Les procès s’enchaînent dans les tribunaux mais ne se ressemblent pas. Et celui auquel le public a eu droit le mardi 19 décembre 2017 dans l’une des salles d’audience du tribunal de 1e instance de 1e classe de Cotonou, laisse un arrière goût amer au vu des circonstances de son déroulement.Il est de coutume que des prévenus ou leurs avocats récusent un juge en charge d’un dossier les concernant, lorsqu’ils doutent de son impartialité. C’est ce qui s’est passé dans le dossier Cnss/Bibe, où Laurent Mètongnon et ses co-accusés appuyés de leurs avocats, ont collectivement récusé le juge Rodolphe Azo.
Les prévenus et leurs avocats ont rappelé cette récusation au juge dès l’ouverture de l’audience ce mardi 19 décembre 2017 au tribunal de Cotonou. Mais grande a été la surprise de l’assistance venue nombreuse à ce procès, de constater que malgré tous les arguments juridiques développés par les avocats de la défense, le juge Azo s’est accroché au dossier. Pour quelle raison… seul le concerné pourra le dire. Pourtant, on ne peut pas s’imaginer que le président Rodolphe Azo méconnaisse cette disposition de la constitution du 11 décembre 1990, qui reconnaît que tout prévenu peut récuser un juge en charge de son dossier lorsqu’il n’est pas sûr d’obtenir un procès équitable et impartial.
Dans ces conditions, lorsqu’un juge se refuse à se conformer aux lois de la République, cela donne lieu à plusieurs interprétations. Mais après analyse des faits, l’on peut se faire une idée de l’objectif caché dernière tout cela : faire trainer les choses afin que Laurent Mètongnon et ses co-accusés passent les fêtes de fin d’année en prison. Autrement dit, comment comprendre qu’après que les avocats ont déposé un recours en inconstitutionnalité par rapport à la procédure, et que le ministère public a demandé au juge Azo d’en prendre acte et de renvoyer le procès sous huitaine en attendant la décision de la cour, que le président Rodolphe Azo décide lui de le renvoyer plutôt au 30 janvier 2018, en confirmant les mandats de dépôt des prévenus.
Tous les regards sont désormais tournés vers les sages de la Cour constitutionnelle, afin que le 30 janvier 2018 l’on puisse assister à un procès où le droit sera réellement dit
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