Racolage de passagers pour les taxis et bus à Cotonou : Les gros risques d’une activité informelle

Etoile rouge

Le racolage de passagers est une activité qui date de plusieurs années à Cotonou. Exercée au bord des voies interurbaines, elle consiste à chercher des passagers pour les taxis et bus qui font le trafic interurbain. Cependant, ce « métier » comporte d’énormes risques qui menacent la vie de ses acteurs. « Où allez-vous ? » C’est par ces mots que le racoleur aborde toute personne qu’il suspecte de voyageur, afin de l’installer dans un taxi ou un bus déjà positionné. Cette activité exercée au bord des grandes voies interurbaines de Cotonou depuis des années, présente d’énormes risques à en croire ses acteurs.

Kolawolé Adimi, un racoleur rencontré sur le parc de taxis de l’étoile rouge, a confié : « si on n’est pas vigilant, des voitures nous passent sur les pieds parce que certains conducteurs indélicats démarrent en trombe. ». Ce qu’a confirmé J.S.A un autre racoleur, spécialisé dans la recherche de passagers de bus, avant d’ajouter : « ceux qui se font très souvent renverser par les véhicules et motos, sont ceux qui courent pour accueillir les clients en premier. ». Selon ce dernier, certaines fois ils déchirent les bagages des passagers ou font tomber les passagers des motos.

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Un autre risque est lié à leur santé. Kolawolé Adimi reconnaît qu’il a très souvent mal aux yeux, à cause de la poussière et des fumées auxquelles il s’expose.

De même, la moralité des pratiquants de ce métier pose un grand problème selon certains acteurs du milieu. J.S.A a fait savoir que plusieurs racoleurs sont dépendants d’alcool et de stupéfiants, et qu’il y a souvent des bagarres entre eux. « Ils vont jusqu’à utiliser des armes blanches » a-t-il confié. D’après Vincent Boko, organisateur général de l’Union des conducteurs transporteurs interurbains du Bénin (Uctib), certains racoleurs volent des colis de passagers. D’après lui, certains n’ont pas de domicile.

Des tentatives d’organisation

L’activité de racolage de passagers relève encore du secteur informel à Cotonou, même s’il se tente des organisations en interne. Selon l’organisateur de l’Uctib, les racoleurs qui travaillent sur les parcs dépendent des syndicats de transporteurs de ces lieux, pour lesquels ils travaillent par rotation. Ils sont payés à la fin de la journée sur la base du nombre de client trouvé, à l’en croire. Mais il fait remarquer que d’autres choisissent d’être indépendants et ne sont pas autorisés à exercer sur les parcs. Kolawolé Adimi qui fait partie de cette catégorie a fait savoir : « même si nous ne dépendons pas des syndicats, nul n’a toutefois le droit de voler le client de l’autre. ». Dans la branche des bus, J.S.A reconnaît une petite amélioration par rapport aux années précédentes. « On a créé des associations entre nous pour mieux nous organiser et nous faire considérer par la population qui prend tous les racoleurs pour des délinquants. ». Toutefois, beaucoup de choses restent à corriger pour que l’ordre règne à nouveau dans le secteur

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