Bénin : La pharmacie meurt du mésusage des textes

Depuis plusieurs mois, le sous secteur de la pharmacie est secoué par des problèmes multiformes. Entre bicéphalisme, scandales, incursion des pseudo-pharmaciens et des politiques, le sous secteur a du mal à relever la tête. Le 04 janvier 2018, un autre quotidien d’informations et d’analyse titrait sur les incohérences et les incongruités des arrêts rendus par la Cour Suprême, au sujet du bicéphalisme en cours au niveau du Conseil de l’Ordre des Pharmaciens du Bénin. Et la constance de ces révélations reste un mésusage des textes qui régissent le sous-secteur pharmaceutique et l’Ordre National des Pharmaciens du Bénin, en tant que personne morale de droit privé à mission de service public.

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Depuis plusieurs années, ce sous-secteur est entrainé dans une spirale de crise, d’abord entretenue entre les pharmaciens eux-mêmes et ensuite avec l’Etat. En amont de cette situation considérée comme désastreuse par plusieurs pharmaciens, la volonté du politique d’investir et de mettre sous coupe réglée un sous-secteur purement technique et professionnel.

En face, la résistance de certains qui estiment que c’est aux pharmaciens selon les textes, d’assurer le respect des devoirs professionnels, d’assurer la défense de l’honneur et de l’indépendance de la profession, de veiller à la compétence des pharmaciens et de promouvoir la santé publique et la qualité des soins, notamment la sécurité des actes professionnels. Mais aussi, la soumission d’autres au désir du politique d’envahir un espace qui pourtant ne relevait pas de sa compétence. Des positions et des avis sont alors tranchés autour des attributions du pouvoir public, notamment le ministère de la santé sur les principales missions de l’Ordre National des Pharmaciens. Et cette intrusion du politique dans l’espace sanitaire est longuement constatée sur des enjeux de santé publique, tels que l’élaboration de la carte pharmaceutique et l’attribution des sites aux pharmaciens, l’autorisation en Conseil des Ministres et l’installation d’une nouvelle société de grossiste-répartiteur, et même l’organisation des élections ordinales en 2014. Et pourtant, l’Ordre National des Pharmaciens est un interlocuteur des pouvoirs publics.

Il reste par ailleurs qu’il est le promoteur de la santé publique. Il est consulté par les pouvoirs publics et ses décisions ont un caractère administratif, relevant de la compétence de la juridiction administrative. Et c’est ce que souhaitent plusieurs pharmaciens. Pendant longtemps, les pouvoirs publics ont interféré dans le bon fonctionnement du sous-secteur pharmaceutique. Il est temps de s’y conformer, et votre journal vous réserve d’autres révélations, tant sur la vente de produits contrefaits par certains pharmaciens, que sur le viol des textes législatifs régissant le sous-secteur

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