obtenu après avoir défié le régime. En effet, dans une conférence de presse animée conjointement avec son collègue Candide Azannaï le 06 février 2014, il a reconnu officiellement avoir rencontré Patrice Talon, alors en disgrâce avec le régime Yayi, et exilé à Paris. « J’ai mangé avec Talon, pas seulement à l’hôtel Sofitel Arc de Triomphe, mais aussi sur les Champs-Elysées. Je me suis même baladé avec lui à la Place de la république, pour acheter des cartes sim. Je l’assume », avait-il dit.
Il éprouvait ainsi le régime d’alors atteint d’une « talonphobie », et qui réprimait sans ménagement tous ceux qui étaient soupçonnés d’avoir des accointances ou d’avoir rencontré l’homme d’affaires. Cette déclaration ne l’a pas empêché d’accepter un modeste poste de préfet des départements de l’Atlantique-Littoral, le 20 août 2015. En ce moment, il n’avait jamais dénoncé autant de failles du régime Yayi. Au contraire, ses agissements ont toujours montré ceux d’un homme au service du pouvoir. Elu premier coordonnateur de la Cps-Lépi par ses collègues, il a été déposé par les mêmes qui l’accusaient d’intelligence avec Boni Yayi.
Ces huit dernières années, Epiphane Quenum a eu un parcours peu honorable qui devrait normalement le garder de dire certaines choses
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