Dans un post intitulé : La Cour constitutionnelle, le souffre-douleur de l’exécutif et du législatif, le président de l’Unamab Michel Adjaka dénonce le non-respect des décisions de la haute juridiction par le régime Talon. Il fustige également les manœuvres qui tendent à affaiblir cette institution. De l’avis du magistrat, la Cour constitutionnelle et ses membres ont toujours fait l’objet de « maltraitance et de hargne » de la part des hommes politiques béninois. Mais depuis l’avènement du régime de la Rupture, « cette hostilité viscérale à l’égard de l’institution s’est accentuée et caractérisée ». Le pouvoir en place méprise non seulement la constitution mais aussi les décisions de la Cour constitutionnelle.
Pour illustrer ses propos, il a rappelé quelques décisions de la haute juridiction bafouées par le régime du nouveau départ. Il s’agit entre autres de la décision DCC 17-186 du 05 septembre 2017, Agapit Napoléon Maforikan contre l’Etat béninois, et la décision DCC 17-023 du 02 février 2017 relative à la nomination des membres de l’ARCEP.
Pour le magistrat, ces décisions non respectées par le gouvernement contrarient l’article 124 de la Constitution qui dispose que les décisions de la haute juridiction « s’imposent aux pouvoirs publics et à toutes les autorités civiles, militaires et juridictionnelles ». Elles révèlent aussi du délitement de l’ordre politique et institutionnel issu des états généraux de la démocratie de février 1990.
Cabale médiatique contre la Cour constitutionnelle
Michel Adjaka a également souligné la cabale de certains médias pro-gouvernementaux contre la Cour constitutionnelle. A l’en croire, depuis sa décision DCC 18-001 par laquelle elle a invalidé le retrait du droit de grève aux travailleurs, il ne se passe pas un jour sans que l’institution ne soit attaquée dans les médias par des « titres siamois » et des commentaires opportunistes et désobligeants.
Pour le président de l’Unamab, cette tentative de déstabilisation la Cour constitutionnelle préfigure « la fin de l’Etat de droit et le requiem de l’autorité de l’Etat ».Il en résultera un ordre politique prédateur des libertés car « une Cour constitutionnelle affaiblie marque la résurrection des dérives totalitaires jadis déplorées, dénoncées ».
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