La marche du Front pour le sursaut patriotique, a mobilisé une foule impressionnante ce mardi 23 janvier 2018. Dans les rues de Cotonou, plusieurs jeunes hommes et femmes, acteurs politiques et syndicalistes, commerçantes, élèves ainsi queconducteurs de taxi-motos, ont exprimé leur désolation concernant la gestion du Bénin par un pouvoir qu’ils qualifient de dictatorial. Ils ont tenu bon, soutenant le Fsp malgré les menaces policières. Ils étaient déchainés comme un essaim d’abeilles dans les rues de Cotonou, pour manifester contre la gouvernance de Patrice Talon. Très tôt ce matin du mardi 23 janvier 2018, la grande mobilisation des organisateurs de la marche, et celle des citoyens venus des différentes localités du Bénin pour soutenir le Front pour le sursaut patriotique (Fsp), traduisent un certain mécontentement des béninois.
A la place Lénine du quartier Akpakpa d’où est partie la marche qui a échoué à la Bourse du travail, une grande animation folklorique avec des chants hostiles au régime se faisait entendre, sous les acclamations des participants. De même, des morceaux de l’artiste Ivoirien Tiken Jah Fakoly dont l’un des titres ‘’mon pays va mal’’, ont agrémenté l’événement. Sur des banderoles, on peut lire entre autres ‘’le peuple ne permettra jamais la démolition de la démocratie et de l’Etat de droit… ‘’, ‘’On en a marre des déguerpissements, des casses qui accentuent la misère des artisans, des vendeurs et vendeuses de rue’’, ‘’les régimes oppresseurs ne peuvent perdurer à jamais, Béninois debout’’.
Le cortège des marcheurs est parti de la place Lénine aux environs de dix heures quarante minutes, après quelques discussions sur l’itinéraire de la marche. On se souvient que le préfet du littoral a changé la directive et impérativement instruit les forces de sécurité pour que les marcheurs n’enfreignent pas sa décision. Nonobstant cela, la marche s’est déroulée suivant le plan des organisateurs. Mais c’est sans compter avec les intimidations des forces de sécurité.
Sur la question, le président du Parti pour la libération du peuple Léonce Houngbadji et l’un des policiers, ne se sont pas accordés. L’agent s’est en effet opposé à l’insistance des organisateurs à briser la ligne du préfet. « Vous ne pouvez pas », dit-il. En réaction, Léonce Houngbadji lui a indiqué que la marche est pacifique et qu’aucun incident ne sera produit. Ajoutant que les policiers seraient tenus pour responsables de leurs actes répressifs.
Les récriminations du Fsp
La Bourse du travail a accueilli les marcheurs après des heures de trajet. Dans une déclaration du Front pour le sursaut patriotique lue par Gilbert Kouessi l’un des membres, plusieurs récriminations ont été faites à l’endroit du gouvernement.
« Le peuple riposte à l’offensive répressive du pouvoir depuis la mise en avant ouverte de la politique de la ruse et de la rage », a-t-il affirmé.
Il se désole du fait que « le pouvoir de Talon assomme davantage les travailleurs, les artisans, la jeunesse et le peuple du Bénin, alors que partout dans le monde, les gouvernants s’évertuent à donner l’espoir à leur peuple ». Au titre des actes peu orthodoxes que le front dénonce, il énumère : une augmentation des impôts et taxes pour les petites gens, les artisans et le peuple ; le renforcement des difficultés d’accès à l’éducation et à la santé, la programmation du chômage pour la jeunesse, pendant que le régime fait voter de nouvelles exonérations pour des entreprises du clan du chef de l’Etat, la prise de décisions arbitraires et provocatrices de privatisation du Port et de la plate-forme portuaire, des hôpitaux publics…
« En plus de ce tour de vis économique, le pouvoir en complicité avec son bloc majoritaire au parlement, entreprend un coup de force anticonstitutionnel et par traitrise vote le retrait du droit de grève aux agents de la santé, de la justice, aux magistrats », a-t-il soutenu.
Il a par ailleurs indiqué que tout ceci fait suite à la poursuite et détentions politiques avec la fabrication de faux dossiers contre Laurent Mètongnon et consorts. Le Fsp déclare que le chef de l’Etat remet en cause les acquis de la démocratie conquis de haute lutte par le peuple. Les cas de Glo-Djigbé avec le prix dérisoire d’indemnisation des sinistrés, le refus d’installation du Cos-lépi, les stratégies de pillage de l’économie… n’ont pas échappé aux dénonciations du Fsp. Selon lui, « le pays est toujours en danger ».
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