Démarrés avec une grande effervescence, les procès de la Renaissance du Bénin qui oppose le camp de Léhady Soglo aux réformistes, tout comme le procès qui oppose le camp Golou aux frondeurs du Psd, sont passés petit à petit aux oubliettes de l’actualité nationale.Pourtant, la détermination de chaque camp à obtenir de la justice la reconnaissance d’agir au nom du parti, laissait penser qu’avant la fin de l’année 2017, des décisions seraient prononcées. A ce jour, plus d’écho sur ses deux procès qui ont pourtant défrayé la chronique pendant de longs mois
Les crises au sein de la Renaissance du Bénin et du parti social démocrate, peuvent être citées parmi les évènements politiques de l’année 2017. Leur déclenchement ayant fait couler beaucoup d’encre et de salive. Ce qui a frappé les esprits, c’est le fait que ces deux crises ont été déclenchées presqu’à la même période. C’était des avalanches de déclarations des différents camps antagonistes. Pour le cas de la Rb, tout était parti du congrès tenu à Bohicon au cours duquel des décisions ont été prises à l’encontre de celui que les réformistes considéraient comme ancien président du parti.
Il s’agissait de sa destitution du poste de président du parti, couplée de son exclusion dudit parti. Réagissant à ces décisions, le président du parti a aussi tenu une réunion du bureau du parti, au cours de laquelle des sanctions ont été prises à l’encontre des meneurs de ce congrès de Bohicon, considéré comme illégal. Dès lors, est né un bras de fer qui opposait les réformistes ayant à leur tête Abraham Zinzindohoué, au camp de Léhady Soglo qui disait conserver sa fonction légitime de président national du parti. Face à ce bicéphalisme, il fallait s’en remettre à la justice pour trancher deux questions de fond : la première portant sur l’annulation du congrès de Bohicon, et la seconde qui consistait pour la justice, à dire lequel des deux camps est habileté à agir au nom de la Renaissance du Bénin. A chaque tenue de procès de la Rb, l’ensemble de la presse était présent. On a même assisté à l’arrivée au tribunal du président Léhady Soglo en personne. La presse a ensuite rapporté un moment que l’affaire est mise en délibérée.
Puis, contre toute attente, l’assistance le jour de ce procès n’a pas vu arriver le moindre juge. On a expliqué par la suite que l’un des juges du collège chargé de vider le délibéré, s’est délibérément déporté. Du jamais vu dans la conduite d’un procès. Et depuis plus rien. Faut-il penser comme l’affirment certains analystes, que les instigateurs sous-marins de cette instabilité au sein de la Rb auraient atteint leur objectif. Celui de créer du trouble au sein de la formation politique. D’autres observateurs de la vie politique avancent l’hypothèse du départ en exil de Léhady Soglo, comme justifiant la perte d’engouement de ses adversaires à poursuivre le procès en suspens. Surtout que cette situation profite au camp Zinzindohoué, qui parle désormais au nom de la Rb sans riposte véritable.
Cas similaire au Psd
C’est presque la même situation que l’on observe au sein du Parti social démocrate, Psd. Ici, le président Emmanuel Golou avait porté l’affaire devant le tribunal pour non seulement lever l’interdiction de tenue de son congrès obtenue par le camp Amoussou, mais aussi dire lequel des deux camps peut agir au nom du Psd.
Le juge avait pour la première préoccupation, autorisé l’organisation du congrès par le camp Golou. Il ne restait donc plus qu’à trancher la question de la légitimité du camp qui a qualité à agir au nom du parti. C’est cette seconde préoccupation qui a été sujette à plusieurs renvois, avec souvent des absences au procès des juges. Selon des informations recoupées à bonne source, le conseil du camp Golou a demandé au juge d’abréger les délais. Celui-ci a répondu qu’il n’y a pas urgence pour la cause. Entre temps, les deux camps sont instruits de produire des mémoires et de procéder aux échanges d’informations.
Reste donc au juge de décider de convoquer les deux parties pour des débats de fond. On peut observer par ailleurs que ces deux formations politiques ont connu des crises presqu’au même moment. Il se susurre d’ailleurs que ces deux procès ont été brutalement interrompus parce que la progression du procès ne semblent pas aller en faveur des camps proches du pouvoir en place…
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