« Il y a des enfants en situation difficile au Bénin comme partout ailleurs mais point d’enfants esclaves ».C’est par cette phrase péremptoire que la ministre des affaires sociales a recadré les auteurs du documentaire « Enfants esclaves du Bénin » diffusé sur la chaîne française Tf1 le dimanche 26 novembre 2017.
Pour Bintou Chabi Adam Taro, il est vrai que le phénomène « d’enfants placés » a été dévoyé pour donner lieu à des cas de maltraitances d’enfants. Il n’a cependant aucun rapport avec l’esclavage, comme tente de le faire croire les auteures de ce documentaire.
La ministre a aussi dénoncé la « mauvaise foi » des auteures de cette production audiovisuelle qui ont tenté de faire le rapprochement entre ce phénomène « d’enfants placés » et le scandale de la traite des migrants noirs en Libye.
« Les auteures ont voulu par un raccourci effarant, juxtaposer le scandale de la vente comme esclaves de milliers de migrants noirs en Libye à une pratique sociologique séculaire des pays africains connue au Bénin sous le nom de vidomègon » s’est indignée Mme Adam Taro.
Sur le plan professionnel, la ministre reproche aux auteures du documentaire, d’avoir manqué de protéger les mineurs interrogés. Selon Mme Taro, Elles n’ont eu aucun égard pour la protection de l’identité des mineurs qu’elles ont exposé sans prendre la peine de voiler leurs visages. De plus, elles n’ont même pas pensé à interroger les officiels béninois pour avoir leurs avis sur la question.
Pour la ministre des affaires sociales, ces manquements professionnels montrent que les auteures étaient à la recherche du sensationnel. Il apparaît même selon elle,que cette production n’était qu’un « vieux documentaire recyclé » qui ne tient pas compte des efforts accomplis par le Bénin pour endiguer le phénomène des Vidomègon.
Les actions en faveur de la protection de l’enfant
A en croire Mme Adam Taro, le Bénin a élaboré une politique nationale de protection de l’enfant ainsi que son plan d’action. Le pays a également promulgué la loi 2015-08 du 08 décembre 2015 portant code de l’enfant au Bénin. Dans ce code, il existe des dispositions qui permettent de punir tout contrevenant au droit de l’enfant.
Le Bénin a par ailleurs œuvré pour la mise sur pied d’une mission de sensibilisation dans les grands marchés du pays comme le marché Dantokpa. Cette mission a permis de sortir 120 enfants de « l’engrenage de l’exploitation économique ». Récemment le pays a lancé la campagne « Tolérance zéro » au mariage des enfants. Ces différentes actions montrent selon la ministre, que le Bénin ne reste pas insensible à la situation des enfants en situation difficile.
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